Rencontre fortuite bien plumée ! [Ryan]

- Salut toi !

Eloïse tendit sa main pleine de graine pour hibou à son Grand Duc, Pepper. Elle tenta de caressa son aile mais le rapace donna un coup de bec là où se trouvait ses doigts une fraction de seconde plus tôt.

- Toujours aussi intouchable hein ! Tu me rappelles quelqu'un.

La jeune fille ria en redonnant quelques graines à son messager. Elle s'assied sur le rebord de la fenêtre et regarda à l'extérieur. Il faisait de plus en plus beau, et cela lui plaisait beaucoup. L'hiver et le froid rendait les âmes beaucoup trop tristes et peu enclines à s'amuser. Elle allait pouvoir dégeler tout ça et redonner un peu de couleurs au château. Elle tendit un parchemin enroulé à son hibou et le regarda s'envoler. Elle venait d'adresser une lettre à sa mère et sa soeur. Elles lui manquaient et elle voulait savoir si elles allaient bien. Trop de choses peuvent arriver pendant son absence !

La pouffy se pencha et vit des élèves sortir du château pour se diriger vers le parc. Elle crut en reconnaitre un et se retourna pour descendre et le rejoindre. Elle fut à peine en haut des escaliers qu'elle tomba nez à nez avec Ryan Dawking. Elle sourit. En parlant du loup... En voilà un qui s'entendrait bien avec Pepper ! Aussi intouchable que le hibou. Aussi incompréhensible aussi ! Elle lui sourit : en fin de compte, elle va rester un petit peu dans la Volière !

- Coucou ! Comment vas-tu ?

Elle se rassied sur son rebord de fenêtre en souriant. Elle aimait bien parler avec Ryan, même s'il était moins enthousiaste qu'elle ! Beaucoup moins. Mais bon, elle s'en fichait et voulait que le garçon arrive à la supporter. Elle savait déjà qu'il ne supportait pas les contacts physique et elle les évitait donc, mais elle aimerait bien savoir ce qui le bloque ainsi.

Ryan marcha dans les couloirs, quelques lettres en main. Il avait récupéré celle de son frère encore avant de venir. Trois lettres, une de chaque enfant pour leur parent. Et la sienne était comme d’habitude assez courte, mais il n’avait pas grand-chose à dire, mais par contre il envoyait toujours un croquis d’un paysage de Poudlard pour eux.

Le Poufsouffle ouvrit une porte et monta les marches en dehors du château pour monter a la volière. Quittant ses lettres des yeux, il fit attention où il mettait les pieds, car les marches de cette escaliers étaient très vieilles et à moitié brisé. Avant d’arriver à l’entrée de la volière, il tomba nez à nez avec une fille qu’il connaissait assez. Il avait déjà échangé un peu avec Judith.

- Coucou ! Comment vas-tu ?

Ryan entra dans la volière, suivant la jeune fille de sa maison. Elle a dû certainement envoyer aussi une lettre à ses proches.

« Bonjour Judith. Ça va merci et toi ? »

Il s’avança vers un des hiboux de l’école et enroula ses lettres pour les attacher.

« Tu as déjà envoyé ta lettre ? »

Elle ne restait là qu’à cause de lui alors, non ? Pourtant il ne comptait pas non plus s’attarder…

- Ca va très bien !

Et bien oui, aucune ombre ne se profilait à l'horizon, rien qui ne puisse entacher sa journée. Judith Eloïse joua du bout des doigts avec quelques cailloux qui s'étaient perdues dans les serres des rapaces et se retrouvaient là, perdus, sur le rebord de la fenêtre. Elle en remarqua un en forme de lune et le prit dans sa main. Elle le fit rouler entre ses doigts tout en regardant Ryan enrouler son parchemin.

- Oui j'ai déjà envoyé la mienne.

Elle remarqua que le jeune homme avait, non pas une seul parchemin mais plusieurs. Elle devina que les deux autres étaient celles des deux autres Dawkins et sourit.

- De corvée de volière à ce que je vois ! Vous envoyer toujours trois lettres bien distinctes ?

