Rencontre du troisième type [PV: Infidel <3]

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Serena était heureuse. Liberté, réconciliation, elle se sentait revivre, tout simplement. Ses problèmes semblaient s'être envolés, et l'écho pervers de la gazette de l'école qui prêtait à Rabastan des affinités particulières avec Charlotte, la jeune fille ne l'écoutait pas. Elle-même avait déjà eu l'occasion de subir toutes formes de ragots, et même le torchon était incapable d'être précis sur la nature des relations qui liaient son petit ami et son amie. Ce n'était à ses yeux qu'un infâme tissu de mensonge, destiné à créer des problèmes aux ennemis de ses rédacteurs. Si elle savait...

Ce jour-là, elle avait prévu de passer son après-midi avec Rabastan. Depuis leur réconciliation, ils s'étaient vus bien sûr, mais jamais seuls, et cela lui manquait. Passer un moment avec celui qu'elle aimait, lui semblait essentiel, et elle était ravie de pouvoir le faire cette après-midi là. Les yeux brillants, elle s'était rendue au lac où elle lui avait donné rendez-vous. Elle s'était assise à même le sol, en face de l'étendue d'eau, perdue dans ses pensées en attendant son arrivée.

Tout était calme, la plupart des élèves ayant préféré rester au château afin d'éviter la fraîcheur de l'extérieur. Pourtant, elle était vivifiante, donnait un regain d'énergie après une matinée de cours. Le ciel était parsemé de quelques nuages clairs qui vagabondaient ça et là, comme perdus dans leur randonnée céleste, et le soleil éclairait le parc de sa lueur pâle d'hiver. La belle blonde jouait avec un brin d'herbe, un sourire amoureux sur les lèvres.

Il en avait appris pas mal aujourd'hui sur la potion. Depuis qu'il était de corvée de ranger les livres, il lisait beaucoup plus. Et il avait réussit a sortir de ses problèmes, l'espace de quelques heures, heures pas assez longues a son goût. Il était maintenant 18h et il avait fini son travail a la bibliothèque, parcourant avec plaisir la vie d'un maître de potion du 19ème siècle.

Il était retourné à son dortoir, ou il avait trouvé un mot de Serena sur son lit. Elle lui donnait rendez vous au parc. Il avait un peu réussit a éviter les tête à tête depuis le samedi précédent, depuis le soir ou il avait trahi la jeune fille avec une de ses plus proches amies. Mais quelle était la plus affreuse des trahison ? Celle d'en avoir embrasser une autre, ou celle d'y avoir prit bien plus de plaisir qu'avec elle ?

Rabastan n'ôta même pas sa cape, et il quitta son dortoir, arrivant rapidement au lac. Il vit sans peine la jeune fille et il eut envie de mourir. Il avait envie de partir loin, de ne plus voir personne. Serena était sa promise, sa mère voulait officialisé leur relation, mais hors de question d'en parler maintenant.

"Bonsoir !" dit il dans un petit sourire en s'approchant d'elle et en s'installant a ses cotés. "Je ne t'ai pas trop fait attendre ?"

Quand avait elle déposé le mot ? Il n'en avait aucune idée.

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Serena ne voyait pas le temps passer, malgré son impatience. Elle savait qu'ils s'étaient éloignés, et par sa faute, puisque le malaise s'était installé entre eux en raison de son absence, et qu'il avait enflé jusqu'à éclater en une dispute qui s'était finalement réglée. Mais cette distance était en train de se résorber, du moins le pensait-elle. Là où elle était persuadée que seul son erreur les séparait, elle ignorait que Charlotte s'était également immiscée entre eux, et elle ne pouvait affronter son adversaire à arme égale, ignorant jusqu'à son existence. Alors pour elle, ce moment où enfin ils pouvaient être tout les deux, partager un moment plus intime, arrivait à point nommé, et elle était prête à attendre que Rabastan ait terminé sa punition jusqu'à la tombée de la nuit s'il le fallait. Sinon, quand pourraient-ils se voir en privé ? Il lui semblait impossible depuis quelques jours de parvenir à lui parler sans être envahi par quelqu'un d'autre. Aussi lorsqu'elle le vit arriver, et s'asseoir à côté d'elle, elle lui rendit un sourire heureux.

