La jalousie est un vilain défaut. [Jesse & Maureen]

Naomy avait vécu deux derniers jours assez éprouvants. Elle avait passé tout son dimanche dans son lit. Pas à pleurer ni a dormir, non, à penser, à réfléchir. Elle se remémorait sans cesse le moment où ses lèvres avaient rencontrées celles de Maureen. Elles avaient un petit gout sucré. Un petit gout…de vanille. Tout comme son parfum. Maureen sentait intégralement la vanille. Tout son corps, de ses cheveux jusqu’aux vêtements qu’elle avait porté. Naomy adorait la vanille. Coïncidence ? Qui sait… Elle avait du moins pensé à tous les moments qu’elles avaient vécus ensemble depuis qu’elles s’étaient rencontrées. Cela ne faisait pourtant pas bien longtemps. Et pourtant, Naomy était folle d’elle. Elle ne pouvait le nier. Elle l’aimait éperdument. Pourquoi avait-il fallut que Naomy l’embrasse ? Elle avait tout gâché. Comme toujours. Le lendemain, sans que Naomy ne s’y attende, elle entendit Maureen plusieurs fois l’appeler de loin. A chaque fois, Naomy prit la fuite. Du coup, elle était devenue complètement parano. Elle regardait partout autour d’elle, dans l’espoir de ne pas trouver Maureen au bout du couloir. Ce n’est pas qu’elle ne voulait pas lui parler. Bon, en fait, si, elle ne voulait pas lui parler. Elle n’aurait pas le courage d’affronter les paroles surement haineuses de Maureen. Alors elle l’évitait comme la peste. Jusque là, elle avait réussi à tenir le coup, mais elle devait avouer que ce n’était pas aussi évident que çà en avait l’air.

Et donc, ainsi, elle ne pouvait plus aller à la bibliothèque. Car les trois fois en deux jours où elle s’y était rendue, Maureen l’y attendait de pied ferme. Quoi de plus normal ? Naomy passait les trois quarts de l’année à cet endroit. C’est donc maintenant qu’elle se rendait compte à quel point elle était dépendante des livres. Elle avait alors relu les derniers qu’elle avait empruntés, mais malgré son amour pour la lecture, cela restait peu distrayant. De même pour la grande salle, Maureen avait essayé plusieurs fois de venir à la table des poufsouffles, mais Naomy s’était enfuit lâchement. Elle n’avait donc pas grand-chose dans le ventre. A chaque sortie de cours, elle guettait les environs, et fonçait dans son dortoir pour ne plus en ressortir. Elle était grotesque, et elle le savait. Cette situation était absurde, et il faudrait bien qu’un jour elle assume ses propres erreurs. Mais pour l’instant, elle n’y arrivait pas. A chaque fois qu’elle pensait à aller voir Maureen pour tout lui avouer, elle revoyait son visage déçue et triste après qu’elle l’ait embrassé. Elle s’en voulait tellement… Pourquoi tout était si compliqué ?

Elle avait donc terminé les cours en ce jour pluvieux, et elle se rendait bien évidemment dans son dortoir. Elle marchait à vive allure, espérant trouver n’importe qui tant que ce ne soit pas Maureen. Et lorsqu’elle arriva dans le couloir qui la menait à l’escalier, elle vit arriver Jesse Wyller, préfet en chef, membre de la maison pouffsouffle et ex petit ami de Maureen. A sa vue, Naomy ferma les yeux et soupira intérieurement. N’importe qui tant que ce ne soit pas Maureen…Excepté, celui là, se dit-elle. Vous devez vous dire qu’il ne lui avait rien fait ? Soit. Il avait juste prit le cœur de Maureen. Elle était toujours amoureuse de lui, çà ne faisait aucun doute. Comme elle était jalouse. Elle donnerait tellement pour être à sa place. Elle fit comme si de rien n’était, et regarda droit devant elle pour se rendre à l’escalier. Mais elle entendit la voix du garçon résonner dans la pièce, et personne d’autre n’était présent. Bon sang…Qu’avait-elle fait pour mériter çà ?

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Il avait encore du mal à le croire, à croire ce qu'il avait vu dans le parc. Pourtant, il n'y était allé que pour se promener un peu prendre l'air, ayant juste l'impression d'être un lion en cage dans le château et il était tombé sur une scène étrangement surréaliste ! Et pas n'importe quoi, juste Maureen Callaghan, sa petite.. Non ex petite amie, et une poufsouffle de cinquième année qu'il ne connaissait que de vue. Une mioche oui ! Il avait vu cette fille et Maureen s'embrassait. Sur le moment, le jeune homme s'était arrêté à distance médusé par la scène. Puis la première était partie en courant, la seconde était restée sur place pour pleurer ! Il était passé par un tas de sentiments en l'espace de quelques secondes, pour commencer la honte. Oui honte de voir la fille avec lui il venait à peine de rompre, même si c'était pas officiel, puisqu'ils n'en avaient même pas parlé, d'embrasser une autre fille.. Une honte cuisante pour sa virilité !! Ensuite le second sentiment qui passa fût l'incompréhension, à quoi jouer t-elles ? Un plan pour le récupérer ? Du sérieux ? Il ne comprenait pas non.. Troisième sentiment la déception.. Il avait perdu, et se voir battre par une fille.. C'était inconcevable ! Pour finir la colère le laissa en proie de noires pensées. Maureen disait l'aimer, pourquoi embrassait-elle une autre personne plus encore, une fille !!