C'est vrai quoi, après tout, ne serait-ce pas plus simple d'écrire ensemble sur un même parchemin ? Cela éviterait de charger le hibou qui les transporte... Enfin, ce n'était pas le problème de Jud' qui fourrait son nez un peu partout, et surtout là où elle ne devrait pas. Elle voulut descendre du rebord de la fenêtre, devenu trop inconfortable, mais à peine prit-elle appuie sur ses mains pour poser les pieds par terre qu'un volatile lui fonça droit devant et lui percuta le derrière du crâne.

- Aïe !

Le premier réflexe de la jeune fille fut de porter sa main là où la douleur la lancinait, puis de se retourner pour voir où était le rapace maladroit. Elle découvrit une petite chouette un peu sonnée qui se remettait tant bien que mal sur ses pattes. Jud' se frotta la tête en riant : le spectacle de l'oiseau qui se dandinait à ses pieds était drôle. Heureusement, elle n'avait pas l'air d'avoir souffert de sa chute plus que ça. La pouffy chercha dans sa poche quelques graines et les présenta à l'animal qui les goba avec plaisir.

- Ca va très bien !, lui répondit Judith et Ryan acquiesça simplement de la tête en ayant un petit sourire avant de retourner à ses affaires. Il devait encore attacher les différentes lettres et choisir naturellement un hibou parmi tout ceux qui étaient là. Ils étaient trois ici à Poudlard, mais personne avait choisit un oiseau pour l’accompagner. Tant pis, lui il était très heureux du cadeau que lui avait fait son frère, même s’il avait pensé ne plus vouloir d’animaux.

- De corvée de volière à ce que je vois ! Vous envoyer toujours trois lettres bien distinctes ? Ryan finit de fermer la dernière lettre et releva la tête vers la jeune fille. Il acquiesça alors de la tête. « Oui vu qu’on ne les écris pas en même temps et ainsi on a pas besoin de voir ce que l’autre écrit. » Pas qu’ils aient quelque chose à cacher, loin de là, mais vu que parfois ils attendent l’autre pour envoyer. Puis lui-même avec son croquis, cette fois ci il avait dessiné la salle de bain des préfets, parfois ça prenait plus de temps.

- Aïe !, Ryan voulait accrocher les lettres à la patte d’un hibou quand il entendit la Poufsouffle. Il tourna la tête vers elle pour voir ce qui se passait et vit qu’il y avait une petite chouette par terre aussi. Un crash ? « Est-ce que ça va ? », demanda-t-il en s’approchant d’eux et se baissa pour observer également la chouette qui mangeait les graines présenté par Judith. « Je ne crois pas qu’il sait fait mal » Du moins pas sur le premier coup d’œil. Juste un peu sonné. Il passa légèrement ses doigts sur l’aile du volatil avant de se lever pour retourner et enfin accroché ses lettres à l’hibou. Ryan lui donna un biscuit puis donna l’adresse et l’hibou grand duc ouvrit ses ailes pour s’envoler au loin.

Il s'en détourna alors pour revenir du coup vers la jeune fille, même s'il aurait certainement pu s'en aller. Il l'aurait fait aussi, mais bon... il ne savait pas trop, il décida simplement de rester encore un peu. certainement le fait que cette petite chouette soit là, l'y encouragea un peu. « Elle a quelque chose accroché à la patte » , lui signala-t-il. Peut être que ça l'avait empêché de voler correctement ?

- Oui ça va, plus de peur que de mal.

Judith Eloïse sourit à Ryan pour lui prouver que oui, elle allait bien, et que la situation n'était que bénigne. Elle reporta son attention sur la petite chouette, qui finissait les graines du bout du bec, bougeant un peu moins bizarrement qu'il y a quelques secondes. Elle était juste étourdie. Le rapace accepta volontiers les caresses de Ryan. Ce geste de la part du garçon étonna la cinquième année. Il n'avait jamais de contacts avec d'autres élèves, sauf son frère et sa soeur, alors des contacts affectueux ! Mais il n'a pas hésité une seconde à caresser l'animal... Ce garçon était un vrai mystère.

