Deux batteurs, une coupe enfin... [PV Léandre]

La vie était belle, le soleil brillait, les oiseaux chantaient gaiment, les feuilles des arbres se mouvaient sous la brise légère, les animaux gambadaient joyeusement dans la verte plaine… Enfin dans la tête. Parce qu’en cette mi-mars, la météo ressemblait plutôt à des pluies continues accompagnées de bourrasque de vent. Mais il n’en avait cure. La vie lui souriait et il souriait à la vie. En un mot il était heureux. Heureux parce qu’il avait un ami merveilleux mais surtout et plus que tout il avait une petite-amie.
Et pas n’importe quelle fille qu’il draguait de temps en temps dans les couloirs. Oh non ! C’était une princesse, douce et fragile, timide et réservée. Mais elle avait su attirer son attention et percé sa carapace de beau-parleur. Ludovic n’avait plu qu’une envie, être auprès d’elle pour profiter simplement de l’instant présent. Oui, rester auprès d’Amorie, la jolie poufsouffle.
Alors il était dans les nuages, avec un sourire accroché à ses lèvres, quand il n’embrassait pas sa belle. Il sifflotait, était aimable avec tout le monde et écoutait d’une oreille distraite le cours qui défilait sans qu’il y prête une attention particulière. Même son frère avait du lui remettre les idées en place lors de l’entrainement de ce matin. Mais Amorie accaparait tellement ses pensées.
Alors en ce samedi après midi magnifique pour lui, il se promenait gaiment dans les couloirs du château. Il devait de toute façon retrouver sa chère et tendre le soir même et il avait hâte. Mais pour l’instant il devait tuer le temps. Ces pas l’emmenèrent dans la salle des trophées. Cela faisait un moment qu’il ne s’était pas ressourcer dans cette salle pour retrouver la motivation nécessaire à tout joueur de quidditch. En même temps avec tout ce qu’il lui est arrivé, il n’avait même pas eu le temps d’être démotivé. La déprime et les histoires de Parris, Amorie… Il ne fallait pas qu’il en oublie le quidditch non plus.
Il déambulait devant les coupes. Sa tête était partie très loin. Il se voyait avec la coupe entre ses mains, acclamé par la foule, Amorie à son bras… Mais il ne vit pas la jeune fille qui s’avançait à pas de loup derrière lui.

Invité

Quelle gêne d’être ici, seule à dépoussiérer de vieux trophées, tous oubliés. J’aurais, bien entendu, préféré me ressourcer, prendre un bain de soleil, ou tout simplement un bain de pluie. Mais ce n’était pas le jour pour une insouciante comme je peux l’être quelquefois. Reprendre mes esprits était une chose, le garder en était une autre. J’ai toujours eu la tête dans les nuages, l’envie d’évasion. Qui pourrait supporter de rester en place, coincé entre quatre murs… Certainement pas moi, j’avais besoin d’espace. Et quel espace que Poudlard, ici, je me sentais comme chez moi, voir bien plus. Des amis, des études à quoi me rattacher, des divertissements riches et variés, et surtout un parc, des arbres, des fleurs, et tout le train-train d’une vie « pure ». Un soupçon d’insouciance, et une pincée de plaisir formaient ma vie quotidienne, alors en ce jour fort spécial, il m’était difficile de rester en place. Mon corps était présent, mais mon esprit, Ô mon esprit lui vagabondait, sans attache le retenant. Il était libre parcourant des espaces d’une beauté sans égale, mon imagination créant des merveilles pour les yeux. Néanmoins, il y a toujours une chute. Là mienne commençait maintenant, me réveillant à l’aide d’une gifle glacée.

Je crois savoir, Miss Paturel, que vous êtes ici pour accomplir un devoir supplémentaire, et non pas pour rêvasser. Il fut un temps où je vous aurais pendu par les pieds pour votre insolence.

