Une impression de déjà vu? [Petit roi^^]

Jour de ronde. Bien sûr Lily et lui c’étaient partagé la tâche et comme à chaque fois, il prenait en charge la tour d’astronomie. Il ne tarda pas à monter sur le toit, dernier lieu à vérifier et à son soulagement il n’y avait personne. Il aimait le sentiment de la douceur du vent sur sa peau. Il s’avança jusqu’au muret, et leva les yeux. Les étoiles étaient les mêmes, brillant d’un vive éclat parmi cette légère brise. Ils étincelaient dans leur constellations, et posa son regard sur son étoile préféré. Il soupira avec mélancolie, puis frissonna malgré lui du froid qui régnait dans la nuit.

Remus referma sa cape et contrôla ainsi ses légers frissons. Ses mains furent enfouit dans ses poches et il continua à contempler les étoiles. Oh, il savait bien qu’il ne pouvait pas rester éternellement, mais il ne voulait que rester une bonne dizaine de minutes… peut être un quart-heure…

Sirius… Ses poings se serrèrent. Le désespoir qui avait menacé de monter en lui pendant ces derniers temps, s’était précipité tout à coup. Il n’en pouvait plus. C’était peut être une chose de ne rien laisser paraître face aux autres, mais une fois qu’il était seul, c’était tout autre chose.

Il avait cru avoir un peu de paix, maintenant que son ami avait laissé Syrielle… mais qu’est-ce qu’il espérait ? Le voilà déjà avec une autre fille. Et puis Alice ? Pourquoi Alice ? Oh et puis peut être qu’il se faisait des idées… ce n’était peut être qu’un petit déjeuner entre ami… mais pourtant même aujourd’hui, il avait eu ces gestes envers elle dans la salle commune… et c’est bien pour ça qu’il était parti faire sa ronde…

Au sommet de la tour d’Astronomie, le jeune lycan laissait sortir la peine et sa fureur, en silence certes, mais il n’avait pas besoin de le cacher à qui que ce soit.

Invité

On était au beau milieu de la nuit et Regulus Black avait les deux yeux grands ouverts. Immobile, couché sur le dos, il observait le tissu du lit à baldaquin au dessus de lui. Le vert satiné était tellement foncé dans l’obscurité qu’il semblait être noir. D’un côté du lit, les rideaux n’étaient pas fermés. Regulus avait le lit le plus près de la fenêtre et il aimait avoir une vue constante sur l’ouverture. Les rayons de la lune se reflétaient sur le faux plafond du lit que créait le rideau vert, simulant une impression de détente. Mais, même si physiquement, Regulus semblait détendu, il était plus tourmenté qu’il n’y paraissait.

Il poussa un profond soupir qui fut accompagné du grognement d’un de ses colocataires de dortoir. Bien, c’était décidé : Regulus sortait de là. Il s’était promis de ne pas faire de bêtises depuis ce qui s’était passé le soir de l’Halloween et cela incluait les escapades nocturnes. Mais là, il en avait assez. Il devait sortir un peu d’ici.

*La nuit est mon royaume.*

Il avait déjà entendu cela en quelque part et il trouvait que c’était une phrase qui lui convenait parfaitement. Regulus adorait la nuit, surtout à Poudlard. Calme, noir... Il pouvait se déplacer en silence, comme une ombre. Et personne pour le regarder de haut en bas, personne pour le juger ou porter un quelconque commentaire sur lui. Personne pour lui dire quoi faire, comment le faire et quand le faire. Personne pour lui rappeler qu’il était misérable, malgré les apparences. Pas de Rabastan pour lui dicter qui il était. Pas de Sirius pour lui rappeler sa lâcheté. Seulement Regulus, la lune et ses précieuses étoiles.

Doucement et sans bruit, Regulus se redressa dans son lit. Il se chaussa, ramassa sa cape et sortit sans plus de cérémonie. Il n’avait pas mis de chemise ; sa cape était suffisamment chaude et il ne traînerait pas trop longtemps. Il ne voulait pas se faire prendre... Car un manquement au règlement, aussi minime soit-il aurait très bien pu marquer la fin de ses études à Poudlard. Il savait pertinemment que le directeur était humain et qu’il avait ses limites. Dumbledore en avait assez de le voir dans son bureau et Regulus devait éviter de le contrarier.

