J'ai l'air d'avoir envie de...De quoi au juste ? [pv Léandre]

Arthur se tenait sur son lit, la tête baissée entre les mains, les jambes croisées, le regard au loin. En effet, son enveloppe corporel se tenait bien sur l'édredon et pourtant, il était comme vide, son âme était bien plus loin. Arthur était perdu dans le fil de ses pensées, dans ses songes. Il terminait de voir les derniers détails de son horrible plan en trois étapes. Premièrement, séduire Anaëll, deuxièmement se montrer avec elle devant Alix comme si rien n'était prévu et enfin, troisièmement, la quitter de la plus horrible des manières. Elle devait le haïr, il le fallait, elle ne devait plus l'aimer et lui, ne devait pas tomber amoureux, non, il ne devait pas...Pour elle, pour lui, il devait se rendre méchant pour qu'il ne soit le seul à souffrir de cet amour réciproque qu'elle croira à sens unique.

Il finit par revenir au moment présent, il devait aller prendre l'air et vite, trop d'idées tuent les idées. Se levant difficilement, il se dirigea dans la salle de bain et s'observa dans la glace. Outchhh, il avait une tête de déterré, il avait des cernes immenses témoins de ses nuits sans sommeil, un teint pâle dut probablement à la fatigue et au manque de nourriture. Il n'avait plus vraiment faim ces temps-ci. Il se résolue à sortir quand même, avec sa tête de torturé pour se rendre dans le parc. Il enfila sa robe de sorcier et gagna les cachots, il était cinq heures de l'après-midi, et en ce samedi assez ensoleillé, il n'y aurait surement pas grand monde dans les couloirs.

Une fois dans le couloir sombre qui lui convenait tant, il repéra une fine silhouette dans l'ombre d'un recoin. Tient, tient, une petite serdaigle de sixième année qu'il avait déjà maintes fois vu mais à qui il n'avait jamais dit un mot à sa connaissance. Il s'approcha d'elle, elle semblait chercher quelqu'un ou quelque chose. Etait-elle inconsciente de venir seule ici ? Il se glissa donc à ses côtés et d'une petite voix charmeuse il lui lança

- Et bien, serait-on perdu jeune demoiselle ? Que nous vaut l'honneur de cette visite impromptue ?

Il avait bien envie de converser un peu, les élèves qui avaient peur de lui, il adorait ça, pourvu qu'elle en fasse partit.

Arthur n'avait pas voulut effrayer la jeune personne par son apparition, il le ferait surement bien assez tôt avec ses mots et pourtant, il sentait que la jeune femme en face se retenait de lui balancer à la figure ce qu'elle pensait. Elle pouvait bien faire mine que non, le lui dire aussi si il le lui demandait mais il savait reconnaitre les poules mouillées des gens à l'esprit d'initiative mais aux actions lentes et molles. Les faibles, les gens comme Barty Croupton Junior, étaient de simples enveloppes vides incapables d'exister par eux mêmes, ils vivent par procuration du bonheur mais plus souvent du malheur des autres. Des êtres se ralliant à la moindre occasions au bien puis au mal, changeant de camp comme de pantalon, se donnant au plus offrant pour le plaisir du travail facile et de la menue monnaie.
Dans l'autre clan, les courageux d'intérieur mais vide d'extérieur, ceux qui pensent mais perçoivent sans cesse la peur d'agir. De ceux-là sort des gens comme Adrian Boleyn, pensant beaucoup, se faisant sa propre opinion à l'intérieur, partisan intérieur de l'hypocrisie, incapable pourtant de ne donner ne serait qu'un seul point de vue tant que pas pousser à bout, des joueurs à la traine, juste bon à suivre sans oser prendre les devants ou mener son pion au premier plan sous peine de se voir piétiner par les nouveaux victorieux.

Arthur lui, essayait de se convaincre qu'il faisait partit de la troisième catégorie, la plus redoutable mais la plus difficile, celle dont le parcours n'est fait que d'embûches, de pièges et de trahisons. Le libre penseur qui est capable de dire tout haut ce que certains pensent tout pas. Un révolutionnaire habile et rusé, capable de se terrer dans un coin pour préparer son plan afin de frapper vite et fort quand il faudra mais aussi capable de se donner, de se sacrifier pour sauver des valeurs chères et primordiales. Oui, il arrivait à mettre une situation sur chacune de ses descriptions et tant que lui se considérerait comme tel, qui pourrait l'en blâmer, ce qui se passait en lui ne regardait que lui. Il n'était pas un pion, il était le maître de son propre destin, de sa vie et chef de sa propre armée, cavalier de sa propre cavalerie, gêolier de sa propre prison, bourreau de son propre peuple.

Il revint alors au fil de ses pensées en remontant peu à peu vers la réalité pour revenir à la jeune femme se tenant devant lui qui n'avait pas encore ouvert la bouche. Il se rapprocha encore d'elle et lui lança cette fois d'une voix plus convaincue

- Je ne savais pas qu'on accueillait en ses murs une sorcière dénuée de parole, quel triste sort je le crains. C'est fort dommage, nous aurions surement put converser en gens civilisés sinon car pour le moment, je ne peux me faire aucune opinion de ta personne.

Pas de vouvoiement, pour Arthur, on se tutoie, cela donne ce charme de proximité et d'ambiguïté à toute conversation et à toute relation.

