Les eaux troubles aussi les coeurs [ pv Clarance ]

Une silhouette debout devant le lac, une ombre qui semblait perdue dans ses pensées, ses sombres pensées. Une silhouette dont les larmes si rares se mélangeaient aux troubles du lac noir qui n'avait jamais été si sombre aux yeux de la personne qui se tenait justement devant. Il, car il s'agissait d'un garçon se tenait là, comme si sa vie en dépendait, versant son soul et ses malheurs dans des eaux déjà bien sombres. Il pensait trop ces temps-ci et il n'en dormait presque plus, il passait son temps à ruminer, à être pessimiste sur tout ce qui se rattachait de près à lui ou à sa soeur. La personne tenait d'ailleurs dans ses mains une photo, une photo abîmée et vieille qui avait jaunis sur les bords mais qui pour un cliché moldu, avait tellement d'importance au fond. Le garçon la regardait tout en continuant à pleurer seul. Il faisait froid et le temps était maussade, il allait pleuvoir dans peu de temps. Il était bientôt l'heure d'aller manger mais il n'y irait pas, encore, il n'avait jamais faim ces temps-ci de toute manière. Il resta donc là, une main dans la poche et l'autre tenant la photographie qui semblait être si cher à son coeur au point de s'y raccrocher comme si c'était la chose la plus précieuse au monde. Mais ça l'était un peu en fin de compte, une simple photo de famille avec un couple heureux et deux enfants, des enfants qui aujourd'hui étaient orphelins depuis seize ans. Cette image c'était une vie volée, une vie qui n'aurait plus jamais lieu et qui ne serait jamais plus qu'un souvenir caché couché sur papier. La jeune femme blonde était tellement heureuse dessus comme l'homme dont le regard pétillait en tenant ce petit garçon. Ce petit garçon, c'était le même que celui qui pleurait désormais devant la photo.

Une folle envie subite prit alors le jeune homme qui ravala ses larmes d'un revers de mains, il devait sécher ses larmes indignes de lui, il ne pouvait les laisser couler. Mais où étaient donc partit les promesses des deux personnes sur la photo, de ses parents qui les avaient abandonné ici sans personne ? Avant il y pensait mais c'était désormais plus simple en mettant une visage sur ces souvenirs si flous, sur son désir secret de famille unis. Mais où étaient donc partit les promesses d'Alan que tout irait bien ? Elles filaient avec le temps...Prit d'une soudaine frénésie, d'une folle envie donc, il laissa la photo tomber sur les eaux troubles du lac noir. Il la regarda commencer à s'enfoncer et se diriger plus vers le centre du lac. Il soupira alors et se laissa glisser dans le lac pour récupérer sa photographie si importe à ses yeux mais qui lui faisait tant de mal. Il eut de l'eau jusqu'au dessous du genoux, il avait un peu tardé avant de venir la récupérer et il ne pensait même pas que des créatures étaient capables de vouloir lui faire du mal, ça lui passait au dessus. Il récupéra la photo et sortit de l'eau. Il sécha son image de famille soudée sans penser à en faire de même avec son pantalon mouillé malgré le froid qu'il faisait dehors. Il se moquait du froid, de tout. Il fixait le lac comme un damné qui ne comptait pas revoir la lumière du jour, il était tellement triste. Personne ne l'avait jamais vu comme ça ni pleurer à part sa soeur et il se refusait de lui dire que ça n'allait pas. Ce sentiment de solitude et d'isolement qui pesait sur son âme, sur son coeur. Trop seul tout le temps il ne prenait même plus la peine d'essayer d'aller bien mais il se le devait. Alors après ce moment de flottement solitaire, il reprendrais constance et se forcerait à paraitre bien , au moins pour les rares personnes qui se souciaient de lui.