En moins de deux, le cadet des Black était hors de la salle commune. Il n’avait aperçu personne dans la salle, mais n’avait pas cherché à trouver une personne en particulier. Il savait que celle qui aurait pu être là ne voudrait probablement pas le voir. Elle le détestait et, si ce n’était pas déjà fait, le détesterait. C’était mieux ainsi. En s’approchant de la douce étoile qu’était Charlotte, il ne pouvait que la blesser. Il valait mieux pour elle qu’elle se tienne loin.

Les pas de Regulus le guidèrent doucement vers la tour d’astronomie, sans même qu’il ne pense à sa trajectoire. C’était son lieu de prédilection. Un lieu calme et paisible où il pouvait apprécier les étoiles à leur juste valeur. Un lieu de solitude, baigné dans la lueur de la lune. Un lieu pour réfléchir et faire le point. Et Merlin seul savait à quel point Regulus avait besoin de faire le point présentement... Le jeune homme poussa lentement la porte qui débouchait en haut de la tour. Et là, il le vit...

Remus.

Cette silhouette ne pouvait qu’être celle de Remus Lupin. Il ne l’avait plus revu depuis un petit moment. C’était probablement ce qu’il y avait de mieux, non ? Sirius l’avait ouvertement prévenu de ne pas approcher Remus, de ne pas lui parler, de se trouver ses propres amis. Regulus n’irait pas jusqu’à dire qu’il était ami avec Remus. Ce n’était pas ça. C’était quelque chose d’autre. Quelqu’un qui l’aidait, sans rien demander en retour.

Regulus devait-il retourner calmement à son dortoir ou bien aborder le Gryffondor ? Remus était en droit d’être là. Son grade de préfet le lui permettait. Pas Regulus. Et Remus pouvait très bien lui coller une retenue. Normal. Il ne le ferait sûrement pas, mais qui sait ? Prenant le peu de courage qui pouvait parfois l’habiter, Regulus s’avança lentement vers le jeune homme. Il s’arrêta à mi-chemin entre la porte et Remus.

D’une voix douce, Regulus murmura :

- Bonsoir...

Il ne devait pas rester longtemps, surtout qu’il cherchait la solitude avant tout.

La nuit était tombée depuis un bon moment déjà, le soleil se couchait tôt, rafraichissant davantage la température. Son pull beige paraissait avoir changé de couleur dans la nuit, se mélangeant doucement avec la couleur noir-argenté de sa cape. Une longue écharpe rouge et or ondulait autour de son cou au gré du vent et ses cheveux semblaient vouloir valser avec elle.

Remus perdu son regard parmi les étoiles brillantes, tout en se perdant dans ses pensées. Il avait cru avoir un peu de temps. De temps à quoi ? Lui-même ne saurait le dire. Simplement qu’il… qu’il puisse un peu être tranquille. Puis peut être qu’il se trompait, oui, il devait se tromper. Ce n’était pas possible que Sirius passe aussi vite sur une autre fille… quoi que son ami avait toujours eu un certain faible pour les blondes, et il n’y avait rien à dire, Alice était une fille très jolie. Mais il avait vraiment été des plus surpris, ne s’attendant pas déjà à ça. Pourtant il devait s’y habituer, il devait apprendre à voir son ami avec elles…

Le jeune lycan shoota dans le muret devant lui, tituba un peu en arrière une fois l’impact ressentit. Il serra ses poings, baissant son regard dans le vide. Il retira une main de sa poche, réajustant son écharpe pour recouvrir sa bouche, juste en dessous de son nez puis ferma ses yeux pendant un moment et replongea sa main dans sa poche. Il aurait du emmener des gants… quoi que, c’était loin d’être le plus important pour le moment.

Il se mit à marcher quelque pas le long du muret, son regard toujours vers les profondeurs du château, parfois à des endroits tellement obscurcit qu’on n’y voyait rien. Et c’était ça… c’était exactement cette optique qu’il devait acquérir. L’indifférence… Combien de fois c’était il déjà dit que c’était suffisant, qu’il devait arrêter ? Trop de fois ! Mais cette fois-ci il devait absolument s’y tenir, surtout devant les autres. Quand il recherchait la solitude, une amie présente depuis bien des années, là, il pourrait se laisser aller. Peut être reprendre un parchemin et une plume et écrire ? Mais même ça, depuis que son ami en avait découvert un, le fait que ses plus profondes pensées soient révélé le terrifiaient. Le seul qui avait eu ce loisir, avait été le Choixpeau Magique et une de ces expériences lui étaient suffisante. Au souvenir du mot, louveteau, lui décrocha un léger sourire. L’unique à l’avoir appelé de cette façon.