- Oh non ça va, je dois pas être ici depuis plus de cinq minutes...

En disant cela, elle contemplait son visage, s'attardait sur ses traits, qu'elle était si habituée à admirer et dont pourtant elle ne se lassait pas. Elle conclut sa tirade d'un baiser, doux, frais, bref mais aimant. Lorsque ses lèvres quittèrent les siennes, que la main qu'elle avait glissé autours de son cou se retira dans une caresse, ses yeux bleus, brillants de tendresse, croisèrent alors le regard vert de Rabastan.

- Ca va ? La journée était pas trop longue ? demanda-t-elle.

5 minutes ? Bon ça allait alors. Il avait du la manquer en quittant le dortoir de quelques secondes. La jeune fille scella sa phrase dans un doux baiser, un baiser qui s'était sûrement voulu tendre, mais ... Rabastan y répondit avec douceur.

"Non ça a été ! Les cours et j'ai découvert la vie d'un maître de potion au 19ème siècle. J'aime bien ma punition."

Il sourit mais un sourire complètement faux. Comment pouvait il etre la, avec elle, lui sourire, tout en sachant ce qu'il avait fait. Comment pouvait il la regarder dans les yeux sans tout lui dire ? Sans etre sincère avec elle ! Il avait fauté, de la plus horrible des manières, et aujourd'hui il était un petit ami attentionné, alors que la veille il en embrassé une autre avec bien plus de plaisir et de passion ? Il se dégoûtait ! Il détourna les yeux sur le lac, qui faisait d'étrange remous. Sûrement le calmar qui partait en balade. Il reposa les yeux sur la jeune fille, glissant ses doigts dans ceux de Serena, rien ne laissant deviner ses sombres pensées dans son comportement.

"Et toi ? Tu as passé une bonne journée ?"

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Un long frisson la parcourut, tandis qu'il lui rendait son baiser avec douceur. Serena donnait sans compter, et prenait avec plaisir, sans se rendre compte que ses marques de tendresse n'avaient pas l'effet escompté. Ne dit-on pas que l'amour rend aveugle ? Et Rabastan jouait suffisamment bien la comédie pour qu'elle ne se doute absolument de rien. Elle avait toute confiance en lui.

Apparemment, le Serpentard avait apprécié sa journée, et sa punition ne s'était pas révélée trop terrible, intéressante même, d'après lui. Une passion pour le sujet, voilà au moins une chose qu'il leur restait en commun. Une nouvelle lueur s'alluma dans les yeux de la belle blonde, et ce n'était pas de l'amour cette fois-ci, mais de l'intérêt.

- Et quelle était cette vie ? demanda-t-elle, curieuse.

Elle accueillit sa main dans la sienne, jouant toujours avec le brin d'herbe de son autre main. La Verte et Argent savourait à ce moment précis un plaisir simple, mais pour lequel elle avait fait tellement d'effort ! Aujourd'hui encore, elle tâchait d'être une petite amie parfaite, même s'il lui arrivait de commettre dans ce dessein de faire fausse route, comme récemment...

- Plutôt tranquille, après les cours j'ai bossé un peu, puis j'ai mis un mot sur ton lit, et je suis venue ici. J'espère que t'avais rien de prévu ? J'ai improvisé, mais j'avais tellement envie d'être seulement avec toi pour une fois...