Arthur avait une très forte impression de déjà vu, il passait beaucoup trop de temps d'en diverses couloirs du château avec des jeunes femmes toutes plus hystériques ou bizarres les unes que les autres. Elle, la petite serdaigle, il ne savait pas encore trop où il allait la ranger, ne la connaissant pas, il était évidement moins aisé de la cataloguer d'office à une catégorie qui pourrait tout aussi ne pas être la bonne. Bon, il pourrait tout aussi bien la changer de catégories en route si bon lui semblait mais il préférait ranger les filles dans des petites catégories définitives comme des petits pots avec de petites étiquettes. Les filles, pour la plupart ne méritaient que d'être fichées et mises en pot tiens, elles seraient bien à leur aise, se prenant déjà toutes pour des fleurs en bourgeon voir carrément fleuries pour la plupart. Une fille, mais que c'était compliqué pour un garçon, rien que le mot en lui même faisait peser toute la profondeur et toute la perplexité du mot. Une fille, même ce terme était trop vagues, les filles étant chacune la propre définition du mot. Les garçons n'ont que cures qu'elles s'habillent en robe de princesse pour aller chercher de la litière à hibou ou qu'elle fasse la cuisine comme si leur vie en dépendait, se gardant de dire qu'un elfe ou une baguette étaient tout simplement passé par là.

Arthur ne connaissait que trop bien les femmes et les jeunes filles pour ne pas vouloir s'en approcher de trop près au risque de s'y faire prendre. Il avait déjà eu le malheur de laisser la belle Alix entrer dans son cercle et voilà le résultat, l'amour lui pendait à la figure comme la gouttelette au nez en hiver. Il pressentait qu'il fallait vite prendre les choses en main. Se rappelant qu'il s'était promis de cesser d'y penser, il ferma un petit temps les yeux histoire de faire s'évaporer Alix de son esprit pour un court temps de répit. Voilà ce qu'il voulait, qu'elle sorte de sa tête et reste en dehors de ses pensées pendant au moins deux bonnes minutes et cela était aussi valable pour la jeune Anaëll, il pensait trop aux filles, il allait se faire manger tout cru ! Il était pour une fois la victime de toute cette machination hormonale qui jouait avec sa personne comme un petit minou avec sa pelote de laine. Il soupira à l'idée de s'imaginer en pelote roulant au sol, décidement, il n'avait rien de mieux à faire que se réincarner en bout de ficelle ?

Il revint à la jeune femme en face de lui quand elle se décida enfin à ouvrir la bouche. Oh, le petit bout de femme. Elle parlait, que diable, il ne l'aurait pas cru s'il ne l'avait pas entendu le dire...Et elle assurerait ses arrières. Oh, ici, pourtant tout le monde sait que les serpentards sont les rois de l'hospitalité inter-maison de la gentillesse personnifiée. Il ne sut pas trop quoi répondre alors le mieux fut qu'il ne répondit pas comme ça, ça entretenait le mystère tout en lui permettant d'économiser un filet de voix. Et elle en rajoutait encore à la tartine. " en tant que sorcière ‘muette‘, je peux au moins entendre ". Ah, certes, bien pensé, tu l'as trouvé toute seule ? Il avait envie de lui rire au nez mais ce rappelant que ce n'était pas poli et pas digne de lui, il ne rajouta rien à cela.
Arthur avait une folle envie de s'en aller là, d'un coup d'un seul, sans dire au revoir et d'aller compter fleurette à sa belle si cela pouvait le faire dégager d'ici mais étant venant de lui même, il se rappela une fois de plus que c'était une incorrection relationnelle. Il resta donc planter devant ce petit bout de femme à la langue en fait bien pendue. Plus que bien pendue même quand elle lui lança l'air de rien

« C’est drôle, je t’aurais imaginé avec des dents pointues, des crocs. Mais apparemment, les gens sont prêt à tout pour te donner un certain… Style. »

Il haussa d'abord un sourcil interrogateur. Qu'est-ce qu'elle à dit là ? Des crocs ? Des dents pointues ? Un certain style ? Par Merlin, ça sortait d'où ce tas d'inepties. Elle parlait à ses ennemies comme à celui qui lui fournit sa baguette ! Elle croyait parler à qui, qui ne la prévenait pas qu'il cachait fort bien ses dents et que pour avoir tout découvert elle finirait la tête la première dans les toilettes de Mimi Geignarde ! Il devait trouver une jolie réplique bien belle. En fait, cette petite phrase lui rappelait une comptine moldue qu'Alan lui avait raconté une fois, le petit chaperon rouge. Bon, certes, à l'époque, il s'était bien foutu de la tête du petit chaperon rouge, trop bête et trop pimbêche pour flairer la bêtise. Il s'était dit que lui, à sa place, il aurait envoyer le loup sur les roses et si il avait été le loup, il aurait tout simplement éclairer la lanterne de la pauvre idiote avant de la gober.
Il était donc vu ici encore en position de loup, c'était en quelque sorte plutôt réconfortant, il n'avait pas perdu complètement son statut, il avait encore la figure du vilain et c'était une bonne chose. Il réfléchit encore un peu et sortit à la jeune fille d'une voix charmeuse et envoutante

- Mes crocs sont dissimulés chère demoiselle, sinon il est évident que tu ne saurais pas encore aussi prêt. Mais si c'est le loup que tu cherches, cela peut aussi s'arranger. Je ne t'apprend rien en te disant qu'il n'y a que très peu d'enfants de choeurs parmi les vert et argent quoique tu es encore eu de la chance de tomber sur moi...

Oui, elle aurait put tomber bien plus mal, il était encore assez posé à ses heures contrairement à certains.