Nouveau rendez-vous entre jumeaux [Arthur]

Arthur marchait rapidement dans les escaliers menant à la tour d'astronomie. Il avait le pas vif et il lui arrivait même de monter certaines marches d'un coup d'un seul pour avancer plus vite. On pourrait croire qu'il est impatient de voir sa soeur mais vu leurs antécédents on en doute et on a bien raison. Arthur est si déterminé à grimper en haut parce qu'il des comptes à régler. La si belle et fragile nouvelle entente des DeLune n'est déjà plus qu'un écran de fumé, un peu de brouillard solitaire balayé pat le vent. Il semblait évident que leur lien ne pouvait pas redevenir solide d'un coup d'un seul mais là il s'effondre, à peine commencé, comme un château de cartes s'effondrant avant la pose de la dernière carte essentielle. Il arriva aisément en haut de la tour, vit sa soeur contre le muret. Il se dirigea vers elle à grandes enjambées, un regard sombre et violent. Il l'attrapa par le bras avec peu de douceur et lui lança en la regardant droit dans les yeux

- Ma chère soeur comment vas-tu ? Tu as fais de belles connaissances cette semaine ? Ah oui...Suis-je bête, Kinney et Black junior !

Sur ce il lâcha sa soeur tout en restant devant elle

- Tu peux me dire ce qui t'as pris ! Tu me haïs, me détestes et à peine on émet l'hypothèse d'avoir une relation plus fraternelle que tu vas parler et hurler sur ceux que je déteste. Je suis désolé Morgane mais tu as déjà franchis la limite fixée la semaine passée. Tu n'as pas à te mêler de ma vie comme tu l'as fais.

Sur ce il se retourna et s'apprêta à quitter la tour quand sa soeur l'interpella. Il ne se retourna pas vers elle pour ne pas lui montrer toute la déception qu'on pouvait lire dans ses yeux.

Arthur avait très envie de faire un pas de plus pour s'en aller mais Morgane ne semblait réellement pas fière de ce qu'elle avait fait. Elle s'en voulait apparemment sincèrement et il avait quand même du mal à la voir dans cet état alors il l'écouta, sans rien dire, sans bouger, juste écouter le son de sa voix et les mots qui sortaient de sa bouche. Il ne répondit rien même quand elle eu finit. Il déglutit avant de lui demander d'une petite voix encore remplie de rancoeur et de promesses inachevées

- Que leur as tu dis exactement et que t'ont-ils répondu ou fait ?

Il se doutait que Reg et Léonidas n'avaient pas du apprécier qu'elle vienne les voir et surement qu'elle avait déjà passé un sale quart d'heure avec eux, enfin, surtout avec Kinney, violent comme il était. Il avait déjà des choses à lui dire mais s'il avait osé toucher sa soeur alors là, il allait le regretter, amérement !

Arthur écouta ce qu'elle avait dire sans broncher, sans parler, sans la regarder. Le passage sur Black le conforta dans son idée que Regulus n'était qu'un petit merdeux qui s'était bien foutus de lui mais qui n'avait pas fait exprès de leur attiré des problèmes. Il en avait gros sur le coeur quand même de ce jour avec Regulus mais enfin, le passé c'était le passé.
En ce qui concernait Kinney la ça ne lui plu pas, mais alors pas du tout. Pour qui se prenait-il. Attaquer un garçon passe encore mais une fille. Il en retint même pas les deux gifles pour Black, il ne retint que ce qu'avait fait ce crétin de Kinney. Il allait payer, souffrir. Quitte à se reprendre des coups autant parler avec lui. Lui raconter comment Reg l'avait embrassé et recommencé. Kinney allait souffrir, souffrir mentalement d'abord et physiquement si besoin était.

Arthur se retourna vers sa soeur et lui lança d'une voix colérique

- Tu n'aurais pas du Morgane. Je t'en veux parce que maintenant ma rage envers Kinney n'a fait qu'accroitre et que j'ai envie de le tuer ce petit c**.

Arthur se dirigea contre le mur et frappa de toutes ses forces dessus, s'en faisant craqué le poignet qui se brisa sous le choc. Il se moquait de la douleur, il avait déjà eu pire quelques jours avant et la douleur mentale était bien plus douloureuse encore.