Un sourire qui disparu bien vite. Il n’avait aucune envie de sourire, envie de rien à vrai dire.

Remus s’arrêta et releva ses yeux dorés, vide et qui avaient perdu de leur éclat, vers le ciel étoilé. Il ferma les yeux, laissant le vent lui parvenir comme une douce caresse au visage. Mais le silence et la solitude semblait être troublé tout à coup. Il rouvrit les yeux, d’un geste assez las et soupira. Qui venait donc jusqu’ici ? Il doutait que ce soit Lily, qui le rejoignait, car elle était fatiguée et voulait terminer sa ronde au plus vite. Puis il entendit la porte s’ouvrit… Cette personne avait intérêt à vite repartir. Mais non… les pas se rapprochaient doucement de lui, jusqu’à se stopper à nouveau. Pourquoi ? Pourquoi ne pouvait-il jamais être un moment tranquille ?

La voix lui parvenu. Regulus… De voir un Black était la dernière chose qu’il désirait pour le moment. Mais pourquoi s’en étonner ? Le destin commençait à être des plus prévisibles maintenant, toujours à lui donner ce qu’il ne voulait pas… Il se retourna lentement vers le cadet des Black.

Bonsoir…, répondit-il d’une voix qui semblait parvenir d’outre tombe.

Il baissa les yeux sur le sol un moment puis les releva vers Regulus.

Tu sais que tu ne devrais pas être ici à cette heure tardive ?

Invité

Regulus sursauta en voyant la réaction de Remus, juste avant qu’il lui parle. Que faisait-il là ? Il frappait ce pauvre muret sans défense ! Très sérieusement, Regulus s’inquiétait presque. Il ne croyait pas que c’était du genre de Remus d’être violent avec qui que ce soit, alors encore moins avec un muret... Le Gryffondor n’allait pas bien... ça semblait être le cas de beaucoup de personnes autour de Regulus. Il s’en rendait bien compte. D’abord Serena, puis Winston, ensuite Charlotte et maintenant Regulus. Pour ce qui était de Winston et de Charlotte, c’était principalement de sa faute : vrai. Cependant, il était un peu curieux de savoir ce qui se passait avec Remus. Mais, il garderait ses questions pour lui. Il n’avait pas à mettre son nez dans les affaires de l’ami à Sirius.

Puis, Remus se retourna vers lui et la voix qu’il entendit le fit frémir. Une voix étrange, qui ne ressemblait pas à Remus, mais plutôt à quelqu’un d’exténué par la vie. Le regard du préfet se détourna rapidement de Regulus. Il ne pu s’empêcher de froncer les sourcils. Puis, la mise en garde. Oui, bien entendu que Regulus savait qu’il ne devait pas se promener dans les couloirs à une telle heure. Même que ça semblait faire des siècles qu’il ne l’avait pas fait...

- Je sais. Tu vas m’envoyer en retenue ?

Son ton était doux. On n’aurait pas dit qu’il parlait d’aller en retenue, loin de là.

Regulus se détourna légèrement de Remus et avança près d’un muret, non loin du préfet. Il posa ses mains sur le bord et leva la tête vers le ciel. Il regarda d’abord la lune, puis commença à chercher les différentes constellations et étoiles qu’il aimait le plus, le tout en murmurant doucement leur nom, chaque fois qu’il en trouvait un.

- Orion... Bellatrix... La Grande Ourse... Regulus... Sirius...

Le jeune homme adorait les étoiles et c'était pour cela qu'il était venu ici. Il n'allait pas s'empêcher de les contempler même si Remus était là.

Remus observa Regulus, se demandant bien ce que le jeune homme pouvait venir faire là. Pourtant le jeune Black savait que tout comportement déplacé serait de trop pour lui. Le professeur Dumbledore devrait en avoir assez d’entendre aussi souvent le nom de Regulus Black. Envoyer Regulus en retenue ? Ça ne lui décrocha en aucun cas un sourire, il ne trouvait pas cela si drôle…

Je devrais… mais je ne veux pas être responsable de ton revoie, dit-il simplement, d'une fois légèrement plus rauque que d'habitude.