Au fil des minutes, ses pensées dévièrent de ses parents et de sa soeur pour se tourner vers les gens qu'il aimait et ceux qui étaient ses amis. Neiro, Félicia...Puis sans trop savoir pourquoi, il se mit à repenser à ce poufsouffle qui avait changé sa vie quelques jours auparavant. Ce garçon aussi triste que lui qui avait perdu quelque chose qu'il n'avait pas saisit mais qui était aussi triste que lui même. Il avait réussit à le toucher, à pénétrer son âme et son coeur de pierre sans que lui-même n'ait le temps de le voir. Pourquoi il y repensait ? Pourquoi il pensait à quelqu'un qu'il n'aimait pas, enfin...Oui, qu'il n'appréciait pas plus que ça il y a encore quelques jours. Rageur de penser à des choses comme ça, il se baissa pour prendre un caillou et l'envoyer violemment en direction du lac. La pierre ricocha par trois fois avant de s'enfoncer dans le lac. Le jeune homme se devait d'arrêter de laisser ses pensées vagabonder en lui, de se faire un chemin jusqu'à son coeur. Il ne savait pas pourquoi il repensait à Clarance mais au fond, ça n'avait pas vraiment d'importance. Il avait juste été touché pour une raison qui le dépassait. Il ne pleurait plus et bientôt, plus rien ne pourrait le laisser présager et il retournerait surement au château faire comme si rien ne se passait ici dans ces moments d'intenses solitudes et de pensées néfastes. Quand il était comme ça, il était coupé du monde. Trempé en dessous du genoux, pas assez couvert pour le froid qu'il faisait, le regard vide avec des cernes sous les yeux, où était le majestueux serpentard ? Quelque part au fond surement, là, c'était le vrai Arthur qui était de sortie et il espérait que personne ne le voit sous peine d'être bien reçut sauf si...Enfin, si c'était quelqu'un comme sa soeur ou...Mais il n'eut pas le temps de penser plus, un craquement se fit entendre derrière lui, il eut juste le temps de se retourner pour apercevoir celui qu'il ne s'attendait pas à trouver là mais qui apaisa sans même s'en rendre compte, son coeur et son esprit...Clarance...

Le jeune homme était peut-être devant un lac en ce moment même, de dos, face à un garçon qui hantait trop souvent ses pensées ces derniers jours sans raisons particulières. Il n'avait pas forcément chercher à comprendre par manque d'envie et la peur de pouvoir découvrir ce qui pouvait se cacher dans les travers et les méandres de son esprit. Avoir un sentiment envers quelqu'un était chose nouvelle pour lui et la ressentir pour quelqu'un qu'il avait encore insulté quelques semaines avant, il ne comprenait pas. Pourquoi son être semblait vouloir lui faire passer un message, lui dire d'arrêter car ce jaune et noir était le seul à le comprendre. Oui, il voyant Clarance Santiago dans cet état, il avait comme compris qu'il n'était pas seul, quelqu'un ressentait une faiblesse et un mal-être similaire au sien et ça faisait du bien même si c'était si triste. Il avait de la peine pour quelqu'un qui au moment même souffrait autant que lui voir plus, il avait eut envie de soulager la peine comme lui rêverait au fond de lui même qu'on soulage et apaise la sienne. Mais personne ne jouait ce rôle alors lui avait prit l'initiaive de le faire pour ce garçon qui méritait ce que lui n'avait pas eut. Il désirait en quelque sorte donner une part de ce que lui n'avait pas eut et n'aurait jamais, c'était comme ça, c'était ainsi. Il se refusait à laisser quelqu'un dans un état proche de celui qu'il se refusait d'avoir et qui hantait son être. Un esprit et une âme torturée, il était un martyre et pour quelle raison, qui avait décidé que sa vie ne pourrait connaitre de repis jusqu'au moins ses dix sept ans, qui avait décidé de faire de lui un orphelin avec un grand-père qui si il apprenait sa désertion lui réglerait son compte à coup sûr. Il refusait de mourir de la main de celui qui avait tué ses parents, son propre grand-père...L'homme qui avait donné vie à son père avait décidé de la lui reprendre comme si il en détenait le droit. Mais qui à le droit de faire ça à son enfant ? Un enfant qui avait dit " amen " et " merci " à tout. Mais pour quoi ? Pour finir par mourir d'un " non "...Arthur se refusait désormais de croire que son père était un lâche, il ne pouvait pas dire ça, son père était amoureux et il comprenait que ce sentiment, il ne l'avait pas vraiment connu mais si un jour ça lui arrivait, lui aussi serait surement prêt à tout. Sa soeur était amoureuse et elle serait prête à tout pour Mandy alors quand lui aussi aurait le droit à cette chance, si tenter qu'il y est droit, il la saisirait sans remord. Il avait passé son temps à refouler tout ça mais il en avait besoin, au fond, il ne voulait que ça...Etre aimé et aimer à son tour...