Il venait de passer deux jours à essayer d'oublier cette vision, d'oublier la serdaigle et d'oublier la rancoeur qu'il cultivait envers la petite qui avait réussi à le doubler ! Il savait qu'il ne pouvait pas prétendre à avoir le droit de propriété sur Maureen mais de là à voir ça !! Non, il n'en revenait pas, c'était trop irréel à son goût. Il avait évité les deux filles durant ces deux jours, de peur de laisser exploser ses ressentiments.. Par chance, il ne les croisa que peu de fois, son emploi du temps étant considérablement différent de celui des deux filles. C'était comme une course entre un trio à s'y perdre ! Le poufsouffle soupira en marchant dans un couloir des cachots. Il allait retourner dans son dortoir pour ruminer.. Luke ne comprenait pas plus que lui, vis à vis de son comportement associable ces deux derniers jours. Quoi de plus normal, il avait vu une fille qui se disait amoureuse être embrassé par une autre. Le monde ne tournait donc plus rond ? Il était entré dans un monde parallèle ? Déjà avec Amorie qui jouait les aguicheuses et ça..

Au détour d'un couloir, il releva les yeux et vit alors la poufsouffle qui avait osé souillé la serdaigle. Il serra les dents. Il ne voulait pas la voir, elle le dégoûtait ! Mais malgré tout les efforts du monde, il ne réussit pas à retenir sa langue et surtout les phrases acerbes qui sortirent de sa bouche pour venir insulter la jeune fille. Il ne lui devait rien, il aurait du laisser couler, faire comme si rien ne s'était pas passé mais après ces dernières semaines, il était plus que las de ces conneries, fallait que ça sorte !

- Si tu crois suffire à son bonheur, tu trompes ! Elle n'est pas faite pour toi, pas faite pour une fille aussi insignifiante !! Arrêtes de rêver petite idiote !

Citation :: - [...] pas faite pour une fille aussi insignifiante !! Arrêtes de rêver petite idiote !

Maureen s'arrêta net, le coeur affolé, les yeux grands ouverts. Cette voix, elle la reconnaitrait entre mille autres voix, entre tous les élèves de Poudlard. Elle avait tant aimé cette voix, et puis l'avait détesté d'un coup, pour le mal qu'elle lui a fait... Non, il ne fallait pas qu'elle le voit, elle ne voulait plus le voir... Mais pourtant, son coeur battait la chamade, il la poussait à jeter un coup d'oeil, rien qu'un petit coup d'oeil... Elle devait le voir. Et puis, même si elle ne voulait pas se l'admettre, elle était curieuse de voir qui était cette "Petite Idiote Insignifiante" qui le mettait autant hors de lui.

La serdaigle n'avait jamais vu Jesse en colère. Pas dans ses souvenirs en tout cas. Non, elle le revoyait souriant, au pire dans les nuages, réfléchis ou anxieux... Mais jamais en colère ! Ce devait être important donc, non ? Elle se mordit les lèvres. Elle regardait ou elle ne regardait pas ? Elle courait le risque de se faire repérer et elle ne se sentait pas la force de lui faire face, de le regarder dans les yeux. Mais qu'est-ce qu'elle risquait vraiment en un regard, un rapide coup d'oeil ?

Elle se colla contre le mur et ferma les yeux en prenant sa respiration. Son coeur ne s'était pas calmé, bien au contraire. Elle passa la tête derrière l'angle du mur qui la cachait du regard de son... de son ex... Elle avait encore du mal avec ce terme et ne l'employait que rarement. Ce qu'elle vit derrière son mur la choqua, aussi bien qu'elle resta figée pendant un certain temps. Ce n'était que quelques secondes, mais en quelques secondes elle crut être sur le point de faire une crise cardiaque. Son souffle s'était stoppé, elle retenait sa respiration, choquée.

Lorsqu'elle se replia dans sa cachette, elle plaqua sa main contre sa bouche, les yeux révulsés. Elle ne se serait pas attendue à ce spectacle, pas le moins du monde. Pourtant, elle aurait peut-être du l'envisager... Sous ses yeux se tenaient Jesse Wyller, qui avait apostrophé... Naomy ! La Naomy qui se dérobait lorsqu'elle essayait de l'approcher pour s'excuser, la Naomy qu'elle avait embrassé... La Naomy qui produisait chez elle des choses qu'elle ne comprenait pas, et qui l'attirait. Les deux personnes qu'elle aimait étaient là, réunis, et se parlaient. Maureen avait envie de pleurer.

La journée avait pourtant bien commencé. Enfin, une journée banale en somme : les cours, le repas, les cours, une heure de devoirs. Elle avait juste voulu sortir du château pour prendre l'air ! Elle prit sa décision et voulut repartir, aller n'importe où ailleurs, faire semblant de n'avoir rien vu. Pourtant, elle n'osa bouger, et lorsqu'elle se convainc que ce n'était pas bien ce qu'elle faisait, que c'était leurs affaires à eux, lorsque son pied droit se décida à faire un pas en avant, Naomy répondit à Jesse. Maureen resta donc plaquée contre son mur, se maudissant de ce qu'elle faisait. Non, ce n'est pas bien d'écouter aux portes !

- Si tu crois suffire à son bonheur, tu te trompes ! Elle n'est pas faite pour toi, pas faite pour une fille aussi insignifiante !! Arrêtes de rêver petite idiote !

A ces mots, Naomy se stoppa instantanément. Elle ressentit une douleur dans la poitrine. Çà faisait tellement mal. Oui, il n’y avait aucun doute, il s’adressait bien à Naomy. Qui d’autre de toute façon ? Mais les paroles qu’il lui avait crachées à la figure, elle eut l’impression que c’était Maureen qui les avaient prononcés. C’est pour çà qu’elle devait la fuir. Elle n’aurait pas la force d’entendre ces mots venant d’elle. Çà ferait trop mal. Maureen. Où était-elle à cette heure –ci ?