Le jeune lycan baissa légèrement les yeux sur le sol, tandis que le Serpentard s’avançait vers le muret. Fatigué, il recula d’un pas, tenait sa main en dessous de lui pour toucher le muret et s’assit finalement dessus. D’un geste lent, il leva sa main et tira son écharpe vers le bas pour libérer son visage. Il aurait pu partir… mais… il ne voulait pas rentrer. Il ne voulait tout simplement pas voir Sirius… Il ne pouvait plus… C’était une chose de cacher ce qu’il était aux gens, mais c’était une autre chose de cacher un sentiment à Sirius. Il avait constamment peur de faire ou de dire quelque chose de mal…

Silencieux, il n’écoutait que les noms des étoiles que Regulus murmurait. Il ferma les yeux au dernier nom, soupirant doucement. Il laissa ses bras posé sur ses cuisses, le dos légèrement courbé et sa tête penché vers l’avant. Pourquoi devoir encore prononcé ce nom… comme si ce n’était pas déjà assez difficile de le faire taire dans sa tête.

Invité

Regulus regarda les étoiles encore un instant, en silence cette fois. Arrivé à Sirius, il avait arrêté son manège, fixant l’étoile en question longuement. Un sentiment de solitude mêlé à de la tristesse et de la colère prit le dessus sur lui aussitôt le nom de son frère mentionné. Il ne pouvait pas comprendre pourquoi il sentait tout cela à la fois et ce n’était pas agréable du tout. Le jeune homme balançait entre plusieurs émotions face à sa situation avec Sirius. Il détestait ne pas savoir sur quoi se brancher...

Puis, il répondit doucement à Remus.

- Content que tu ne veuilles pas être responsable de mon renvoie. Tu dois bien être le seul.

Il se retourna lentement vers Remus, puis le jaugea du regard. Le Gryffondor n’était pas dans son état normal, c’était apparent.

- Tu ne vas pas bien.

Ce n’était pas une question. C’était une affirmation. Il se doutait bien que Remus n’allait pas en dire beaucoup sur le sujet, mais à quoi lui servait-il de demander au jeune homme s’il allait bien alors qu’il savait parfaitement la réponse ? Si c’était pour se faire dire « oui » – un pur mensonge – alors aussi bien ne rien demander et affirmer.

Le jeune lycan ne fit pas attention à ce que disait Regulus… à vrai dire ça lui était parvenu mais il savait que ce n’était rien d’important. Les yeux fermé, il ne sentait que le froid autour de lui. Tout était triste, noir et sans grand intérêt tout à coup. Il n’aurait jamais pensé qu’il puisse à nouveau atteindre un tel point et ça à cause de Sirius. Encore… ? C’est vrai que la première fois avait été parce qu’il avait tout dit à Severus… mais ça n’avait tout de même pas été aussi intense. Il l’avait déjà ressenti quand sa mère était partie… que rien n’avait d’intérêt…

Il avait cette impression de marcher dans la pénombre, se posant même pas la question pourquoi. C’était comme un immense tunnel, que l’on suivait sans réfléchir. Une main sur chaque cloison, suivant le chemin déjà tout tracé, sans voir où on allait, seulement avancer. Pourtant il savait très bien où menait ce tunnel ; nulle part. Puis parfois une paroi disparaissait sous l’une de ses mains, pouvant aller de l’avant ou prendre le chemin de gauche…Et on choisissait de tourner à gauche, sans jamais changer. Que risquer ? Tourner en rond ? Et alors ? C’était exactement ce qu’il ressentait… de tourner en rond, de ne pas pouvoir avancer.

Remus ouvrit les yeux et tourna la tête vers Regulus. Il n’allait pas bien… C’est ce qu’on pourrait dire oui. Il devrait rentrer… mais n’en avait pas envie. Mais comme il n’avait envie de rien, il ne pouvait pas s’y fier. Se lever de ce muret et rentrer, c’est ce qu’il devait faire. Il ne pouvait pas non plus rester indéfiniment ici.

Il ne répondit rien au Serpentard. Quoi répondre ? Que si tout allait bien. Marre de mentir tout le temps, alors comme ce n’était pas une question, il ne prenait pas la peine d’y répondre. Pourtant il y avait bien un point qui le tracassait…

Pourquoi t’étais allé au journal… ? Tu voulais me parler ?, demanda-t-il d’une faible voix.