Elle le regarda donner sa lettre au hibou, les yeux dans le vague. Elle aimerait bien le comprendre, même un peu... Il était différent, elle aimait ça, elle aimait ce genre de personnes que l'on ne connait pas dès le premier abord, qui laissent une part de mystère aux autres... Les gens trop faciles à aborder sont si ennuyeux !

Elle avait les yeux bloqués sur lui lorsqu'il se retourna. Cela fit comme un électrochoc et elle baissa les yeux. Sa main était vide et la petite chouette la regardait avec des yeux attendrissant qui lui valut un petit sourire. C'est que cette petite boule de plumes était attachante !

Citation :: Elle a quelque chose accroché à la patte

Tient, la jeune fille ne l'avait pas remarqué ! Elle fit glisser sa main sous la chouette et descendit sur sa patte où elle sentit une petite boîte. Elle jeta un coup d'oeil et remarqua un petit paquet, minuscule. Elle fronça les sourcils.

- Tu crois qu'on peut le prendre ? Il est peut-être destiné à quelqu'un d'autre...

[i]Elle détacha la petite boîte, libérant la chouette de son fardeau. Son contenu avait l'air plutôt lourd, et cela expliquait pourquoi le messager avait eu du mal à voler correctement. Etait-ce un colis perdu ou est-ce qu'il leur était destiné ? La dernière option était peu probable, puisque Judith venait seulement d'envoyer sa lettre et qu'elle n'en attendait pas. Peut-être était-ce pour Ryan, mais il avait l'air aussi surprit qu'elle. Elle tourna et retourna le petit paquet mais ne trouva aucun nom, rien qui puisse l'identifier, c'était juste un petit paquet en kraft, noué d'un joli ruban rouge.

- Il n'y a rien d'indiqué dessus, c'est bizarre.

Ryan pencha légèrement la tête pour voir ce dont il pouvait pas s’agir, mais ne tenta pas de lui-même à aller retirer la chose… Il gardait une certaine distance avec la fille et n’avait pas envie de prendre le risque de la toucher si jamais ils voulaient tout les deux voir ce que cette petite chouette avait accroché à la patte. Il attendit donc, la laissant faire. Quand elle y passa sa main, il vit alors une toute petite boite. A ce demander ce qui pouvait être à l’intérieure de ça…

- Tu crois qu'on peut le prendre ? Il est peut-être destiné à quelqu'un d'autre...

Et bien ça surement qu’il devait être destiné pour un autre… Mais il la vit détacher la boîte, Ryan restant toujours silencieux. Regardant toujours la boîte, cherchant un indice quelconque, mais comme le fit remarquer Judith, il n’y avait absolument rien marqué dessus. Il baissa les yeux sur la petite chouette qui les regardait toujours.

« Tu sais pour qui c’est ? », demanda-t-il tout simplement et la chouette ne fit que baisser la tête. Hum… Mouais, genre pas sûr que la chouette le sache elle-même. « Tu peux toujours ouvrir pour voir s’il y a une note à l’intérieure », proposa Ryan en reposant les yeux sur Judith. Bon ce n’était vraiment pas son genre de se mêler des affaires des autres, mais là, peut être qu’il pourrait mettre en œuvre son statut de préfet. A la limite, il pourrait garder cette boîte et aller mettre une notre sur le tableau d’affichage s’il n’y avait aucun indice à l’intérieure. Mais pas sûr qu’avec le tableau d’affichage, qu’il irait loin. Qu’elles étaient les élèves à lire tout ce qui était dessus ? pas beaucoup certainement.

Judith remarqua que Ryan ne s'approchait pas trop d'elle, gardait un périmètre de sécurité autour d'elle, mais portait toute son attention sur ses gestes. Il voulait savoir lui aussi ce qui était à l'intérieur de cet étrange paquet, autant que la jeune fille. Elle l'entendit s'adresser à la chouette sans pour autant le voir, elle étant accroupie et lui étant debout derrière elle. La chouette ne parut pas pouvoir répondre à la question qu'il lui a posé. Mais si elle-même ne sait pas à qui s'adresse ce colis, qui le saurait ?