"Je te passerai le livre si tu veux !" Il n'avait pas envie de s'étendre sur sa lecture. Le coeur n'y était pas, mais alors pas du tout. Serena lui raconta alors sa journée, mais il perdit rapidement le fil, posant les yeux sur le lac. Charlotte ... Ou était elle en ce moment ? Avec un autre ? Peut etre ! Au fond, il n'avait rien a exigé d'elle, aucun droit de surveiller ses fréquentation. ET pourtant... L'idée qu'elle soit avec un autre, ça ne lui plaisait pas.

Les yeux fixés sur le lac, il se perdit dans ses pensées un peu trop rapidement. Il aurait donné tout pour etre avec elle, ailleurs qu'ici, car en plus cette comédie qu'il jouait a Serena. Il ne tiendrait pas longtemps, déjà la, ça ne faisait que quelques minutes et ...

Il sorti de sa rêverie et posa les yeux sur Serena croisant son regard. "Pardon ? Tu m'a posé une question ?"

Il était fatigué, las de sa journée et de la situation dans laquelle il était. Il n'avait pas fermé l'oeil depuis deux jours, et les cernes sous ses yeux trahissaient son état de fatigue.

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Rabastan lui proposa de lui prêter le livre en question, ce à quoi Serena répondit à l'affirmative, un peu déçue toutefois de ne pas avoir d'aperçu plus clair de l'histoire. Déçue surtout qu'il ne soit pas plus bavard, mais enchaîner sa punition après les heures de cours, quoi qu'il en dise, ne devait pas être de tout repos. Et puis, satisfaire sa curiosité n'était pas urgent, ce n'était pas ce pour quoi ils étaient ici. Elle retira sa main de la sienne afin de repousser la masse de cheveux blonds qui s'échappaient de son oreille pour venir obscurcir sa vue, mais ne tarda pas à la replacer avec douceur sur la sienne.

La belle blonde lui raconta comment s'était passée sa journée, jouant toujours avec le brin d'herbe qu'elle tenait dans sa main droite. Rab' plongea alors ses yeux dans les siens, et son regard, alors qu'il lui demandait si elle lui avait posé une question, la frappa de plein fouet. Il ne l'écoutait pas ? Aussitôt, sa main droite se crispa, et le brin d'herbe cessa de voleter. Réaliser qu'elle parlait à du vent, la Verte et Argent avait horreur de ça, en particulier lorsqu'elle se contentait de répondre à une question. Savoir en plus qu'elle parlait à du vent, au moment où elle avait tout organisé pour être seule avec Rabastan, l'avoir auprès d'elle, et non pas absent, était pire que tout.

- Non... c'est pas important.

Il était probablement seulement fatigué, peut-être était-il même venu ici seulement pour qu'elle ne l'attende pas éternellement ? C'était probable, une journée pareille devait anéantir la plupart de ses motivations. Pourtant, elle aurait voulu qu'il soit heureux de la retrouver, en dépit de tout le reste. La Serpentard se tut, attendant qu'il parle. A quoi servait-il de se faire la conversation seule s'il ne l'écoutait pas ?

Ce n'était pas important ? Vraiment ? Peut être, il n'avait même pas envie de savoir. Il voulait juste retourner dans son dortoir et se morfondre comme il le faisait depuis le soir de la saint valentin. Mais il avait obligation d'être la, même si il aurait aimé être ailleurs. "Désolé ! La journée a été longue !"

Et même bien plus que longue, infernal. Sa vie était un enfer depuis un certain soir. "Ce matin j'ai croisé Potter, et il m'a bien agacé, plus les cours et compagnie ! Je suis fatigué ... Et pas très présent !"

Oh ça allait les excuses. Il s'était assez excuser auprès de Charlotte pour ne pas le faire pour un détail aussi anodin. Il inspira alors, et reposa les yeux sur le lac. Oui il n'était pas d'humeur bavarde.