Naomy se repassa les paroles de ce préfet à la noix. Insignifiante…Qu’est-ce que cela voulait dire déjà ? Naomy chercha dans le creux de sa mémoire. Insignifiante…Entre autre : sans intérêt, banale, inintéressante, méprisable…Voilà comment le préfet qualifiait la jeune poufsouffle. Et elle se sentit mal. Car après tout, lorsque l’on dit quelque chose de méchant sur vous, ce n’est pas important si vous savez que c’est faux. Mais par contre, si au plus profond de vous-même, vous savez que c’est vrai, c’est là que çà fait mal. Très mal. Naomy était sans intérêt, ennuyeuse à mourir, et elle le savait. Mais que quelqu’un le lui rappelle, çà ne faisait qu’approfondir la douleur.

Et tout de suite, Naomy eut honte. Comment avait-elle put souiller Maureen ? Elle n’en avait pas le droit. Les paroles de Jesse Wyller résonnaient dans sa tête. « Si tu crois suffire à son bonheur tu te trompes. » Pourtant, lorsque Naomy était avec Maureen, elles s’entendaient tellement bien. Maureen semblait heureuse. N’était-ce qu’un masque ? Naomy était-elle tellement amoureuse au point qu’elle n’a pas vu que Maureen était triste avec elle ? « Arrête de rêver petite idiote. » Arrêter de rêver. ? Mais elle n’a que çà dans sa vie. Elle n’avait rien d’autre, comment serait-elle capable d’arrêter ? Que çà. Non, ces mots sont faux. Elle n’avait pas que çà. Elle avait sa mère. Elle avait son beau-père. Mais surtout, elle avait Maureen. Ce n’était pas elle qui lui avait dit ces mots blessants, c’était son ex, Monsieur Jesse Wyller, préfet des poufsouffles, et incroyablement détestable aux yeux de Naomy. Maureen aimait toujours Jesse, c’était un fait, et Naomy serait prête à tout pour que Maureen soit heureuse, même qu’elle retourne avec Jesse…Du moment qu’elle ai connu Maureen et vécu ces si bons moments avec elle, c’était tout ce qui lui importait. Ce Jesse avait déjà le cœur de Maureen, il fallait en plus qu’il vienne narguer Naomy ? Non. Hors de question. La honte et la tristesse de Naomy était désormais remplacée par de la haine. Et sans le contrôler, elle se retourna brusquement vers cet idiot de préfet, et lui cria les paroles qui sortirent de sa bouche.

- Et bien peut-être que si la petite idiote avait un jour la chance de pouvoir prendre soin de Maureen, elle ne lui ferait pas de mal, contrairement à toi !

C’était vrai après tout, si Maureen n’était plus avec Jesse, c’est qu’il devait bien y avoir une raison. Maureen ne lui en avait jamais parlé, et Naomy respectait çà. Elle avait voulu attendre que ce soit elle qui le lui dise d’elle-même, signe d’une grande confiance. Et si elle n’était pas prête, et bien elle attendrait.

Pour en revenir au préfet, Naomy lui dédiait un regard noir. Jamais elle ne regarda quelqu’un aussi durement. Mais il l’avait cherché celle là. Un duel visuel avait lieu entre les deux élèves. Mais soudain, Naomy vit Jesse regarder derrière elle, avec un regard qui semblait surpris. C’était surement une ruse. Si tu me crois aussi bête pour tomber dans ton piège, pensa Naomy. Mais pourtant, la curiosité prit le dessus. Elle jeta un coup d’œil rapide derrière son épaule et se remit à fixer Jesse. Il n’y avait rien, du moins rien d’autre que Maureen. Quoi ? … Non non non, impossible, elle ne pouvait pas être là, elle ne DEVAIT pas être là. C’était surement son imagination. Pour vérifier, Naomy regarda derrière elle une seconde fois, et elle crut s’évanouir en apercevant Maureen. Elle avait crié tellement fort il y a quelques secondes, c’était impossible que Maureen n’ai pas entendu. Elles se regardèrent longuement, jusqu’à ce que Naomy prenne la fuite. Après tout, c’est la seule chose qu’elle savait vraiment faire, en quelques sortes.

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En cet instant même, Jesse se moquait royalement des dommages qu'il pouvait causer dans le coeur de la petite poufsouffle. D'habitude, il n'était pas si démonstratif, ou si expressif. Non il préférait ruminer en silence, s'isolant. Mais pas là, pas aujourd'hui et pas dans ce couloir ! Le préfet en chef apostropha la pauvre fille qu'il avait vu embrassé Maureen. Au fond, elle n'y était pour rien, et ne méritait pas cette attaque verbale mais une fois de plus la colère l'aveuglait. La lassitude l'amenait à commettre une bêtise, à laisser s'échapper des paroles qu'il regretterait plus tard probablement.

« Et bien peut-être que si la petite idiote avait un jour la chance de pouvoir prendre soin de Maureen, elle ne lui ferait pas de mal, contrairement à toi ! »

L'audace de la jeune fille n'eut pas d'autre effet que si elle venait de le gifler. Lui rappellant là tout ce qui le tracassait, Jesse vit rouge, il fit un pas en avant, prêt à saisir la jeune fille au col. Il n'avait pas l'intention de se laisser traîner dans la boue pas après ce qu'il avait enduré depuis ce jour là dans la salle commune, pas par une élève qu'il ne connaissait même pas ! Il était en cet instant un garçon impressionnant, comme si sa rancœur le faisait grandir jusqu'à lui donner une taille immense.

« Mêles.. »

Son regard bleuté quitta un instant la jaune et noire pour regarder par dessus l'épaule de celle ci. Bizarre tout à coup, il sentit tout sentiment de colère s'envolait pour laisser place à la honte, la peur et le regret. Il croisa le regard de Maureen, horrifié.. Naomy regarda à son tour.. Tout deux présentèrent au moins le même visage pendant quelques secondes, la surprise de la vue de la serdaigle les avaient ramené brutalement sur terre. Le préfet en chef ignora la poufsouffle, ses yeux bleus encore sombre, comme un océan démonté ne quittèrent pas la sixième année des yeux. Il ne l'avait pas revu depuis le terrain de Quidditch.. Pas eu le courage de l'affronter.. Et visiblement, c'était aussi le cas de la poufsouffle qui prit ses jambes à son cou pour fuir. Le préfet ne chercha même pas à la retenir.