Mais avant de venir se perdre dans ce lac sombre et noir qui portait si bien son nom, il avait fait la seule chose qui emplissait son coeur d'un peu de chaleur si sa soeur n'était pas là, la présence d'une fille. Il ne comprenait pas pourquoi il ne pouvait tomber amoureux d'une fille bien. Il avait bien cru devorir quitter Alix par amour mais en réalité, il ne l'aimait pas et il n'avait jamais aimé, il avait juste envie de tendresse avec elle et avec toutes les autres, juste un corps chaud contre le sien pour tenir, pour survivre et faire semblant d'avancer comme le pantin qu'avait fait de lui sa vie. Il voulait juste une présence, une fille, différente à chaque fois, une fille qui l'aimait pour se sentir aimé même si lui n'aimait pas, il avait besoin qu'on l'aime, qu'on le désire et qu'on veuille de lui mais il n'arrivait pas à les garder, il s'en voulait de les rendre vulnérables. Elles l'aimaient et il devait les jeter en douceur et violemment suivant les filles pour qu'elles aient une chance de reprendre une vie normale loin d'un type comme lui, un monstre...Oui, il se considérait comme un monstre, il était sans coeur, peut-être ne pourrait-il jamais aimer ? Il avait peut-être perdu cette faculté, perdue cette chose essentielle...Il avait envie d'aimer et d'être aimé mais il ne trouvait pas la bonne personne. Si seulement il écoutait son propre coeur et sa propre voix, il saurait que quelqu'un avait déjà commencé à fendre ses barrières et à se faire une place dans ce coeur qu'il croyait mort. Une personne venait de gagner son être et son âme et elle n'en sortirait plus jamais, elle était à lui même s'il ne le savait pas encore. Il n'était pas prêt, pas encore pour accueillir cette nouvelle et vivre avec sans la regretter ou sans tenter de tout détruire, il lui fallait se l'avouer et cela allait prendre du temps et de l'énergie mais il y parviendrait et ce jour là, ce jour-là seulement, la tristesse de ses traits passeraient du côté du bonheur et de la joie de savoir aimé de l'être qui occupe votre coeur et votre corps. Il n'arrivait pas encore à le comprendre ou à l'assimiler. Il se croyait attiré par les filles et les garçons. Certes, il se voulait attiré par les filles mais au fond, il le savait même si il se le refusait et que ça ne rentrait pas en ligne de compte, mais il aurait dut sentir que l'amour de sa vie ne pouvait-être qu'un garçon. Il n'aimait que les garçons ou plutôt qu'un garçon mais là encore, patience...

En ce moment, il avait bien une relation avec quelqu'un mais il était évident que ça n'aboutirait sur rien de plus que due vent et qu'il ferait souffrir une fille comme il avait fait souffrir Alix même si là, il n'aurait pas le droit d'être violent. Mais pour Alix, il n'avait put faire autrement et il s'en voulait, il en avait pleurer et depuis ce jour là, il pleurait un peu trop souvent à son goût. Trop...Il avait trop de larmes qui demandaient à sortir, comprimées et retenues depuis trop longtemps dans un corps qui avait rejeté tous sentiments. Il avait été un être sans vie, froid prônant ce qu'il n'était pas et serrait jamais. Quoi qu'il puisse faire son sang resterait mêlé et on le lui jetterais à la figure continuellement. Il pouvait bien se dire que ça passerait et que les mangemorts auraient pu le prendre, cette voix autrefois très claire était devenue floue. Il avait voulut le devenir depuis des années et là, il n'en avait plus envie, plus la force, il avait la volonté de ne pas y aller si il arrivait à se maintenir à flot sans sombrer ou couler. Le moindre rejet ou la moindre déception e cet être fragile pourrait le remettre du mauvais côté et il voulait à tout prit l'éviter. Il ne voulait pas...Il ne voulait plus...Il préférait alors la solitude et l'isolement mais il avait aussi envie d'aimer. Là était donc tout le paradoxe et la complexité de sa vie et de son être. Il était à lui seul ce garçon perdu comme sûr de lui en apparence, méchant comme sensible au fond, cruel comme gentil en vérité, tant de contradictions contenues dans sa carapaces de vil serpentard. Il était plein de perplexité et d'envies diverses mais au fond, le jour où tout cela lui paraitra limpide et clair sera pour lui comme une renaissance, une seconde chance, celle qu'il attendait depuis maintenant seize ans sans avoir eut même conscience. Il voulait y croire, enfin même si là, il était triste. Il était triste de percevoir enfin ce qui avait fait défaut, et redevenir quelqu'un de bien faisait mal et demandait du travail mais il avait déjà bien avancé et il pourrait bientôt profiter du fruit de ce changement, déjà avec sa soeur même si c'est elle qui basculait du mauvais côté mais il ne le permettrait pas, jamais...Pas comme ça, pas maintenant que lui sentait qu'ils pourraient enfin aller de l'avant en famille, ce mot qui lui avait cruellement fait défaut tant d'années auparavant et qui lui était revenue de plein fouet. Et donc, c'est avec tout ça en tête et dans le coeur sans même en connaitre un dixième qu'il regardait Clarance se demandait bien ce qu'il faisait là et pourquoi il était venu.