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Malgré les excuses qu'elle fournissait à Rabastan et celles que celui-ci lui offrait, Serena sentait monter en elle un malaise sourd, qu'elle ne parvenait pas à repousser. Elle ne pouvait s'empêcher de se dire que cela ne se serait jamais produit auparavant. Avant son erreur, qu'elle tentait de réparer en montrant à celui qu'elle aimait qu'elle n'avait pas cessé une seconde de penser à lui et qu'elle essayait tant bien que mal de rattraper le temps perdu qu'elle avait emporté avec son absence. Et pourtant, elle avait l'impression qu'il s'"échappait d'elle comme de l'eau aurait fui entre ses mains, inéluctablement. Il ne l'écoutait pas, et n'avait manifestement aucune envie de parler.

Le "ça a été" que Rab' avait employé pour décrire sa journée ne tarda d'ailleurs pas à se transformer totalement. Finalement, sa journée paraissait beaucoup plus insipide au deuxième abord. Pourquoi ne l'avait-il pas dit plus tôt ? Il avait eu le "bonheur" de voir Potter le matin même. Serena n'avait pas une très bonne opinion du Gryffondor, mais elle ne dit rien; il était inutile de raviver la colère du Serpentard. Celui-ci se plongea d'ailleurs de nouveau dans la contemplation du lac, et à son tour, la belle blonde soupira. C'était purement et simplement un fiasco, et pour le coup, elle n'y pouvait rien. Il était inutile de parler puisqu'elle ne trouverait probablement pas d'oreille attentive, et elle pouvait attendre longtemps que Rabastan prenne la parole au vu de son humeur...

Alors à son tour, elle s'enferma dans le silence. De loin, ils donnaient une vision parfaite du couple, assis l'un à côté de l'autre, qui savoureraient la paix du lac. Mais de près, l'air paraîtrait sans doute chargé de tensions à n'importe quel visiteur. La Verte et Argent avait recommencé à jopuer avec son brin d'herbe, nerveusement cette fois. Elle ne pouvait s'empêcher de se reprocher cette angoisse stupide qui montait en elle comme un pressentiment, qu'elle tentait désespérément de chasser en le nommant paranoïa.

Rabastan inspira doucement quand la jeune fille se contenta de fixer le lac, sans rien dire ni rien faire. Une même scène avec Charlotte ? Une scène où il lui disait qu'il était fatigué ou qu'il n'allait pas très bien ? Il aurait fini dans les bras de la jeune femme. Oui ... Mais la, de sa petite amie, il n'obtenait rien que du silence. Pour une fois qu'ils étaient ensemble, il n'avait droit a rien de plus.

Il soupira alors, se passant la langue sur ses lèvres, n'ayant qu'une envie, partir. Mais pourquoi rester au fond ? Serena n'était pas plus la que lui. Un silence insupportable s'installer entre eux. Lui qui aimait bien le silence, la c'était trop ...

Un rendez vous ... Mais pour rester a regarder le lac. "Je crois que je vais rentrer me reposer un peu ..."

Il ne s’était même pas vu pour la saint valentin, et il n’avait eu droit à aucun reproche. Ils auraient pu se voir pendant la journée, mais ça n’avait pas manqué à la jeune fille. Donc a quoi bon insister …

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Le silence. Lourd, pesant. Et cette angoisse qui montait, en même temps qu'une certaine culpabilité. Parce qu'après tout, si Rabastan lui paraissait aussi froid, c'est qu'elle avait encore du commettre une erreur quelque part, étant donné qu'il lui avait pardonné le coup du dôme. Mais quoi ? Elle lui courrait désespérément après sans parvenir à le rattraper, à le toucher ni même à l'effleurer. Il restait stoïque. Il déclara alors qu'il allait rentrer, afin de se reposer. Serena prit son courage à deux mains, pour affronter la peur qui lui tenaillait et lui faire face. Elle inspira, comme à son habitude avant de se lancer.

- Qu'est-ce que j'ai fait de mal ? demanda-t-elle d'une voix qu'elle voulait vaillante.

Désespérée, elle croisa son regard.