Invité

Regulus se crispa à la question de Remus. Il aurait du se douter que Sirius allait demander des comptes à Remus. Ce que son frère pouvait être bête. Il était si contrôlant... c’en était maladif. Il haïssait vraiment Regulus au point de ne pas vouloir que ses amis s’approchent de lui ? Très bien. Le corps du Serpentard fut parcouru d’un tremblement. Penser à quel point Sirius pouvait le détester le mettait dans une de ces colères... Il n’avait pas voulu le croire pendant longtemps, mais il ne pouvait plus se fermer les yeux. Ses diverses rencontres avec Sirius lui avaient seulement prouvées qu’il devait se tenir loin de son aîné.

Sans regarder Remus, Regulus dit, d’une voix incertaine :

- Je n’avais pas l’intention d’aller te voir. C’est encore cet imbécile contrôlant qui a comprit n’importe quoi.

Il lança un bref regard à Remus. Le jeune homme se doutait bien que le Gryffondor n’allait pas aimer qu’il parle de Sirius de la sorte. Tant pis. C’était la vérité... du moins, ça l’était à moitié. Regulus avait effectivement l’intention d’aller voir Remus, mais ça, il n’avait pas besoin de le savoir. Quoi qu’encore, ce n’était pas très crédible, mais passons.

Remus ferma à nouveau les yeux quand la voix de Regulus se fit entendre. Il n’avait pas l’intention d’y aller ? Mais… Ce n’était pas possible. Soupirant, il leva ses mains et y enfouit son visage. Il se frotta un moment les yeux puis s’arrêta, gardant ses mains sur ses joues.

Il fixait un point devant lui, fermant un peu ses yeux, brouillant sa vision. Imbécile contrôlant ? Sirius ? C’était tout ce que ces deux frères pouvaient faire ? S’insulter mutuellement ? Il n’y avait vraiment plus rien à faire. Sirius n’allait plus vouloir donner une chance à Regulus. Et il ne saurait pas venir en aide au Serpentard. Pas éternellement…

Il n’est pas un imbécile, dit-il douloureusement.

Surtout qu’il n’aimait pas qu’on l’insulte de la sorte devant lui. Regulus pouvait le faire, mais qu’il le fasse en silence. Contrôlant… ça… il se laissait contrôler par Sirius ? Si maintenant il devait avoir sa permission pour aider un élève, oui… A quel stade, il en était venu ?

Mais quand même ça n’avait aucun sens. Regulus était entré au journal pour visiter ? Il aurait pu s’attendre de l’y voir, y voir aussi Sirius…

L’intention ? Pourquoi être entré au journal?

A vrai dire peu importait maintenant. Ce qui a été fait, était fait. Sirius pensait maintenant certainement qu’il avait un quelconque contact avec Regulus. D’accord c’était vrai, mais…

Et puis laisse, peu importe…, dit-il doucement. Peu importe…

Il fit glisser ses mains sur ses cheveux, descendant sur sa nuque et les y gardant. Il ouvrit les yeux et regarda devant lui.

Invité

Sirius n’était pas un imbécile ? Soit. Un sourire amer apparu sur le visage de Regulus. Il ressentait de plus en plus d’amertume face à son frère et bien qu’il n’aimât pas cela, il devait s’avouer que c’était bien plus simple comme ça. La tristesse blesse bien plus que la colère.

- Oui, tu as raison. Sirius n’est pas un imbécile, impossible. Il est si parfait. Sirius Black. Le courageux, charmant, intelligent Sirius Black. À côté de lui, je suis... minable.

La rage perçait dans chacun de ses mots. Il ne pouvait pas croire qu’il était en train de dire ça à Remus. Tant pis... Il l’avait sur le cœur.

Puis, le Gryffondor posa la question que Regulus redoutait. Il ne savait pas quoi répondre. Que faisait-il au journal ? Le mensonge avait toujours été son champ de prédilection. C’était comme cela que ses parents l’avaient élevé : hypocrite. Mais, pour une raison étrange, il se sentait mal de mentir à Remus.

- Je... Je ne vois pas en quoi ça te concerne. Puisque je te dis que je n’ai jamais eu l’intention d’aller te voir...

Il se retourna lentement vers Remus et, sincère, lui dit :

- Je suis désolé. Je sais comment Sirius est. Ça pourrait te causer de gros ennuis. Ce n’était pas mon intention.

Il secoua négativement la tête.

- Non, ça importe, puisque ça t’affecte sûrement.

Regulus poussa un soupir de découragement. Oui, il était décourageant...