Il contemplait Maureen comme s'il la redécouvrait. Elle semblait pas prête à l'accueillir à bras ouverts, et pour cause, il comprenait pourquoi. Il osa faire un pas vers elle. Il devait lui parler, lui expliquer.. Il était idiot mais il voulait la retrouver.. Il la voulait oui.. Avec elle il se sentait bien..

« Maureen..»

Non pas ça... Maureen s'immobilisa. Il l'avait vu, il la regardait, et son coeur battait la chamade. Et puis Naomy. Naomy la vit, puis s'enfuit. Elle s'enfuyait toujours. Et Maureen aurait voulu lui courir après, la rattraper, lui demander pourquoi elle était si distante si elle pensait ce qu'elle avait dit à Jesse. Elle voulait lui demander pourquoi elle s'était enfuit après le baiser... Mais elle se retint, car un autre problème approchait. Jesse. Elle ne lui avait pas parlé depuis longtemps, l'avait évité, évité son regard, son contact, sa voix. Elle ne voulait pas lui faire face, faire face à son amour. Ce qu'elle ressentait pour lui. Ce n'était autre chose que ça, de l'amour, si fort, si puissant qu'elle croyait ne jamais s'en débarrasser. Elle a vécut avec cet amour douloureux pendant des jours, faisant comme si ce n'était pas vrai, se voilant la face, cachant ses sentiments à la face du monde.

C'était son premier amour, un amour véritable, un amour inoubliable. Elle se doutait bien qu'elle vivra avec, que le souvenir de Jesse ne s'estompera jamais. On gardait des souvenirs de chacun de nos moments vécus sur cette terre. Ce sont tous ces souvenirs qui défilèrent lorsqu'elle regarda dans les yeux de Jesse.

Elle, sous cet arbre, pleurant à chaudes larmes, lui essayant de la réconforter sans même la connaitre. Elle, dans la serre la plus magnifique de Chourave, Lui arrivant avec ses problèmes, eux s'embrassant. Elle, dans un couloir, Lui l'entrainant dans une salle vide, eux s'embrassant. Elle le cherchant des yeux, Lui la fuyant comme la peste. Elle, écoutant le récit de Ludovic, la vérité, la simple vérité, Lui fuyant son regard, honteux. Elle pleurant à chaudes larmes dans le Grand Hall... Un cercle vicieux.

Elle avait peur de cette confrontation, de le regarder en face. Pour lui dire quoi ? Qu'elle l'aimait encore, mais qu'elle savait leur histoire perdue ? Plus jamais elle ne lui ferait confiance, plus jamais ! Et pourtant, elle s'était rendue compte qu'elle avait encore des sentiments pour lui, des foutus sentiments qui faisaient mal, qui la faisaient hésiter. Elle l'entendit l'appeler, il avait avancé d'un pas vers elle. Cette voix qui aurait du la faire flancher, celle qu'elle pensait toute puissante, qui aurait du la faire craquer... elle ne jeta qu'un grand froid dans le coeur de Maureen.

De quel droit cette voix avait-elle insulté Naomy, sa Naomy, la plus gentille des personnes qu'elle ait rencontrée, fille comme garçon ? Comment avait-il osé lui dire ces horreurs alors qu'elle avait été là quand lui, il lui avait brisé le coeur. Elle trouva le courage d'avancer, quelque part dans son coeur rafistolé. Elle avança de deux pas, trois, jusqu'à être à un mètre de son bourreau.

- A quoi tu joues ? Pourquoi tu lui as dit ça ?

Elle avait tant de questions en tête qu'elle s'arrêta là de peur de tout déballer d'un coup. C'en était trop, elle ne supportait plus cette situation. Il fallait qu'elle règle cette histoire une bonne fois pour toute, même si elle en ressortirait en larmes. Elle regardait Jesse droit dans les yeux, sans sourciller. Elle n'avait pas peur, ni de lui ni de ce qui allait se passer. Elle était déterminée, et prit un petit temps pour réaliser ce qui avait changé.

Le Poufsouffle n'était pas intimidant, elle ne ressentait plus rien en le regardant, elle pouvait lui faire face, le regarder dans les yeux... Tout ce qu'elle ressentait c'était de la colère, une colère comme elle n'avait jamais osé l'être. Elle ne l'aimait plus.

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[hj: j'avais fait une première version que j'ai perdu, celle est beaucoup moins bien :( ]

Jesse s'avança hésitant. Luke lui avait dit d'aller la voir, de lui parler mais le courage l'avait totalement quitté dans il s'agissait de franchir le pas, et là, il osa en faire un dans sa direction. Il l'appela même. Il ne voulait pas qu'elle s'en aille. Maintenant qu'il avait la chance de lui parler, il devait essayer de réparer ses conneries. Ses pupilles azurés cherchèrent leurs jumelles si semblables, mais le regard de Maureen fuyait. Le préfet en chef baissa les yeux en passant sa main sur sa nuque. Comment devait-il s'y prendre à présent ? Comment lui dire ce qu'il voulait lui faire comprendre ? La serdaigle n'avait pas bougé.

Le poufsouffle ne cessa de contempler la jeune fille. Silencieuse, celle ci semblait chercher une explication à cette situation. Il attendit qu'elle dise quelque chose car elle était sur le point de parler, il le sentait comme il pouvait respirer son parfum sucré.. Un parfum qui lui manquait, un parfum qui lui rappeler les moments qu'ils avaient passé ensemble. Il était conscient qu'il avait tout foutu en l'air, conscient de lui avoir fait mal. Naomy avait raison sur ce point là. Et d'ailleurs les mots qu'il avait choisi pour s'adresser à cette dernière ne parurent pas plaire à la serdaigle qui se dressa devant lui. Oubliée la jeune fille timide, ou calme. Jesse la regarda un peu inquiet.. Il était allé trop loin, encore une fois..