- Tu me manques Rab'. La St Valentin je l'ai passée seule dans mon dortoir parce que tu étais punie, il est impossible d'être en tête à tête avec toi tellement tu es occupé, et le jour où j'y parviens, tu ne m'écoutes pas mais tu n'as pas non plus envie de me parler...

Après tout, ce ne serait pas la première fois. La belle blonde sentait qu'il y avait un problème, mais elle ne parvenait pas à déterminer quoi. C'était peut-être le plus terrifiant, redouter un ennemi invisible.

Et bien voila, c’était parti … Rabastan croisa le regard de la jolie blonde. Ce qu’elle avait fait ? Pourquoi était ce forcément elle qui avait fait quelque chose. Et en plus elle lui reprochait sa punition de la saint valentin. Il fronça les sourcils, n’appréciant pas spécialement le reproche, à moins qu’il ne se sente si mal qu’il prenait tout de travers, et tout dans le mauvais coté du terme.

« La saint valentin ne dure pas qu’une soirée mais toute la journée, et ma punition elle n’a durait que la soirée. »

Cette fameuse soirée ou il avait poignardé la jeune fille dans le dos en capturant les lèvres de Charlotte. Son mal être ne fit qu’augmenter. Une punition dont la jeune fille ne s'était même pas interessé.

Oh il n’avait pas envie de s’expliquer maintenant, il voulait rentrer et se reposer. Il soupira alors se résignant à lui expliquer ce qu’elle avait envie d’entendre bien sur. il ne se sentait pas de tout lui dire. Sa voix se fit plus douce, plus lasse « Depuis décembre je passe tout mon temps libre à la bibliothèque, et pour une raison totalement injustifié. »

Oui était le mal a révéler au grand jour le véritable monstre de Poudlard. « J’ai très peu de temps libre avec les études, alors j’avoue que je commence à fatiguer un peu. Et que mes rares moments de libre, j’ai envie de les passer a me reposer. Et ce n’est pas dans le froid du lac que je vais y arriver. Désolé Serena, mais comprend moi aussi. Une journée de cours et de punition c’est fatiguant. »

Elle aurait pu lui donner rendez vous dans son dortoir, lui proposer de lui faire un massage, de le détendre et tout ! Mais non ! Il se retrouvait au lac à grelotter de froid. Il grimaça alors. « Et le pire c’est que je côtoie cet impur. Ce monstre ! Il enlaidit la planète et ça ne le dérange pas. »

Oui il en avait assez de croiser la face de balafré quand il allait à la bibliothèque.

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Rabastan lui fit remarquer que la St Valentin durait toute une journée et qu'il n'y avait pas que le bal. Serena eut un rictus douloureux à ces propos. C'était exactement ça, il avait été impossible de le voir seul à seul durant la journée, et elle savait qu'il avait passé sa punition avec Charlotte, même si elle lui avait rendu visite il n'aurait pu avoir un moment d'intimité à deux. Mais il ne servait à rien d 'argumenter.

Il avait en effet un emploi du temps très chargé, il lui fit remarquer, tout en notant l'inconfort qu'ils vivaient ici, près du lac. Evidemment, s'il se sentait fatigué, c'était loin d'être le meilleur endroit pour un rendez-vous. La belle blonde soupira, soulagée d'une part, et se sentant totalement stupide de l'autre d'avoir eu peur. Elle se pencha alors vers lui pour l'embrasser dans le cou, ses lèvres rosées pressant la peau glacée du jeune homme. Elle n'était plus que douceur, elle si passionnée lors de ses relations précédentes. Il était étrange de constater que même sans songer au mariage, elle considérait avoir le temps avec Rabastan.

La jeune fille se leva et lui tendit la main pour l'aider à se relever, beaucoup plus sereine à présent.

- C'était une peur stupides alors ! Rentrons... Tu veux que je passe aux cuisines te chercher une boisson chaude ou quelque chose ?

Puis elle le considéra d'un air grave, rebondissant sur ses dernières paroles.