Sirius n’est pas un imbécile ? Parfait ? Courageux, charmant, intelligent ? Oui… C’était certains de ses qualités. Il ferma les yeux un moment puis les rouvrit et tourna la tête vers Regulus. Minable ? Non… il ne trouvait pas.

Tu sais que si tu ne nomme que ses qualités alors oui il semble être parfait… Écoute, Sirius n’est pas parfait, personne dans ce monde ne l’est. Mais tu es loin d’être minable Regulus. Tu as aussi tes qualités, peut être pas les mêmes que Sirius… mais déjà charmant et intelligent tu l’es aussi. Puis tu es courageux dans ton genre… N’oublie pas que tu es ambitieux et malin… ce sont bien des qualités de Serpentard.

Il regarda de nouveau vers le mur et soupira lentement.

Tu ne peux pas vous comparez… vous être peut être des frères, mais vous avez un caractère totalement différent…

Le journal… à vrai dire si seulement il n’aurait pas donné la clef à Sirius pour y aller alors tout ça ne se serait jamais arrivé. Cette même clef qu’il avait autour du cou. Il l’avait toujours sur lui… c’était comme un présent de son père. Qu’il devait simplement avoir avec lui. Puis comme ça il était sûr de pouvoir aller au journal même sur un coup de tête.

Regulus… il ne voyait pas en quoi ça le concerne ? Vraiment ? C’était drôle… étant donné qu’il en était le rédacteur en chef. Qu’il avait reprit cette affaire que son père avait créé… il pensait donc être concerné de tout ce qui touchait le journal. Mais bon… de toute façon, maintenant ça ne servait à rien de savoir le pourquoi Regulus y était allé… ils avaient un interview de lui…

Désolé… Le jeune lycan tourna la tête vers le serpentard. Désolé ? Vraiment ? Ce n’était pas son intention de lui causé des ennuis ? Alors pourquoi être entré au journal… ? Ça importait car ça l’affectait ? Peut être…

Mais maintenant le jeu est fait Regulus… j’ai peut être eu les mauvaises cartes… Cette partie, c’est Sirius qui la gagnera et pas moi. J’ai misé trop grand je crois… termina-t-il par un murmure.

Invité

Il ne pouvait pas comparer ? Eh bien, plusieurs personnes semblaient pourtant aimer faire cela. On le traitait allègrement de lâche en sortant comme argument que Sirius était courageux, non ? C’est ce qu’ils pensaient tous, alors pourquoi ne serait-ce pas la vérité, après tout. Enfin, Regulus ne s’était jamais considéré comme étant courageux ; une déception de moins. Mais que Remus lui sorte qu’il était courageux à sa façon... et charmant, intelligent, ambitieux et malin ? Regulus ne savait pas quoi dire. Rares étaient les personnes qui lui faisaient des compliments. Encore plus rares étaient celles qui lui mentionnaient ses bons côtés sans vouloir le flatter, mais simplement en lui disant ce qu’ils pensaient réellement. Et il était certain que Remus ne mentait pas.

Le Serpentard rougit légèrement et se retourna vers les étoiles. Il ne savait vraiment pas quoi dire, touché par les paroles du Maraudeurs.

- Je... je sais que tu penses ce que tu dis... Et j’aimerais bien le penser aussi.

Oui, Regulus aurait aimé se voir comme Remus le décrivait. Seulement, ça lui paraissait impossible qu’il ait réellement toutes ces qualités. Certes, il n’était pas stupide, ni laid... Mais comparé à Sirius... Et encore, Remus ne lui avait-il pas dit qu’il ne devait pas se comparer à son frère ?

Entendant les dernières paroles de Remus, Regulus se retourna vivement vers lui. Sirius allait gagner ? Oui, encore. Toujours. Le ton de Regulus se fit sec :

- Tu sais parfaitement que Sirius gagne toujours.

Comment expliquer cette réponse sans heurter Remus ? Regulus savait très bien que Remus tenait à Sirius. S’il se mettait dans cet état pour cette histoire... Ils devaient être de très bons amis. Seulement, Sirius gagnait toujours, que ce soit de n’importe quelle façon. Il se disait loyal, oui, mais pouvait facilement jouer avec les sentiments des autres pour « gagner ». Ce n’était jamais facile de se trouver dans son chemin quand il désirait quelque chose.