- Je.... Désolé... J'aurai pas du venir...

Arthur ne comprenait tout le chemin qu'il avait fait pour en rester là mais en même temps, c'est tout à fait le genre de chose dont il aurait été capable. Il aurait put être ce garçon près à venir voir une personne et ne pas savoir quoi lui dire ou la regarder. Mais il voulait que Clarance le regarde et reste, il avait eut envie de le revoir au fond et il s'en rendait compte maintenant. Sans raison, une nouvelle fois essayait-il de s'en convaincre, le jaune et noir se retrouvait sur son chemin et là le poufsouffle le faisait de son plein gré ce qui le toucha bien que celui-ci n'est pas encore ouvert la bouche. Il aurait put déjà s'emporter et le rejeter mais non, il l'aurait fait avec tout autre mais pas avec lui...Pas avec lui...Il ne le pouvait pas, se contentant de le regarder avant d'ouvrir la bouche comme si c'était évident qu'il devait prendre la parole

- Ne pars pas...Reste...S'il te plait...

Il ne savait pas pourquoi il demandait, pourquoi il utilisait la marque de politesse " s'il te plait " qui se ressentait plus comme une demande, une requête qui n'avait pas parut en être une avant d'être prononcé et de franchir la barrière des lèvres du serpentard. Il ne fit pas un pas, pas un seul, attendant de voir le jaune et noir s'enfuir loin de lui. Mais il voulait qu'il reste, oui, il le voulait...

Arthur n'avait pas vraiment eut l'impression de bouger, il était selon lui au même endroit et à la même place depuis des heures. Des serments, des promesses, des larmes, voilà tout ce qui avait défilé devant ses yeux depuis ce labs de temps. Tant de millions de chemins possibles pour son avenir incertain et solitaire. Il voulait sa place au soleil ou même sous la glace, peut-importe, même dans un volcan ou un lieu reculé, tant qu'il était seul....Seul ? Ou avec cette personne qui occupait son coeur et ses rêves et donc le visage était masqué, caché par la peur de la révélation. En cherchant bien, il paraissait facile de le deviner mais rien n'était simple dernièrement pour lui de toute manière alors il n'était pas prêt de le voir clairement, même si ça venait à se passer sous son nez. Fallait-il que tout soit si compliqué ? Si dure à comprendre ? Les rêves avec le temps semblaient s'engluer pour devenir de plus en plus incertains au lieu de se montrer plus clairement. Il était de plus en plus perdu et ce n'était pas pour le rassurer, bien au contraire...Il soupira...Au fond, il pouvait bien penser à autre chose et renier tout cela et les déposer au fond de son coeur, il n'en restait pas moins que la personne à laquelle il pensait était maintenant devant lui. Il venait de lui demander de rester sans savoir s'où cette phrase avait émergé, elle semblait sortit du fond du coeur et pourtant, ça faisait tellement idiot quand on y repensait, enfin, selon lui...Soupirant une nouvelle fois, il ne put que rester immobile en espérant voir le garçon revenir vers lui et lui donner les raisons de sa présence qui faisait brûler un peu plus fort cette petite flamme autrefois éteinte qu'il paraissait impossible à rallumer. Pourquoi donc tout semblait si bizarre quand cela les concernaient tous les deux. Arthur aurait voulu savoir ce que tout cela allait donner, il y avait une tension à la fois palpable et à la fois si douce, comment était-ce possible, que ce garçon de la maison la plus ridicule qui soit venait alléger son coeur comme personne d'autre ne l'avait jamais fait auparavant. L'amour ? Alors ça, si jamais c'était le cas, notre jeune DeLune était à mille lieux d'y penser pour l'instant mais c'est-on jamais ? La voix de Clarance vint briser son monologue intérieur

- Je.. J'étais venu pour m'excuser.. L'autre jour..j'étais pas moi même.. enfin je veux pas dire que je regrette mais... enfin...