- Quant au monstre, y vaut même pas la peine d'en parler.

Serena se pencha vers lui pour l’embrasser dans le cou, mais un baiser qu’il n’apprécia pas vraiment. Non … Quelque chose était bien brisé entre eux. Déjà par sa trahison ! Comment etre normal avec la jeune femme, si il ne se sentait pas bien. Pourtant, d’après ce qu’il avait entendu dire, quand on trompait sa copine, on se sentait tellement coupable, qu’on en était plus gentil, plus tendre avec elle. Mais Rab c’était autre chose ! Il prit la main de la jeune fille dans la sienne pour se relever.

Passer aux cuisines ? Il fit non de la tête, n’ayant pas envie de s’éterniser avec la jeune fille. Il voulait etre seul, ruminer sur sa vie sans personne pour l’observer faire.

« Ne m’en veut pas, mais je préfère aller dormir. Tu passeras un mauvais moment en ma présence. »

Une excuse comme une autre pour ne pas etre avec elle. Le monstre ? Ne pas en parler ? Il sourit ironique. Elle ne disait pas ça au bal d’Halloween quand elle était sa cavalière. « Au bal d’Halloween tu ne le considérait pas vraiment comme un monstre ! »

Il se mordit la lèvre inférieure et posa son regard sur elle. « Désolé … Je ne voulais pas etre méchant. »

Mais a chaque qu’elle disait ce genre de paroles, des faits de son passé venait les contredire. « Je suis fatigué ! Excuse moi ! »

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A la réponse de Rabastan, Serena poussa un long soupir. Il lui arrivait de plus en plus souvent de se demander pourquoi elle avait fait tous ces efforts. Ils ne s'étaient jamais autant perdus de vue que depuis qu'ils étaient ensemble. Au début, tout était parfait... mais la situation s'était vite détériorée. Elle le décevait, il la blessait... Cependant, elle savait qu'elle ne pouvait pas se passer de lui. Elle avait besoin de lui. Passer un mauvais moment en sa présence ? Auparavant ça aurait été impossible. Mais là... là elle passait un mauvais moment, oui. Il était juste désagréable. La peine laissa place à l'agacement. L'impression de faire des efforts pour rien lui pesait.

- Si tu le dis...

Puis il lui rappela qu'elle était allée au bal d'Halloween accompagnée de Remus Lupin, qu'à ce moment là, elle ne le considérait certainement pas comme un monstre. Sa remarque fut comme une gifle. Il s'excusa. Deux fois. Pourtant, le mal était fait. Il l'avait dit. Alors c'est ce qu'il pensait ? Elle avait changé, et pour lui. Mais il trouvait encore le moyen de lui reprocher son passé. Comme si justement, il ne s'était rien passé depuis le 31 octobre... Elle releva doucement la tête vers lui, les yeux brillants, pleins de tristesse.

- J'ai grandi. Crois-le ou non.

La belle blonde avait accepté son statut de sang-pur, sa supériorité, petit à petit, ou du moins, avait tout fait pour en donner l'apparence. Elle avait enfoui ses doutes, tout ce qui l'empêchait d'être totalement acceptée. Mais son passé faisait toujours barrière. Elle eut un soupir.

- Tu fais comme si je n'existais pas, puis tu m'insultes... La fatigue justifie bien des choses, mais y a des limites. Quand tu seras reposé, si par miracle tu trouves un moment pour moi, alors n'hésites pas. Mais ne comptes plus sur moi pour faire le premier pas.

La Verte s'éloigna alors vers le château, plantant là Rabastan. Bien sûr, elle espérait qu'il reviendrait. Mais elle était fatiguée de faire de son mieux pour échouer sans cesse. Ses yeux bleus brillaient toujours avec intensité, mais pas une larme ne coulait sur sa joue. Elle voulait prendre le temps de réfléchir. Elle ne jouerait plus le jeu. Elle redeviendrait elle-même.