« A quoi tu joues ? Pourquoi tu lui as dit ça ? »
« Je... »

Il inspira doucement, pour se calmer, prendre sur lui. Pourquoi l'accusait-elle ainsi ? N'était-il pas vrai ? Il fronça doucement les sourcils, il ne s'abaisserait pas à revenir sur ses paroles ou même s'excuser. Maureen le fixa avec intensité. Jesse prit le temps de soutenir son regard avant de détourner son regard, vaguement mal à l'aise face à elle. Quelque chose avait changé, quelque chose qu'il avait brisé, et qui lui échappait. Le préfet en chef se repassa ces derniers jours dans son crâne.. Maureen embrassant cette fille, et aujourd'hui .. Elles se défendaient l'une et l'autre en se fuyant..

La vérité était si éclatante..Il avait perdu !! Jesse comprenait enfin.. Non seulement il était idiot d'espérer pouvoir la récupérer, mais en plus il avait perdu les sentiments de la jeune fille. Voilà pourquoi elle osait le braver.. Il n'était plus rien pour elle, ou juste un souvenir à partir de cet instant. Il serra les poings. Si seulement il avait pu revenir sur le passé.. Il la fixa les yeux brillants avant d'ouvrir la bouche pour seulement dire..

« J'espère pour toi que tu ne regretteras pas tes choix... Mais prends garde à toi Maureen..»

Jesse semblait touché. Il commença une réponse, ne la termina pas... C'était comme si les rôles avaient changés. Maureen plus sûre d'elle qu'elle ne l'a jamais été, et Jesse qui hésite, mal à l'aise. C'aurait été comique dans une autre situation. Les yeux du Poufsouffle fuyaient ceux de la Serdaigle, qui ne baissa pas sa garde pourtant. Elle était décidée à mettre un terme à tout ça, à tourner la page, à commencer autre chose sans Jesse, sans pleurer à cause de lui ! C'était fini tout ça. Combien de fois avait-elle passé des nuits blanches à pleurer, à laisser couler les larmes qu'elle retenait pendant la journée, voulant être forte ? Elle ne les comptait plus. Mais c'était du passé maintenant. Les océans du garçon plongèrent dans ceux de Maureen. Regretter ses choix ? Prendre garde ?

- C'est toi qui a fait le premier choix Jesse ! Ceux que je fais par la suite ne te regardent pas.

C'est vrai après tout, c'est lui qui a décidé de se jeter dans les bras d'une autre fille. C'est lui le premier avoir fait le choix de tout arrêter, de briser ce qu'il y avait entre eux, pas elle ! Elle n'avait fait que choisir entre les deux voies qui se présentaient à elle. Dans les deux cas, elle aurait souffert, mais elle avait choisit le chemin le plus facile, et le mieux pour elle. Elle fixa Jesse une fraction de seconde, cherchant dans les moindres recoins de son être les traces d'amour qu'elle avait pour lui. Mais plus rien. Même ces yeux qu'elle avait adoré auparavant ne lui faisait plus aucun effet.

- Quant à prendre gare à moi, j'aurais du le faire depuis longtemps.

Non, elle ne regrettais pas cette histoire, elle lui avait ouvert les yeux, elle avait rencontré Naomy. Pourtant, elle aurait aimé faire plus attention à elle, à Jesse, s'assurer que c'était quelqu'un de bien. Elle aurait dut s'en douter depuis le début que tout ne serait pas de repos avec lui. Après tout, il ne lui avait jamais dit clairement qu'il l'aimait... Jamais ! Elle comprenait pourquoi maintenant. Amorie... Il lui en avait parlé, comme pour la prévenir de ce qui allait arriver. Avec du recul, elle se demandait bien comment elle n'avait pas fait plus attention ! Elle avait été tellement stupide !

- Maintenant si tu le veux bien il faut que je retrouve celle qui était là quand j'en avais le plus besoin. Passe le bonjour à Amorie de ma part !

C'était purement et simplement sarcastique, bien sûr. Elle la regarda plus fière que jamais, un poids en moins dans la poitrine. Elle se sentait bien, si bien ! Elle prit une grande respiration et dépassa Jesse en le bousculant pour passer. Maintenant qu'il était derrière elle, elle devait passer à autre chose, et sa priorité était maintenant Naomy... Mais où s'était-elle réfugiée ?

[HJ : J'ai encore répondu avant tous mes autres RP, je suis impardonnable x)]

[J’imagine que c’est à moi de répondre, alors je me permets de me ré-incruster ^^]

Naomy avait couru le long du couloir en espérant de tout son être que la belle Maureen n’ai pas l’idée de la suivre. Elle ne voulait pas assister à çà. Elle ne voulait pas. Elle donnerait tellement pour remonter le temps et simplement ignorer les paroles de Jesse. Etait-ce la faute de cet idiot ? Non, pas du tout. Çà ne pouvait qu’être la faute de Naomy. Après tout, c’est elle qui avait provoqué tout çà. C’est elle qui avait déclenché cette guerre. C’était sa faute. Naomy continuait de courir en se répétant inlassablement cette phrase. Tout était perdu désormais.

Elle tourna à un angle et aperçu un endroit où elle serait tranquille. Le mur continuait, mais il fut remplacé par des colonnes soutenant le plafond. La lumière ne pouvait éclairer que légèrement derrière la première poutre, et Naomy se dit alors que cela ferait l’affaire. Elle se précipita derrière cette poutre, encore essoufflée et choquée. Jusqu’à ce qu’elle lâche tout. Elle abandonna, et laissa les larmes traverser la barrière de ses paupières. Son dos contre la poutre se mit à glisser, de sorte à ce que Naomy se retrouve assise contre celle-ci, les genoux repliés, les mains entourant ses genoux, et sa tête calée dans le creux de ses bras. Elle expulsa tous les éléments de stress qui la hantait depuis ces derniers jours. Ses larmes coulaient abondement, et l’on pouvait entendre des sanglots étouffés. Elle essaya de rester silencieuse, mais c’était bien trop difficile. Elle n’en pouvait plus, et avait besoin d’extérioriser tout ce stress.