Arthur avait l'impression que non seulement, cela avait coûté au jeune Clarance de le lui dire mais en plus, il ne semblait pas particulièrement ravi de le lui avoir dit. Pourquoi avait-il ressentit ce besoin de s'expliquer et de venir le trouver pour le lui dire....Après tout, avant ça , ne se détestaient-ils pas ? Enfin, Arthur ne jouait-il pas avec lui d'une façon qui déplaisait au garçon ? Cependant, ce moment entr eux deux, si intime, avait tout changer pour Arthur. Cela l'avait aidé autant que cela avait aidé le poufsouffle. Il avait eut autant besoin de de Clarance que celui-ci de lui. Il n'avait plus envie de rire, de se moquer, il voulait seulement rester avec lui. Pourquoi ? Sans raison particulière, juste comme ça...Il était content malgré tout de voir le chemin qu'il avait fait pour être ici avec lui. Clarance était venu à lui le premier pour lui donner sa version des faits au lieu de l'ignorer et de l'oublier. A moins qu'il faisait ça par gène ou par pitié ? Non, ça le serpentard se refusait à le croire, Le poufsouffle n'était pas comme ça d'après ce qu'il avait put en juger jusqu'ici. Le garçon fit alors demi tour une nouvelle fois pour la plus grande peine d'Arthur. Ils devaient ressembler à quoi de loin ces deux-là si on les voyait ? On remarquait bien quelque chose de bizarre entre eux mais personne n'aurait put dire quoi en ce temps-là. Il ne voulait pas voir le jeune homme partir mais il n'avait encore trouvé rien à répondre à sa phrase. Les mots " je n'était pas moi-même " et surtout " pas que je regrette " restaient gravés en lui et semblaient se fondre dans l'air et dans les souvenirs. Il avait envie de voir ce qui se cachait derrière ces mots, derrière cet être si renfermé, complexe mais fascinant et beau à la fois...Oui beau, il ne pouvait pas le nier ça, le poufsouffle dégageait une force et une beauté qui le dépassait. Il ne comprenait pas vraiment et ne cherchait pas à se comprendre, c'était trop dur et il ne voulait pas de ça, pas encore...Là encore, le poufsouffle le coupa dans ses méditations intérieures

- Tu m'en veux pas trop de.. enfin d'avoir agi comme ça ?

Il lui demandait s'il lui en voulait ? Lui en vouloir de quoi ? De l'avoir repoussé...Ce mot fit s'assombrir encore un peu le beau visage du serpentard, oui, Clarance l'avait rejeté...Et cet autre poufsouffle, il était bizarre, surtout avec Clarance. Il y avait quelque chose qui lui échappait là-dedans, y avait-il plus que ça à comprendre ? Non, il se refusait même d'y penser là pour le moment, pas maintenant...Il ne savait quoi répondre, il ne s'était pas préparé à ça, pour ça...il avait envie de dire " oui " mais il ne s'en sentait pas capable, être franc ne ferait rien gagner ici , il risquait juste de le voir partir encore et ça, ça il ne le voulait pas sans être sûr de savoir pourquoi...Il soupira une nouvelle fois se demandant quoi dire ou quoi faire, non c'était si compliqué, la facilité de ne faisait pas partit de sa vie et c'était bien dommage, un peu de banalité ne faisait de mal à personne. Il cherchait ses mots pendant ce qui lui sembla être des heures alors que ce ne fut qu'une petit minute à peine qui passa

- Je...Je ne vois pas à propos de quoi je pourrais t'en vouloir. Tu avait tes raisons et je n'explique pas les miennes...

Oui, il n'expliquait son comportement, et ses gestes affectifs. Quelles raisons données à cela si tenter qu'il y'en aient ? Il ne savait pas quoi drie de plsu alros autant ne rien ajouter pou rle moment, ça n'en valait pas la peine de toute manière. Le jaune et noir était là, le regardant et cherchant à voir ce qu'il ne pouvait trouver. Essayait-il de le comprendre ? Pour quelle raison ? Mais il ne voulait pas qu'il parte, pas maintenant ni même...Jamais...

Aurait-on pu croire un jour que deux jeunes personnes tels que ce jeune serpentard aigri et empli de tristesse et ce jeune musicien solitaire pouvaient s'aimer d'un amour sincère sans même le savoir et surtout sans se l'avouer ? Pouvait-on croire que l'amour ne leur paraisse pas suffisament beau pour être consommé dès lors mais qu'il faille attendre la preuve, le fait inéluctable d'une attirance mutuelle et dévastatrice pour que ceux que tout oppose s'aiment d'un amour ardent, d'une passion dévorante ? Arthur n'aurait su dire si ce qui lui plaisait chez le jeune homme était son air candide et solitaire, son talent de musicien qui était connu malgré que le garçon devait bien en douter et surtout, cet aura, cet être tout en entier qui complétait son âme et s'emboitait en elle comme si elles avaient été moulées ensemble. Faites pour se retrouver, se partager, se découvrir à jamais. Arthur ne connaissait au fond rien de ce grand sentiment si noble qu'on appelle " amour ". Il connaissait le lien fraternel, la puissance du lien entre deux jumeaux mais pas l'amour avec un grand A comme celui des contes qu'on n'osent lire et qu'on dévore pourtant avec tant d'envie parce qu'on aimerait y croire plus que tout malgré tout. L'amour qu'un petit garçon n'a pas eu, la famille qui lui a été enlevé, l'enfance volée et brisée et surtout, la haine qu'on éprouve à son égard et malgré cela un être si fragile et avant un besoin d'amour évident tel un appel au secours du plus profond de son être.