La Poufsouffle se releva pendant que Ryan lui parlait. Elle avait donc son approbation pour l'ouvrir. Elle fit un petit sourire. Le paquet tenait dans la paume de sa main, minuscule, et elle ne s'en était pas aperçue avant mais elle gigotait un peu, comme des vibrassions. Mais qu'est-ce qu'elle pouvait donc contenir ?

- Tu as vu, ça bouge ! Pas étonnant que ça ait déstabilisé la pauvre chouette !

Elle jeta un coup d'oeil à ses pieds, où ladite chouette les regardait. Elle déplia ses ailes, roucoula et s'envola vers les poutres du dôme, au dessus de leur tête. Elle s'installa pour dormir, laissant les deux adolescents se débrouiller avec leur problème. Judith reporta son attention sur le paquet et tira lentement le ruban qui le fermait. Elle le garda dans la main et regarda la petite boîte qui était apparue sous le papier kraft qui était tombé à plat dans sa main. Elle gigotait par soubresauts, irrégulièrement, et intriguait fortement Judith. Elle sentait l'adrénaline affluer dans ses veines, faisant battre son coeur plus vite. Elle était sur le point de découvrir quelle mystérieuse chose elle avait entre les mains. La boîte en carton était fermée et aucune ouverture n'était apparente. C'était étrange, comme si c'était la boîte l'objet. Mais c'était impossible, il y avait quelque chose à l'intérieur ! On pouvait même entendre quelques couinements !

La cinquième année regarda furtivement Ryan et sortit sa baguette. Il fallait certainement s'en servir pour l'ouvrir non ? Elle réfléchit à un sortilège qui pourrait l'aider mais rien ne lui vint à l'esprit. Elle posa juste la pointe de sa baguette sur le haut du carton et il s'ouvrit instantanément à ce simple contact, comme une fleur qui éclot en plus rapide. Elle regarda ce qu'il y avait à l'intérieur et découvrit une petite bestiole ressemblant étrangement à... Un dragon ! Judith lâcha la boîte dès qu'elle sut ce qu'il y avait à l'intérieur. Non, pas un dragon, tout sauf ça !

Elle s'éloigna le plus possible de la bête, aussi petite soit-elle, tremblante comme une feuille. Ses souvenirs ressurgirent violemment et elle se colla contre le mur du fond, dans l'ombre.

- Tu as vu, ça bouge ! Pas étonnant que ça ait déstabilisé la pauvre chouette !

Ça oui, Ryan le voyait bien. Mais que pouvait-il contenir ? Un objet magique ? Un Rappeltout qui vibre au lieu de sonner ? Quoi que pourquoi vibrerait-il alors, vu que ce n’était pas à eux ? Bref en tout cas la chouette, elle, ne semblait plus vouloir s’en occuper vu qu’elle partit pour aller se reposer. Oui, va, va… Ils allaient bien arriver tout seul à quelque chose. Ryan quitta la chouette des yeux et reposa son regard sur le paquet qui continuer à être un peu agité.

« Fait quand même attention en ouvrant… », lui prévint il au cas où. Certes, ça ne pouvait être rien, voir une beuglante qui n’attendait qu’à être libéré, mais on était jamais trop prudent. Pourtant au contraire de Judith qui trimait d’impatience à savoir ce que c’était, Ryan restait quasi de marbre, prit d’une petite pointe d’indifférence.

Il croisa rapidement le regard de la jeune fille qui se décida alors à l’ouvrir. Le Poufsouffle se redressa, sortant sa baguette magique également, par précaution et la regarda faire. La boîte finit par s’ouvrir et Ryan se pencha légèrement pour voir ce que c’était… et découvrit alors un lézard quand Judith recula.

Le Poufsouffle se baissa et tendit la main… « Oh… », ce n’était nullement un lézard mais un minuscule dragon. Il sourit alors, caressant cette petite tête avec son indexe et tendit sa paume pour que celui-ci grimpe dessus. Il se redressa et porta le dragon au niveau de son visage. « Je ne pense pas que tu sois autorisé comme animal de compagnie, tu sais », dit-il à l’intention du dragon, toujours le sourire aux lèvres. Pour le garçon, il lui avait toujours été plus simple d’être lui-même en compagnie d’animaux.