Tout cela à cause de quoi…la jalousie ? Tellement absurde. Si Naomy s’était contentée d’ignorer ce foutu Jesse, rien de tout cela ne se serait passé…Quoi que…Faux, totalement faux. Cet affrontement serait quand même venu un jour ou l’autre. C’était fait maintenant, tant pis. Et pourtant, Naomy voudrait tellement retourner en arrière. N’existait-il pas une formule magique ? Un objet ensorcelé ? Vite, elle devait se rendre à la bibliothèque pour faire des recherches à ce sujet. Ma pauvre Naomy, tu es vraiment tombée bien bas, se dit-elle. Enfreindre le règlement et tricher avec la ligne du temps ? Oui, elle en serait capable. Ne dit-on pas que l’on est capable de tout pour retrouver la personne que l’on aime ? Naomy en serait capable. C’était égoïste ? Terriblement. Et à cette pensée, les pleures de Naomy redoublèrent. Comment pouvait-elle aussi mauvaise ? L’être humain était mauvais de nature, mais là, Naomy battait tous les records.

Elle repensa à Jesse. Il fallait qu’elle accepte. Même si cela était dur, il fallait qu’elle accepte le fait que Maureen aimait Jesse, et que son amour pour elle resterait à jamais à sens unique. Elle eu alors l’impression que son cœur allait se briser en mille morceaux. Çà faisait tellement mal. Très bien, elle accepterait désormais, mais pour l’instant, il fallait qu’elle évacue cette douleur, cette boule de je-ne-sais-quoi au fond de son être qui semblait éclater petit à petit échappant à la fois son poison indélébile. La seule chose qu’elle voulait, c’était que Maureen soit heureuse. Alors, si pour cela, elle devait retourner avec Jesse, Naomy ne ferait rien contre. De toute façon, avait-elle vraiment son mot à dire ? Tout ce qui arrivait aujourd’hui était entièrement sa faute.

Et Maureen dans tout çà ? Elle devait être dégoutée à l’heure qu’il est. Dégoutée que Lonely Naomy ressente ce genre de choses à son égard. Mais elle n’y pouvait rien, c’était venu comme çà. Son cœur avait commencé à accélérer, puis ses mains étaient devenues moites, et ses rêves ne faisaient que la guider vers elle. Elle avait bien tenté de l’oublier, mais comment en serait-elle capable ? C’était bien trop fort désormais.

Toujours en larmes, Naomy se moquait de tout. Peut- importe si au lendemain elle serait l’objet de nouvelles rumeurs à son égard. Peut-importe si ses parents la renierait pour avoir ce genre de tendances à propos d’une fille. Peut-importe si quelqu’un venait ici et la voyait en larmes, tout ce qui comptait pour l’instant, c’était cette douleur que Naomy devait faire sortir, cette douleur du à Maureen.

Elle avait tellement mal, cette foutue douleur qui ne faisait que s’amplifier, à un point inimaginable, de sorte à ce qu’elle n’entende pas les pas précipités de quelqu’un qui approchait. Parce qu’elle s’en moquait tellement, la seule chose qu’elle voulait, là, maintenant, tout de suite, c’était Maureen.

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Le préfet toisa la serdaigle. Elle pouvait bien lui réserver toute la rancune dont elle était capable, la voyant aussi froide, il n'était pas sûr de vouloir regretter finalement ! Il avait été bête de penser qu'il pourrait réparer, Luke avait tord, allait parler à Mau ou Amorie ne changerait rien la preuve, de l'amour à la haine, il n'y avait qu'un pas, qui ne pouvait se faire en arrière. Le jeune homme se referma. Il n'était pas innocent non mais il avait juste un problème avec ces gens qui le condamnait sans même chercher à comprendre et il avait pensé que Maureen n'en ferait pas partie. Elle était différente des autres, pas tant que ça visiblement. Très bien, il ne voyait pas pourquoi il ferait des efforts pour se justifier et s'excuser.

« C'est toi qui a fait le premier choix Jesse ! Ceux que je fais par la suite ne te regardent pas. »

Il n'avait rien choisi !! Le poufsouffle la fusilla du regard. Mais qui voulait savoir au fond ? Il était passé par tant de choses, par une période à repousser Amorie, parce que justement il était avec Maureen mais ce soir là.. Il avait perdu le contrôle. Il inspira doucement sans rien dire pendant un long moment, elle n'avait pas fini. Elle lui en voulait, il pouvait le comprendre, mais de là à être si dure... Bon ok, il n'avait rien à dire, surement qu'il lui avait fait du mal. Mais de cela, il n'avait pu en juger puisqu'il avait été abandonné par tout son entourage. Une seule personne était restée, Melody qui l'avait idée à y voir plus clair, juste elle, les autres.. Tous ont tourné leur dos comme si c'était lui le profiteur de la situation ! Mais dans cette histoire, ils étaient deux et c'est bien Amorie qui lui avait sauté dessus pas le contraire. Un gros soupir s'échappa de ses lèvres.

« Bien, je pense qu'on a plus à rien à se dire dans ce cas ! Tout mes voeux de bonheur avec ta nouvelle lubie ! »

Il tourna les talons vivement, faisant siffler l'air. Il en avait marre !! Réellement marre de toutes ces conneries ! Il ne souhaitait que la tranquillité et tout lui tombait dessus, comme cet anniversaire qu'il allait encore passer à broyer du noir, ces filles qui lui jettent des regardes dégoutés dans le couloir, Maureen lui faisant face, Naomy qui osait elle aussi se dressait devant lui.. Il avait tout perdu, ses amis, sa dignité et surtout ses espoirs chimériques ! Raide comme un piquet, c'est avec des grandes enjambées qu'il mit une grande distance entre lui et Maureen. Il se retourna toutefois une dernière fois vers pour la regarder .