Je me retournais lentement. Rusard, bien entendu veillait à ce que ma punition se fasse sans encombre. J’étais à deux doigts de lui répliquer qu’il n’était pas bon de s’aventurer trop loin dans le passé, mais j’avais une peur bleue des répercutions que cela pourrait avoir sur ma scolarité. Je n’étais pas habituée à recevoir des « devoirs supplémentaires », mais il semblerait que mon professeur d’Histoire de la Magie n’apprécie guère mon sarcasme sur la célèbre période « Des Gobelins ». J’avais échappé « à la pendaison » au bénéfice d’un exposé complet sur le thème suivant : « Poudlard, des récompenses comptabilisées dans des succès historiques ? ». L’ennui total, pour résumer. Je finissais par baisser le regard, et entendre les pas de Rusard s’éloigner. J’étais seule, et je retournais à mon occupation, m’accroupissant au sol afin de déchiffrer une vieille inscription datant d’il y a plus de cent cinquante ans. Oui, l’ennui total. Je venais seulement de décoder les quatre premières lettres du prénom de cet illustre sorcier lorsque des pas, serein, se firent entendre.

Me relevant, j’observais un de mes amis, et ennemis de Quidditch. Le fameux, et unique, Ludovic Verpey. Un garçon à l’allure charismatique, inspirant une confiance paisible. J’ajouterais même que depuis quelque temps, il était dur de lui résister vu l’aura d’amour qui l’entourait. Il se tenait droit, tel un chandelier, fixant une flamme invisible. Ou plus précisément une coupe millénaire, et ajoutons-le, magnifique. A cet instant, je savais à quoi il pouvait bien penser. C’était une chose certaine, que tous ici, nous espérions voir se réaliser lors de notre scolarité. La réussite de notre équipe de Quidditch. Verpey était le capitaine de son équipe, une coupe sous son « règne » serait le baptême de sa gloire. Un sourire s’imposa à mon visage alors même que j’avançais à pas de loup derrière sa silhouette athlétique.

« On rêvasse, on rêvasse. J’espère que tu ne t’imagines pas battre Serdaigle, cette année ? »

Posant une main sur son épaule, je souriais chaleureusement, mes yeux suivant largement le mouvement de mes lèvres.

Ludovic regardait sans voir la fameuse coupe de quidditch de Poudlard. Pour lui, le but ultime de ses années dans cette école était de voir inscrire son nom sur le socle de cette coupe. Il était un sportif avant tout. Il savait voir avant d’avoir appris à marcher. Il maniait la batte tel un virtuose en musique. Il se jouait et jouait des cognards mieux que personne. Il mettait toutes ces capacités mentales à améliorer et peaufiner la stratégie qu’il essayait tant bien que mal de la faire fonctionner. Il espérait vraiment être un bon capitaine.
Mais sa rêverie fut interrompue par une fine main qui se posa sur son épaule, agrémenté d’une voix reconnaissable qui le taquina :

«On rêvasse, on rêvasse. J’espère que tu ne t’imagines pas battre Serdaigle, cette année ?»

Cette voix appartenait à Léandre Paturel. Une de ses adversaires. La batteuse de l’équipe des Serdaigles. Et une de ses amies aussi. Si Ludovic réfléchissait bien, il avait rarement des « ennemis ». Même pour le quidditch. Il les considérait plus comme des adversaires… Même les serpentards malgré leur tendance à être tricheurs et mauvais joueurs. Il n’avait jamais cautionné la violence gratuite alors se mettre à dos des personnes, ce n’était vraiment pas son genre.
Cette fille était très agréable en dehors du terrain. Un peu comme Morgane. Ludovic aimait bien discuté de temps en temps avec elle. Surtout pour se taquiner sur le quidditch. Rien de bien méchant. Comme maintenant d’ailleurs. C’était avant tout de la plaisanterie et c’était pour ça qu’il aimait bien, malgré qu’elle soit son adversaire.
Après un mouvement de surprise, il se retourna pour lui faire face. Discuter lui fera passer le temps avant ce soir où il pourra retrouver son Amorie. Et comme Parris n’était pas sous sa main, il fera avec. Il croisa ses bras sur sa poitrine et la toisa avec un petit sourire en coin.

Mais je ne l’imagine pas Léandre, je sais que je vais battre Serdaigle cette année. Surtout quand je vois leurs batteurs.

Ca a toujours été un jeu entre eux. Pas méchant. Ils savaient tous deux qu’ils se respectaient mutuellement. Ludovic ria de bon cœur à sa réplique.

» Enfin du silence, enfin du calme ... Regounettttttt
» (Enfin...PV Alice)
» Video UC {Bah oui l'ai fait enfin}