Le jeune DeLune n'était au fond qu'un de ses nombreux martyr de l'amour, un garçon qu'on pensait dépourvu de ce sentiment alors qu'il ne demandait qu' à le recevoir. Pourquoi personne à part sa soeur ne voyait cela en lui, pourquoi ? Neiro avait été le seul à faire un effort pour le connaitre et pourtant, il se sentait comme seul au monde, délaissé dans un monde qui ne serait pas sien et qui ne le sera pas tant que le jeune poufsouffle n'aura pas posé avec amour son regard sur lui. Tout cela ne faisait parti que des obstacles qui menaient au bonheur pour eux, à leur vie à venir, à deux, à eux, pour l'éternité et à jamais. Arthur ne voyait rien de plus dans les yeux que ce qu'il voyait en général parce qu'il ne regardait pas assez ne croyant pas qu'il pouvait y trouver quelque chose et pourtant...Les yeux du jaune et noir étaient eux aussi empli d'un drôle de sentiment inconnu et ignoré et sa voix contenait en elle une petite teinte qui leurs étaient étrangères et dont ils ne prenaient conscience.Il vit le garçon faire un pas vers lui ce qui le surprit un peu mais il ne bougea pas. Arthur n'entendait que les mots, seulement les mots...

- J'ai perdu le contrôle de moi même... c'est pas explicable mais.. merci d'avoir été là...

Il ne s'était pas attendu à ce que le jeune homme reste, encore moins qu'il réponde ou s'approche de lui comme si il pensait que c'était un devoir. Un devoir, vraiment ? Ou un besoin ? Non, surement pas, il ne fallait pas croire ce qu'il n'y avait pas. Rien de tel dans l'attitude de Clarance, non, il rêvait éveillé. Il n'était pas assez bien pour qu'on s'intéresse à lui de toute manière. Juste des excuses sur une chose que tous deux jugaient inexplicables. Il le remerciait d'avoir été là alors que le jeune DeLune ne l'avait pas voulu. Il l'avait juste fait car cela lui avait paru une évidence, quelque chose de naturel sur le coup, il n'avait pu refuser l'étreinte du jeune homme qu'il aimait du plus profond de son être, de son coeur, de son âme sans même le savoir encore. Amoureux, oui, il était amoureux et c'était pour cela qu'il l'avait fait mais ça il l'ignorait. il lui faudra encore patienter pour le savoir et en prendre conscience. Un long chemin, un périple qui les meneraient l'un à l'autre, qui les lieraient comme ils devaient l'être. Le garçon après avoir fait un premier pas en avait ensuite fait un autre ce que cette fois le serpentard ne sembla pas remarquée perdu dans ses pensées. Il se demandait pourquoi le jaune et noir restait auprès de lui malgré sa demande ? Pourquoi une fois l'excuse faite il ne partait pas ? Que voulait-il de plus ? Le voir comme ça, démuni et triste alors qu'il avait honte de se montrer ainsi faible devant lui tout en ayant pas peur cependant qu'il le voit. Paradoxale ? Oui, c'était bien là toute la personnalité du jeune DeLune, un être tiraillé entre deux côtés, entre deux faces de lui-même. Il entendit alors de nouveaux mots sortir de la bouche du poufsouffle

- C'était important pour moi...

Arthur leva alors la tête vers le jeune homme. Important ? Dans quel sens, pourquoi croyait-il que ça l'était ? Ou pourquoi le pensait-il ? Arthur ne voyait pas en quoi il prenait ça à coeur, il n'aurait pas mal prit que le garçon ne vienne même pas le voir, mieux, il s'y attendait. Le voir la le surprenait déjà croyant qu'on l'y avait forcé et voilà qu'il disait que c'était important ? Quelque chose s'alluma de nouveau dans le coeur d'Arthur, une petite flamme qui refusait maintenant pour toujours de s'éteindre. Arthur fit alors quelques pas vers le poufsouffle pour se retrouver à un mètre tout au plus. Puis, il prononça alors

- Je te remercie d'avoir pris la peine de venir mais tu n'y étais pas obligé c'est tout. J'ai du mal à croire que cela puisse être important...Mais je suis content que tu l'ais fais. Je...Je...

Il n'arrivait pas à finir sa phrase, pour la première fois le grand Arthur DeLune ne savait quoi répondre à un élève plus timde que possible, ça en aurait bien fait rire certains et pourtant ce n'était que vérité. Trop de choses dans sa tête, trop de pensées, d'envies secrètes, tout cela avait pertubé son être...