« Quant à Amorie, puisque tu semble être sa grande amie, va donc lui dire bonjour toi même ! Parce que moi, j'en ai rien à foutre d'elle ! »

Derniers mots cinglants. Il quitta le couloir sans rien de plus. L'homme avait perdu sur son champ de bataille.. Presque comme un film moldu, les filles sont à ses pieds juste pour le pendre après. Il dépassa le peu de couloir qui se faufilaient autour, et s'arrêta soudainement en entendant un bruit familier de pleurs. Il tourna rapidement les yeux vers la source de ce bruit pour reconnaître la poufsouffle qui lui avait ravi le cœur de Maureen. Il ferma les yeux en essayant de chasser sa propre rancœur.

« Tu devrais songer à une autre tactique d'approche que la fuite... Fais pas la même erreur que moi »

Il n'attendit même pas sa réponse, le préfet continua son chemin. Il avait perdu mais au moins, il savait le reconnaître. Allongeant le pas, il se força à quitter les lieux au plus vite sans paraître pressé..

Maureen était tiraillée par l'envie de pleurer et l'envie de hurler. Les deux n'auraient pas été du luxe, mais en plein milieu d'un couloir ce n'était pas une bonne idée ! Elle ne savait pas quoi penser de l'attitude de Jesse. Son coeur battait la chamade, poussée par l'adrénaline. Et maintenant, qu'allait-il se passer ? Elle s'en voulait de faire si mal à celui qu'elle avait aimé. Et en même temps, elle se demandait si elle était réellement amoureuse. L'avoir oublié, remplacé si vite... Etait-ce possible ? Elle sentit le regard du préfet la fusiller sur place, comme s'il voulait l'Aveda Kedavriser sur le champ ! Elle tint tête, difficilement mais elle le fit. Elle devait le faire. C'était fini, elle n'allait plus souffrir à cause de lui. Elle ne ressentait plus rien, que du vide, que du vent, de la poussière, des souvenirs...

Non, en effet, ils n'avaient plus rien à se dire. Enfin... Si elle n'avait pas été si en colère, dans d'autres circonstance, peut-être que Maureen lui aurait dit merci. Merci pour toutes ces semaines de bonheur, merci pour lui avoir fait voir ce qu'était l'amour. En quelques sortes merci de lui avoir brisé le coeur : grâce à lui elle avait rencontré Naomy. Nouvelle lubie, non, nouvelle vie. Un futur incertain, plein d'embûches, d'obstacles. Elle allait certainement se casser la figure dans cette aventure mais elle ne renoncera pas.

Elle le regarda faire demi-tour, sans rien dire, juste en le regardant s'éloigner à grandes enjambées. Il s'en allait définitivement, loin d'elle, loin de ce passé qu'ils avaient forgés ensemble, mais elle restait de marbre. C'était une nouvelle page qui commençait. Il se retourna cependant, à plusieurs mètres d'elle. Alors il n'était pas avec Amorie ? Il ne l'aimait pas ? Elle ne savait pas quoi en penser : avoir mal d'avoir juste été trompée avec une fille quelconque, sans sentiments, ou le soulagement qu'il n'y ait rien eut ? Elle se demanda si c'était normal qu'elle se sente si mal d'avoir cru qu'il y avait quelque chose entre les deux poufsouffle... Et si elle l'avait sut, seraient-ils encore ensemble ? Elle ne le saura jamais. Elle le vit disparaitre au loin, la laissant plantée là. Elle avait besoin de hurler... Juste besoin de s'en prendre à quelqu'un.

- CE N'EST PAS UNE LUBIE !!!

Elle avait hurlé, à s'en déchirer les poumons. Elle espérait qu'il l'avait entendu de là où il était. Elle baissa la tête...

- Et tu ne l'étais pas non plus...

Elle n'avait fait que chuchoter cette dernière phrase, mais elle lui entaya le coeur. Comment avait-il pu croire ça, lui à qui était destiné son premier baiser, son premier "je t'aime"... Elle le haissait encore plus de croire ça. Elle releva la tête, ignora les regards tournés vers elle et marcha pour retrouver Naomy, sa Naomy...

Naomy était toujours dans le fin fond des ténèbres, et son visage ruisselait toujours de larmes. Et elle était tellement à bout, qu’elle sursauta grandement quand elle sentit une présence derrière elle. N’importe qui, sauf Maureen ou Jesse. Elle n’aurait pas le courage d’en voir un des deux pour le moment. Elle tourna alors brusquement la tête, et ferma les yeux de désespoir lorsqu’elle vit Jesse. Il l’avait vu, en pleine faiblesse. Comme il devait jubiler à l’heure qu’il est. Il était probablement venu la narguer car il avait récupéré Maureen. Et pourtant, alors qu’elle attendait une quelconque insulte de sa part, rien ne vint. Elle le regarda alors, le regard incompréhensif et toujours baigné de larmes. Celui-ci fermait les paupières, et semblait comme chercher ses mots. Naomy se prépara alors à recevoir le coup fatal, celui qui l’achèverait, celui qui l’anéantirait. Elle ferma ses paupières le plus fortement qu’elle le pouvait, et serrait les poings jusqu’à en avoir les phalanges devenires violettes sur sa peau déjà blanchie. Elle s’attendait à recevoir des coups, des insultes, des mots blessants, de la haine, de la rancœur, du dégout, mais elle ne s’attendait vraiment pas à çà.

- Tu devrais songer à une autre tactique d'approche que la fuite... Fais pas la même erreur que moi.