Arthur se tenait toujours à côté du mur, son poing en sang qui laissait passer un fine ligne de perles rouges qui gouttaient sur le sol de la tour d'astronomie. un lieu d'émotion et de retrouvailles pour les jumeaux qui ne se donnaient plus la peine de préciser le lieu de rendez-vous s'il s'agissait de se retrouver à la tour. Ils le connaissaient par coeur ce lieu, comme le fond de la poche de leur robe de sorcier. Arthur aimait ce lieu, un lieu qui permettait de laisser libre court à ses envie de se laisser aller sans que personne ne vienne voir ce que vous y faites sauf si ce que vous y faites les intéresse.

Arthur fut sortit de ses pensées par sa soeur qui lui tenait le bras, son bras d'où le poing était ensanglanté. Elle se retenait de pleurer, il le sentait bien au son de sa voix et puis elle lui disait d'arrêter, elle avait peur pour lui. Pourquoi diable refusait-elle qu'il souffre aujourd'hui alors qu'elle n'avait fait ( tout comme lui pour elle ) que le souhaiter par le passé. Il resta sans bouger, laissant son poing enfler et propager la blessure. il n'avait pas envie d'aller à l'infirmerie pour le moment. Il respira fortement avant de dire

- Entre Kinney et moi il doit y avoir un réglement de compte et je préfère qu'il se fasse quand je suis dans un état de colère profonde...Je vise mieux...

Il se doutait qu'elle savait de quoi il parlait quand il utilisait le mot " visé '. Il refusait qu'elle l'arrête, il irait retrouver Kinney, il le devait.

Arthur se demandait bien pourquoi sa soeur tenait tant à ce qu'ils se réconcilient. lui encore, il n'avait personne d'autre alors, mais elle, elle avait des amis, à la pelle même alors pourquoi vouloir de son frère dans sa vie, un frère qui ne pourrait que lui apporter une mauvaise réputation. Il était un sang impur à serpentard, un homosexuel pour d'autre, ce qui restait toute fois à vérifier. Et puis il n'avait aucun ami, à peine quelques brèves connaissances alors...Pas la vie de palace ni la vie que pourrait vouloir Morgane pour avancer dans la vie. Et puis, même s'il avait un peu changé, il n'aimait pas spécialement les moldus pour autant et il en voulait toujours à ses parents. Petu-être avait-il enfin comprit qu'ils avaient fait cela par amour ce qui en soit pouvait s'avérer une bonne raison mais cela il ne se l'avouerait pas avant longtemps, voir jamais.

Puis, il sentit un picotement sur son poignet, il baissa la tête et pu voir sa soeur en train de lui soigner sa blessure, de l'entourer avec un mouchoir après avoir enlever le plus gros de l'hémoglobine. Il ne disait rien, ne pipait mot, il attendait, observait jusqu'à voir les larmes de sa soeur roulées sur sa petite joue. Elle lui demandait aussi de faire attention. Il prit son pouce valide et le passa sur les yeux de sa soeur

- Arrêtes de pleurer pour moi, je ne le mérite pas.

Sur ce il se remit à regarder l'horizon retenant une larme qui voulait se faufiler au dehors pour retrouver celles de Morgane.

Pourquoi il disait cela ? C'était pourtant évident, autrefois il prônait ses valeurs et se croyait mieux que les autres mais aujourd'hui il fallait arrêter de nier l'évidence : il était détesté de sa maison, haïs des autres, considéré comme une tare, un sang impur chez les verts, un homosexuel refoulé qu'un première année lui avait sortir le matin même avant qu'Arthur le terrorise à vie. Si même les premières années se moquaient de lui c'est qu'il était réellement au fond du trou mais alors tout au fond, là où la lumière ne passe plus ! Il aurait bien dit qu'il valait mieux autrefois mais maintenant il valait même moins que les elfes de maison aux yeux de certains alors...

- Parce que c'est vrai, reconnaissons moi au moins ça. Je prônais le sang pur tout en sachant évidement que je n'en suis pas un. Je voulais leur montrer, j'aurais pu être comme eux mais on refuse de me donner une chance et aujourd'hui je suis haïs de ma maison, des autres, les premières années se foutent de moi, les mecs s'écartent de moi dans les couloirs, les filles aussi. Franchement, je suis tombé plus bas que possible. Mais je vais remonter et ils vont tous regretter de m'avoir humilier. Enfin je dis ça, mais si une seule personne autre que toi pouvait me parler de manière sympathique après ça se serait déjà bien. Voilà à quoi j'en suis réduit, à espérer avoir des amis, je suis pathétique.