Ryan recula tout de même vite sa main, voyant un crachat de flamme s’approcher dangereusement de lui. La chaleur s’estompa et il laissa le petit dragon cracher ses flammes plus bas. Son sourire s’effaça du coup et il tourna la tête vers l’endroit où Judith avait disparu. « Tu n’aime pas les dragons, je suppose. »

Il se baissa à nouveau pour prendre la boite. « On va devoir le donner à un professeur… Enfaite je peux m’en charger tout seul bien sûr. » Il doutait qu’elle veuille rester prêt de ce petit dragon. Heureusement qu’il était petit d’ailleurs…

Pourquoi est-ce qu'elle avait ouvert ce fichu paquet, mh ? Pourquoi il avait fallu qu'elle soit si curieuse, qu'elle se soit trouvée là, que ce soit tombé sur elle, que... Pourquoi elle ? Pourquoi la seule personne à avoir une peur bleue des Dragons est-elle tombée sur celui-ci ? La confusion s'était emparée de Judith, elle n'avait pas réfléchis, n'avait pas eu le temps de se dire que ce n'était qu'un miniature. L'apparence de la bestiole suffisait à ses reflex de se déclencher, et alors une seule chose comptait : s'éloigner. S'éloigner de l'immonde créature, de la bête féroce qu'était le lézard géant. Ce n'est qu'une fois hors de danger que les circonstances la rattrapaient. Elle était à Poudlard, dans la volière, et n'avait pas à avoir peur d'un dragon de la taille d'un galet ! Et pourtant...

Le souvenir de cet homme rentrer chez elle, la mine déconfite, cet homme qui lui annonçait la mort de son père à cause d'un de ces reptiles géants ! Elle était petite mais elle avait vite compris... Compris que les animaux dans ses livres, ceux que son père lui offraient pour son anniversaire, étaient dangereux. Elle regarda Ryan parler au dragon et le prendre dans ses mains. Son cœur reprenait un rythme normal mais son corps tremblait comme une feuille sous l'effet du vent. Un cri se coinça dans sa gorge lorsque le petit dragon cracha du feu. Alors comme ça, même les minuscules pouvaient cracher du feu ? Sales bestioles ! Il allait cramer les doigts de Ryan.

Le garçon tourna la tête vers elle et fit la remarque qu'elle n'aimait pas les dragons. Non, en effet, elle ne les aimait pas. Mais il ne savait pas ce qu'ils pouvaient faire, ce qu'ils avaient osé faire... Elle agita la tête de droite à gauche, ne pouvant pas parler pour l'instant. Elle l'observa ramasser la boîte et il supposa qu'il allait devoir le donner à un professeur tout seul. Oui, en effet, l'idée de se promener dans le château en compagnie de cette chose ne l'enchantait guère !

- Fais attention hein...

Elle se décolla du mur et tenta de reprendre contenance malgré son teint blanchâtre et le regard qui fixait la bête. Elle n'osait imaginer comment Ryan allait la voir maintenant. Comme une peureuse, une moins que rien, une fillette... Faible ! C'était pourtant la seule chose qu'elle avait en horreur et qui lui faisait perdre tous ses moyens. Jamais personne ne l'avait découvert avant Ryan, personne hormis sa famille bien sûr, mais eux connaissaient l'histoire de cette peur incontrôlable ! Elle hésitait à lui dire, juste pour qu'il ne se moque pas d'elle.

Ryan savait bien qu’il était préférable de garder ses questions pour lui. Il était bien placé pour savoir qu’on avait tous quelque chose en nous qu’on préférait garder secret. Ainsi donc, malgré sa curiosité, il savait très bien qu’il n’allait absolument rien demander à la jeune fille. Qu’elle ait peur des dragons, ça c’était à elle. Bien sûr, lui-même, n’aurait certainement pas été aussi calme face à un vrai dragon. Celui-ci, il fallait juste le mettre… hors service. Mais il n’avait aucune idée de comment faire, donc il allait se contenter de la rapporter à un professeur.

- Fais attention hein...

Le Poufsouffle la vit sortir de son petit coin et s’approcher un peu. Faire attention ? Toujours. Il le faisait constamment. Il acquiesça cependant de la tête pour qu’elle ne s’en préoccupe pas d’avantage.