L'air...Le vent...Le bruissement des feuilles...Le clapotis discret de la surface du lac...Il n'y avait plus d'autre sons que ceux de cette nature qui avait repris ses droits. Le temps...Depuis combien de temps était-là ? Seul...Avec lui ? Il n'en savait rien mais cela avait-il de l'importance au fond. Sa poitrine se gonflait régulièrement, laissant l'oxygène pénétrer discrètement son être puis en ressortir une fois le travail accomplis. Ses cheveux bougeaient en rythme, dans une danse discrète et une valse entrainante. Un parfum boisé, une odeur de pin mélangée à celle de la limpide source qui s'écoulait habilement derrière lui. Seulement le voyait-il ? Absorbé entièrement par cet être, cet individu qui lui faisait face et qui était venu aujourd'hui le remercier. Le remercier lui, de ses gestes, de cet acte qu'il avait tant de fois ressasser ces derniers jours. Cette gentillesse, ce flot d'affection qui semblait couler dans ses veines, il n'aimait pas mais au fond, qui pouvait-il. Ca ne dépendait pas de lui, c'était son corps, sa tête, ses muscles...Le plus puissant d'entre eux avait fait son choix, sans le savoir, son coeur meurtri repartait lentement envouté par la mélodie emamant du coeur du jeune homme qui lui faisait face. Encore discrètes et trop réservées, les deux mélodies essayaient pourtant timidement de se comprendre, de s'apprivoiser. Pourraient-elles seulement se rattraper et finir par jouer à l'unisson ? Tant de millions d'autres chemins et d'autres voies et pourtant, elles comprenaient l'une l'autre ce que les deux êtres qu'elles composaient ne voyaient pas, cet amour, ce désir, cette envie...La perplexité se lisait sur le visage du jeune DeLune, il ne comprenait pas que le jeune musicien soit venu jusqu'à lui alors qu'encore quelques jours auparavant ils avaient presque finis par se haïr. Presque ? Ne lui semblait-il pas que cela avait été le cas ? Il s'y refusait, son coeur ne le supportait pas. Il se le sentait s'emballer, brûlant sa gorge et prenant possession de ses poumons. L'air arrivant difficilement, juste cette envie, cette chose montant en lui qu'il cachait et repoussait de tout son être. Il ne voulait pas, il sentait que le glas allait sonner. Mais au fond, c'était trop tard et à la fois pas trop tôt aussi. Juste un temps, bientôt, pour deux êtres torturés que seuls l'amour pouvaient réunir en un seul . Pourtant, quand il regardait le jaune et noir, le jeune Arthur ne pouvait mettre de nom sur ses sentiments et ses pensées. Il ne pouvait croire ni même seulement imaginer ce qui se passait, passant furtivement les barrières de son inconscient pour se diriger enfin vers cette douce lumière libératrice.

Il sentait des images défilées devant ses yeux lui rappelant ces derniers jours ternes, sans vie. Sa démarche d'automate, ce coeur sans vit, battant pour se maintenir en vie pour survivre et non vivre justement. Il n'était plus que l'ombre de lui-même. Ou était passé le garçon médisant, l'oiseau de mauvais augure terrifiant qui seulement par sa présence, remettait en question la bienséance et ses fondements. il était un appel à la haine, à la luxure, un être méprisant se savant particulièrement gâté par la nature. Et tout ce château de carte, cette fausse façade pourtant si bien faite qu'elle l'avait lui-même convaincu c'était envoler avec ELLE, pour ELLE....Sa soeur. Il savait qu'elle l'avait sauvé, qu'il s'était laissé prendre au jeu et qu'il avait perdu pour son propre bien. Mais aujourd'hui, que restait-il de lui ? Il avait subit des moqueries, des railleries, il n'était plus ce serpentard vaniteux et ceux qui le haïssaient déjà ne purent que continuer, ceux qui en avait peur le détester et les autres, simplement l'ignorer. L'oiseau puissant, l'aigle noir n'était plus, il ne restait qu'un oisillon brisé et solitaire.Il n'osait même plus lever les yeux vers le poufousffle. Il était juste ébahit que cet être qu'il avait détesté, qu'il avait adoré voir souffrir sans trop savoir pourquoi, était aujourd'hui celui qui était devant lui. La seule personne là pour lui en plus de sa soeur. Il le trouvait courageux, ce qu'il n'avait jamais été et ne serait jamais. Il voyait bien que le jeune homme se sentait insignifiant et gêné devant lui mais savait-il vraiment qui était le plus pathétique des deux ? Arthur en était sûr, c'était lui...Il n'en avait même plus honte, il n'était plus assez bon à ce jeu là et ne pourrait surement pas revenir en arrière. Il avait voulu sauver les apparences avec des filles, une lui avait même fait oublier son mal-être mais au final, n'était-il pas seul à nouveau par peur de souffrir. Il se haïssait, maudissait son être, son physique, sa personne. Il était blanc, cerné, livide, trop maigre...Il devait redevenir quelqu'un mais il n'en avait pas envie, pas tout seul. Il ne voulait pas cesser de vivre mais que pouvait-il faire. Il ne comprenait pas encore que la solution portait actuellement sur lui un regard profond et sincère, que la personne qui saurait le ramener n'était autre que celle qu'il avait serré tout contre lui sans même savoir pourquoi. Il sentait pourtant encore ses mains sur celles du garçon. Ses bras autour des siens, leur corps se touchant, la peine et les larmes qui avaient gonflées son coeur et qui l'avait fait se sentir bien. Il n'avait pas brisé cette étreinte, il l'avait choyé et n'aurait pas voulu la briser si un autre garçon n'était pas venu. il était passé par là par hasard et pourtant, le hasard n'était-il pas si joueur parfois ? A nouveau la voix du jaune et noir s'éleva dans les airs