Regulus aimerait le penser aussi ? Il était parfois dur d’avoir une bonne image de soi, il le savait bien. Lui-même ne l’avait pas, et ne l’aurait certainement jamais. Mais de là à se comparer avec Sirius… alors une très grande majorité des élèves à Poudlard pourraient commencer à déprimer… En tout cas celui qui n’aurait rien à se reprocher c’était James… lui au moins il réfléchissait un peu plus.

Remus reposa les yeux sur le jeune Black, dont la voix avait été plus sec. Sirius gagne toujours ? Il observa Regulus sans rien dire sur le coup. Gagner… ? Pourquoi dire ça ?

Gagner toujours ?, demanda-t-il plus pour lui-même que pour Regulus. Il tourna la tête de nouveau vers le sol. Il savait que Sirius était très capricieux… et que normalement il cédait rapidement. Mais est-ce que c’était parce qu’il laissait gagner Sirius… ? Il était vrai… Sirius gagnait souvent, toujours ? Son ami avait toujours réussit à faire ce qu’il voulait… à avoir ce qu’il voulait ? Il n’en savait trop… mais… Sirius… était Sirius. Ça a toujours été comme ça. Rarement qu’il lui disait un non catégorique. Etait-il incapable de lui dire non ? Mais Sirius n’aimait pas perdre.

Invité

Regulus regarda Remus. Il semblait plus parler à lui-même qu’au Serpentard, mais le jeune homme décida tout de même de lui répondre.

- Oui, il gagne toujours. Et il ne se rend même pas compte des moyens qu’il utilise pour arriver à ses fins... Et après, il dit que c’est moi le monstre de la famille.

Regulus eu un rire amer avant de se retourner vers les étoiles à nouveau. Il réalisa qu’une rencontre avec Remus ne lui disait vraiment rien ce soir... Parler avec un ami de son frère, c’était presque aussi pesant que parler avec son frère lui-même. Quoiqu’il dise, à un certain moment, Remus allait probablement défendre Sirius et voilà, tout repartait. Le grand Sirius est parfait, Regulus un déchet.

- Tu ne sais pas ce que ça représente, avoir un frère comme Sirius...

La phrase fut prononcée à voix basse. Regulus ne s’adressait pas totalement à Remus. Il avait seulement besoin de poser cette affirmation une bonne fois pour toute. Oui, c’était compliqué d’être le frère de Sirius. Jamais assez bon, jamais assez bien. Se sentir de trop... Et tout le monde qui le compare à lui, malgré leurs différences flagrantes. Ce n’était pas pour rien que Regulus lui-même se comparait maintenant à Sirius. Tous le faisaient et ça semblait normal... Normal, mais injuste.

Remus garda les yeux rivé vers le sol, écoutant tout de même Regulus. Sirius ne semble pas se rendre compte des moyens qu’il utilisait ? Un monstre ? Ces deux là semblaient prendre ce mot tellement à la légère. Ils n’avaient rien d’un monstre, aucun des deux.

Sirius est quelqu’un d’impulsif, spontané… Il utilise les moyens qu’il a, ça oui mais… c’est Sirius. Il a toujours été comme ça, c’est dans son caractère. Je l’ai connu comme ça et mon ami est comme ça. Je le sais. Ce n’est rien de nouveau…

Il ne savait pas ce que ça représentait d’avoir un frère comme Sirius ? Il savait ce que c’était d’avoir un ami comme lui, ils n’étaient peut être pas frère, mais c’était tout comme.

Je le connais, ça fait 5 ans que je vis avec lui. Sirius à un réel tempérament de feu, dit-il en souriant, d’une voix douce, aimante. C’était tout ce qu’il aimait chez lui, absolument tout. C’était peut être dure quand la colère de son ami retombait sur lui, mais il devait simplement passer par là. Si Sirius ne serait pas ce qu’il est alors, il n’aurait certainement pas réussit à aller si loin, n’aurait pas réussit à imposer ses idées, ses choix.

Le jeune lycan gardait toujours son léger sourire joyeux aux lèvres. C’était décidé pour lui, il allait dire la vérité à Sirius. Il était prêt à lui faire face. Il le devait… Ce serait certainement douloureux, mais par amour pour lui il devait le lui dire. Remus se releva, regardant l’heure. Presque minuit…

Excuse-moi Regulus, mais je préférerais que tu rentre à la salle commune. Il est tard…

Invité

Et voilà, encore la même chose. C’est Sirius, ce n’est pas grave. Pourquoi alors, lorsque ça en venait à Regulus, il se devait d’être comme on voulait qu’il soit et pas comme il était réellement ? Pourquoi est-ce qu’avec lui, ça ne passait pas ? Oui… il impose ses idées. Encore heureux pour lui… Regulus reposa ses yeux sur le ciel. Il aurait aimé se fondre dans les étoiles, devenir l’une d’elles. Elles semblaient si paisibles… Elles n’avaient pas besoin de se battre pour briller, elles.