Sur ce il s'approcha du muret de la tour et leva sa tête vers le ciel en fermant les yeux afin de sentir l'air frais sur son visage, de se sentir le petit vent de la liberté qui glissait sur lui sans jamais s'arrêter.

Arthur avait encore une folle envie de taper du poing, il aurait pu se blesser l'autre main mais cela n'aurait, au fond, pas servit à grand chose. Il se trouvait pathétique en effet, ce qui était vrai en somme, alors pourquoi vouloir le nier en faisant semblant de se croire mieux que ce que l'on est. Il était honnête envers lui même, son image ne lui plaisait pas mais il l'avait alors autant se dire que c'est le destin de toute façon et que l'on y peut rien changer tant que cela ne se pourra pas. Il trouvait que sa soeur se donnait bien du mal pour rien, bien du mal pour faire croire qu'il pouvait avoir un peu de valeur. C'était se donner du mal pour rien m'enfin si cela l'amusait.

Ensuite, elle aborda le sujet de ses stupides rumeurs. Ne pas les écouter. Certes, même en niant tout en bloc devant les gens, au fond, Morgane et lui savait bien que cela était vrai. Il avait été embrassé par Reg, il l'avait embrassé en retour aussi. C'était ça la triste vérité, ils s'étaient embrassés tous les deux, Regulus avait pervertis Arthur, avait mis le doute dans son esprit au point qu'Arthur ne savait pas. Il avait maintenant ce doute, en plus de tous les autres, celui d'être attiré par les filles et par les garçons. Une vérité dure à s'avouer, et il n'était pas prêt. Il fallait qu'il rencontre une personne, qu'il soit avec quelqu'un et là il pourra répondre. Mais qui voudrait être avec lui.

- Morgane, ne parles pas des rumeurs comme si elles étaient fausses, tu sais comme moi qu'elles sont vraies. Que les autres ne le sachent pas ne change rien. Moi je le sais, moi j'ai vécu et le pire c'est que j'ai apprécié. Tu te rends compte !

Il se retourna vers sa soeur

- Et le fait d'en parler ouvertement avec toi, imagines-tu ce que ça me fais, ce que j'endure. Je t'ai détesté tant de temps, et au fond une part de moi ne veux pas de toi et pourtant ta présence m'apaise et aujourd'hui je ne sais pas comment je ferais sans toi. Et ça tu vois c'est la preuve que je suis au fond du gouffre.

Sur ce il se pencha vers sa soeur et pour la première fois en dix ans, il posa sa tête sur l'épaule de soeur.

Arthur avait une drôle d'impression, là, dans les bras de sa soeur, l'impression d'avoir enfin une petite place sur cette Terre, elle le serra contre lui en passant sa main dans le dos. Autrefois, il aurait repoussé violement ce geste mais aujourd'hui il n'en avait ni la force ni l'envie. Il n'avait plus qu'elle et même si elle était pitoyable autrefois, qu'elle l'avait dégoûté autant de fois aussi, elle était sa soeur et la seule personne à se soucier de lui. il aurait pu avoir ses parents pour ça, mais non, ils avaient préféré les laisser seuls, se déchirer sans rien faire. Contre Morgane, la douleur et la haine se dissipait petit à petit, pour ses parents, il les détestaient même si au fond il devait bien les aimer quand même, mais ça personne ne le sait vraiment, même pas lui peut-être...

" Tout finira par s'arranger " Ah bah oui mais quand ? Quand,? Quand il aura quitté cette école, en espérant avec le diplôme en poche. Quand il pourra quitter cette région qui le haïs tout autant que ses habitants ( camarades ou parents de camarades ). Changer de pays, voilà la seule solution qu'il avait trouvé. La France ? Les Etats-Unis ? Il verra bien en temps voulu. Pour le moment il est ici et cela pour encore plus d'un an, un an et demi. Il lâcha alors sa soeur et lui dit

- Si tu le dis, espérons-le.

Il reprit alors un air sévère et dit à sa soeur

- Par contre je te préviens. De un ceci reste entre nous et de deux si tu t'approches encore de Black ou Kinney pour autre chose que ce qui est demandé en cours, c'est toi qui le regretteras. J'ai assez de soucis en ce moment sans avoir à regarder derrière toi.

Sur ce il quitta tour. Bah oui, il fallait bien une petite touche de méchanceté gratuite à la DeLune.