- C'était important parce que.. je voulais.. je sais pas trop ce que je voulais en fait...

Puis sans même comprendre, son regard se brisa encore un peu plus, un garçon. Ce jeune homme d'un an son ainé qui avait serré contre son coeur son ange, son sauveur, son pardon. Il lui avait pris la main et murmuré des mots doux et sans même le voir, son coeur en avait pris un coup. Il aimait surement les hommes mais n'était pas libre. Cette phrase n'avait traversée son esprit qu'une demie seconde, pas plus, pas moins, puis c'était évanouis et était aller se mettre au chaud dans un coin de sa tête, un coin de son coeur. Il n'avait pas écouter, pas compris les mots du jeune homme. Il n'était pas voulu écouter, accaparé sans savoir pourquoi par cet autre jeune homme brun qui avait volé sa place, cette place qui n'était pas sienne mais qu'il avait si avidement chéri sans le savoir. Il voulait retourner dans ses bras mais s'y refusait. Il pensait à quoi, ça n'allait pas bien. La tristesse le submergeait au point d'avoir envie d'une étreinte et le poufsouffle ne pouvait-il pas lui rendre celle qu'il lui avait prêté et ainsi lui redonner avec le peu de fierté qu'il avait emmené avec lui. Il n'avait retenu qu'un mot de la phrase " important ". Important comment ? A quel point et surtout, l'éternel " pourquoi ". Lui aussi se sentait-il bizarre sans le savoir, sans le vouloir. Se faisait-il des promesses qu'il ne tenait pas trahissant ses désirs et ses devoirs. Le devoir, un mot qu'il avait négligé et même abandonné ces dernières semaines. Puis, comme il ne répondait pas, le jaune et noir enchaina de nouveau

- Je voulais... vérifier que.. que depuis qu'on s'est rencontrés, tu n'avais jamais montré ton vrai visage...

Arthur releva entièrement la tête pour la première fois. Que disait-il ? Son vrai visage ? Qu'en savait-il du quel était le vrai ? Pourquoi le triste et rempli de désespoir devait être le vrai, peut-être que non, il était méchant et que c'était dans sa nature, qu'il s'était seulement perdu de vue. Et au fond, il était ravi, content que le jeune homme est su voir en lui et apprécier assez pour s'excuser contre un être qui lui avait fait du mal et de la peine. Il était son ennemi, son bourreau mais aussi son sauveur et celui qui emplissait discrètement et secrètement les espaces vides de son coeur. Etait-ce pareil des deux côtés, pouvaient-ils s'aider et se comprendre. Arthur était empli d'un drôle de sentiment, la compassion. Il compatissait à cet être torturé qui était au fond, semblable et différend de lui.
Et sans trop comprendre, sans savoir pourquoi il s'avança. D'abord très lentement, puis un peu plus vite vers le jeune homme qui ne bougeait pas. Il se rapprocha suffisamment pour sentir son souffle et commença à lever sa main. Il la tendait vers le jeune homme quand il réalisa enfin ce qu'il était en train de faire. Et justement que faisait-il ? Il voulait caresser de sa main la joue du musicien torturé qu'il avait haïs puis pris dans ses bras. Il s'apprêtait à s'excuser, à demander pardon de se lever de main idiot et sortant dont ne sait où mais il n'en eut pas le temps...Il était à nouveau seul tristement seul...Et par sa faute, une fois encore...