- Sirius est Sirius, effectivement. C’est pour ça que je le déteste. Et c’est pour la même raison que je l’aime profondément. Mais ça, il s’en fout carrément, non ? Parce que c’est Sirius…

Oh oui, Regulus ne pouvait pas se mentir : son frère était important pour lui. Malheureusement, ce n’était pas le cas du côté de Sirius. Et il devait l’oublier car il ne retirerait jamais rien de tout ça.

Remus voulait que Regulus rentre au dortoir ? Le Serpentard fut sur le point de lui lancer une réplique légèrement sèche lorsqu’il se rappela que le Maraudeur était préfet. Le jeune homme poussa un soupir. Il aurait aimé rester ici, seul, encore longtemps. Il croyait que Remus allait partir, simplement…

- Si je te promets de partir dans 10 minutes, tu me laisses seul, un peu ?

Il posa son regard bleuté sur Remus, attendant une réponse du préfet.

Remus écouta Regulus. Parce que c’est Sirius… et oui. Qu’on l’aime ou qu’on le déteste, son ami restait lui-même, quoi qu’il arrive. Il ne savait pas si son ami savait que son frère l’aimait. Peut être… peut être qu’il n’y prêtait plus attention… Il savait que Sirius avait tant essayé… mais il savait que ces deux frères avaient un caractère différent. Regulus devait grandir pour oser se poser des questions, se remettre en doute. Mais maintenant c’était au Serpentard de faire ses choix…

Lui promettre de partir dans 10 minutes ? Le jeune lycan poussa un léger soupire et posa ses yeux sur la porte.

D’accord… mais sache que la prochaine fois je pourrais plus laisser passer sans aucune conséquence.

Il avait peut être la réputation du gentil préfet, mais il ne fallait pas non plus croire qu’il n’osait pas retirer des points ou autre… Même si jusqu’à présent il n’avait jamais eu à le faire… Il n’avait bien sûr pas envie de commencer avec Regulus, mais si il n’avait pas le choix…

Remus se dirigea vers la porte, mais se retourna vers le Serpentard.

Tu sais, Sirius reste comme il est. Reste toi-même aussi Regulus. Tant que t’arrive à prendre tes décisions et de faire ce que tu juge être le mieux alors ça va. Même si ça pourrait être des décisions que certains n’aimeront pas, au moins tu n’aurais rien à te reprocher.

Il ne s’attarda pas plus longtemps, et quitta la tour, décidé d’aller encore faire un bout de sa ronde.

Invité

Regulus savait parfaitement que Remus était plus que tolérant de le laisser se promener ainsi la nuit et qu’il ne le serait probablement pas toujours. Mais là, il avait vraiment besoin d’être là, seul, pour réfléchir un peu. Il fit un signe de tête à Remus, signe de tête qui voulait dire « merci » dans son langage. Oui, il allait faire attention à ne pas tomber sur Remus la prochaine fois.

Ce soir lui rappelait étrangement une de leurs premières rencontres… la première fois qu’ils avaient réellement parlé ensemble. Remus lui avait promis de l’aider du mieux qu’il le pourrait. Regrettait-il ses paroles ? Fort probablement. Mais, Regulus ne l’avait-il pas averti que tous ceux qui tentaient de l’aider s’en mordaient les doigts par la suite ? Oui, il le lui avait dit.

Regulus croyait que Remus était parti lorsque la voix du Maraudeur s’éleva à nouveau.

Il ne répondit rien. Il n’avait pas envie de répondre à cela. Devait-il être comme Sirius pour être heureux ? On lui disait d’être lui-même… mais de faire comme Sirius. Regulus ne comprenait plus. La vie était bien plus simple avant que son frère parte de la maison… Et cet été ? Ce serait comment, cet été, sans Sirius avec lui ?

Le Serpentard tint parole. Après une dizaine de minutes, il arracha son regard des étoiles, à contrecœur, et retourna dans sa salle commune. Il ne devait pas être prit à errer dans les couloirs, plus maintenant.

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