Naomy prit un certain temps avant de réagir. Les paroles de Jesse résonnaient dans son esprit comme si elle était actuellement dans un tunnel. « Tu devrais songer à une autre tactique d’approche que la fuite ». Calme-toi, Naomy, et analyse un peu cette phrase. Une tactique d’approche ? Comment çà ? Pour approcher qui ? Maureen ? Pourtant, en ce moment, Naomy essayait plutôt de la fuire plutôt que de s’en approcher. Elle était lâche et elle le savait. Arrêter de fuir ? C’est çà que Jesse voulait dire ? C’était bien facile pour lui, il avait surement récupéré Maureen à l’heure qu’il est. Mais alors pourquoi était-il là, sans Maureen, à lui dire d’arrêter de fuir ? Pour se moquer d’elle ? Probablement. « Fais pas la même erreur que moi. » Alors Jesse avait fuit, et c’était une erreur. Qui avait-il fuit ? Maureen ? Parce qu’il lui avait fait du mal ? Naomy ré-ouvrit brusquement les paupières. Et sans s’en rendre compte, elle murmura :

- C’est en fuyant, que tu lui as fait du mal.

Ce n’était pas un reproche, ni une question. Naomy voyait clair à présent. Jesse avait fait du mal à Maureen, mais il lui en avait fait beaucoup plus en la fuyant. Et Naomy était pareil. Au final, elle et Jesse étaient pareils. Aussi mauvais l’un que l’autre. Ils prétendent tous deux vouloirs le bonheur de Maureen, mais pas un n’est fichu de cesser de la faire souffrir. Maureen souffrait, parce que Naomy la fuyait. Et pour çà, Naomy se dégouta d’elle-même. Faire du mal à Maureen involontairement, c’était tellement absurde. Elle se retourna vers Jesse pour lui expliquer sa découverte, mais celui-ci était déjà partit. IL fallait qu’elle aille voir Maureen, il fallait qu’elle lui dise, qu’elle l’aimais comme une dingue, qu’elle ne souhaitais que son bonheur , et qu’elle s’en voulait de l’avoir fait souffrir. Il fallait qu’elle y aille, Maintenant. Oui, elle allait y aller. Il le fallait.

- CE N’EST PAS UNE LUBIE !

Naomy sursauta. Elle reconnaissait cette voix. Elle la connaissait par cœur. Elle avait tant rêvée d’elle la nuit, çà ne pouvait être qu’elle. Elle murmura :

- Maureen.

Des frissons parcouraient actuellement le dos de Naomy. Maureen, sa douce Maureen, au caractère gentil et aimable, venait d’hurler à s’en arracher les poumons. Elle devait être furieuse. Contre Naomy ? Probablement. Une lubie ? Qu’est-ce que c’était déjà, qu’une lubie ? Concentre-toi Naomy, cherche un peu. Tout ce que tu as lu dans les livres, çà doit bien être quelque part, se dit-elle. Elle chercha au creux de sa mémoire à une vitesse folle. Une lubie…un caprice, une fantaisie, une envie passagère…Qui était une lubie ? Elle ?

Elle n’eu pas le temps de réfléchir plus longtemps , elle entendit des pas précipités, à la limite de la course. Cette fois-ci, elle prit soin de se cacher mieux que çà. Et elle avait bien fait. C’était Maureen. Elle cherchait quelque chose partout. Ses yeux ne cessaient de s’animer. Quelque chose…ou quelqu’un ? Deux solutions : Elle, ou Jesse. Lequel des deux cherchaient-elle ? En tout cas, Naomy ne voulait pas qu’elle la voit comme cela, des larmes pleins les yeux, le visage rougie et la lèvre toute ensanglantée, tant elle se retenait de ne pas exploser. Elle s’était cachée derrière la poutre en question, et à moins que Mauren n’ait l’idée de regarder à cet endroit précis, ce serait impossible qu’elle la trouve. Naomy se sentait tellement mal, et elle avait tant envie d’éclater en sanglots. Elle se retenait même de respirer, et portait sa main à sa bouche tant elle sentait qu’elle ne tiendrait plus très longtemps. Pars Maureen, je t’en supplie, pars, pensa-t-elle. Où était passé sa bonne résolution de tout lui avouer en face ? Enterrée avec son éternelle lâcheté et son égoïsme suprême.

Et alors qu’elle allait éclater, elle entendit les pars s’éloigner de plus en plus. Elle n’était plus là. Naomy attendit quelques secondes avant de hurler de désespoir. Un grand cri résonna, et elle se demanda si toute l’école ne l’avait pas entendue. Elle n’en pouvait plus. Elle était à bout. Elle avait éclaté. Son souffle se faisait court, elle voyait du sang sur ses mains. S’était-elle mordue à sang ? Ou n’était-ce que ses larmes qui devenaient rouges ? Elle était lasse. Elle abandonna, et s’effondra à même le sol. Elle se sentait tellement mal, qu’elle aurait peut-être préféré mourir. De toute façon, elle n’apportait que la malheur sur cette terre. Alors, qui la regretterait ? Son amour à sens unique ? Bien sur que non. Mais elle ne voulait pas que quelqu'un la trouve ici, a même étalée sur le sol glacé de l'école. Alors elle réunit ses dernières forces et se releva en s’appuyant fortement à la poutre. Elle courut le plus rapidement qu'elle en fut capable. Heureusement, elle n'avait qu'un escalier à descendre pour rejoindre sa salle commune. pourvu que Maureen n'ai pas la merveilleuse idée de m'y attendre, dit elle ironiquement. Elle bouscula bien des personnes, mais elle s'en moquai éperdument. Les gens la prendront encore pour une folle, mais elle n'en avait vraiment rien à faire. Arrivée dans son dortoir, elle fut heureuse de voir que personne n'y était pour l'instant. Elle se jeta dans son lit, sous ses couvertures froides, et se laissa aller à ses pleures. Que pouvait-elle faire d'autre, de toute façon ?

» Maureen Callaghan
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