« T’en fais pas pour ça », répondit-il simplement, en s’approchant de la porte de la volière, tout en regardant le petit dragon qui s’amusait à faire le tour de sa main. Il s’arrêta par contre auprès de la porte et tourna le regard vers Judith. « On se revoit dans la salle commune. », dit-il, même si ce n’était pas un rendez-vous qu’il fixé. Juste qu’il était fort probable qu’ils s’y voient par la suite. Ou ailleurs… peu importe à vrai dire. « Fait attention à toi aussi »

Il ouvrit la porte pour descendre les escaliers. Il se demandait bien qui avait envoyé ce dragon… et surtout pour qui ? Mais peu importe, le destinataire n’allait pas le recevoir. Et c’était mieux ainsi, car il ou elle aurait pu avoir bien des problèmes, si on l’aurait découverte avec cette créature magique.

Judith regarda Ryan. Il tenait toujours le petit dragon dans sa main, comme on aurait tenu un Boursoufflet tout rose, tout mignon. Si seulement s'en était un ! Mais non, c'était bel et bien l'un de ces monstres avec des écailles et une gueule pleine de crocs acérées prêtes à mordre qui que ce soit. Et puis, certes c'était une version miniature, mais que faisait-elle dans cette boîte ? Ce genre d'animaux de compagnie, si on peut appeler ça ainsi, était interdit au sein de Poudlard. Qui pouvait bien vouloir posséder ça envers et contre le règlement instauré par le directeur ? Surtout que ce n'était visiblement adressé à personne, puisqu'il n'y avait aucune indication sur l'emballage et que la chouette a livré son colis à la première personne qu'elle croisait. A moins que ça lui soit destiné, une mauvaise farce, une mise en garde... Judith fronça des sourcils en regardant Ryan s'en aller avec la bestiole.

Dans la salle commune ? Etait-ce un rendez-vous ? Non, impossible, Ryan ne lui avait jamais donné de rendez-vous... Judith haussa un sourcil alors que le garçon redescendait en lui conseillant de faire attention à elle aussi. Elle, elle ne craignait rien. Rien du tout ! C'était redevenu une journée habituelle dans la vie plate de Judith. Aucune fête à l'horizon, aucune blague à faire, rien pour s'amuser, juste des devoirs... Des devoirs qui l'attendaient en masse sur son lit, là où elle les avait jeté un peu plus tôt pour trouver un parchemin vierge. Misérable vie ! Elle soupira en entendant la porte se refermer sur son camarade.

Elle l'aimait bien, même si elle ne savait si c'était réciproque. Elle l'aimait vraiment beaucoup ! Pourtant, il était si étrange. Etait-ce le fait qu'il ne soit pas prévisible, comme tous les autres, qu'il la fascinait autant, ou simplement parce qu'il n'était pas "les autres", justement ? Elle était sûre d'une chose cependant, c'est qu'il cachait quelque chose... Un secret lourd à porter certainement, quelque chose d'assez terrible pour qu'il refuse le moindre contact humain, hormis sa famille. Judith voulait faire partie de ces personnes qui pouvaient l'approcher. Elle voulait le connaître encore plus qu'elle ne le connaissait là, et lui faire prendre confiance en les autres. Personne ne lui veut du mal ici...

C'était la première fois qu'elle voulait autant aider quelqu'un. Pas qu'elle n'était pas gentille, au contraire, mais pour qu'elle aide quelqu'un, il fallait avant tout que cette personne prenne conscience qu'elle en avait besoin. Là, ce n'était pas le cas, et pourtant, il y avait quelque chose qui la poussait à lui parler, à le connaitre, et qui l'incitait à l'aider à s'ouvrir plus au monde...

Cette même chose la poussa à ouvrir la porte, descendre en cavalcade les marches, manquant de la faire tomber, et rattraper le préfet. Elle resta éloignée mais lui sourit.

- En fait je viens... Je ne vais quand même pas te laisser avec cette bête féroce !

Elle avait exagéré et souriait mais au fond d'elle même, elle s'interdisait de trop s'approcher.

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