Ce que la Lune et les Etoiles m'envient [Cha]

Il était tard. La nuit commencé a tomber. Rabastan observait le paysage de l'Angleterre défiler sous ses yeux, loin en dessous de lui. Il avait une bouteille de champagne a la main. Il la porta a ses lèvres, en buvant une bonne gorgée. Ça c'était passé très moyennement, moins bien qu'il ne l'aurait espérer, mais qu'avait il espéré au juste ? Rabastan ferma les yeux, laissant le liquide doré s'emparer un peu plus de son esprit. Il les entrouvrit, le regard dans le vide. Sa mère … Son père … Ça y ait ! C'était dit ! Ils le savaient … Ils savaient tout ! Rabastan inspira et ferma les yeux, refluant une immense déception au fond de lui. Il savait qu'ils n'allaient pas bien le prendre, mais a ce point ?

Il effleura sa joue du bout des doigts avant de poser son regard sur la bouteille et de la porter de nouveau la liqueur de dieux a ses lèvres. Un délicieux champagne. Bientôt, il serait papa. Ça ne lui faisait maintenant plus peur. Non … Il fallait laisser le temps faire son œuvre. Pour l'heure, il ne pouvait plus rien faire d'autre. Sa mère ne l'avait pas laisser s'expliquer, mais ca n'était qu'une question de temps pour qu'elle accepte la situation.

Rabastan ferma les yeux et fini par s'endormir, la bouteille tomba sur le sol de la calèche. Il rêvait … Un cauchemar. Il entendait les cris d'un bébé, mais ne le trouvait pas. Derrière un voile de rideaux, Charlotte était la, allongé sur le lit, dormant paisiblement, belle comme le jour, une beauté que le soleil devait lui envié. Et le berceau était a coté du lit de Charlotte. Il était chez elle, dans sa chambre, l'immense fenêtre donnant sur l'extérieure était ouverte, laissant entré une brise bien fraiche. Rabastan s'approcha alors du berceau mais … Vide !

Il se réveilla en sursaut, regardant autour de lui, pas rassuré. Ou était il ? A calèche … Oui … il avait été voir ses parents. Il se redressa et posa les yeux sur la bouteille de champagne qui avait roulé sur le sol, à moitié vide. Il inspira et jeta un coup d'œil par la fenêtre, pour voir Poudlard se dessinait a l'horizon. Combien de temps avait il dormit ? Il s'étira alors, mort de fatigue. Il n'avait pas dormit depuis plusieurs jours, angoissant a l'idée de tout dire a ses parents. Maintenant que c'était fait, le sommeil ne semblait plus si dure a trouver.

Il glissa la bouteille dans la poche sans fond de sa cape et ferma les yeux, attendant d'atterrir. Ça lui manquait … De voler ! Le quidditch lui manquait, mais si c'était a refaire, il le refaire ! Cette sang de bourbe n'avait eu que ce qu'elle méritait.

Une demi heure après, Rabastan marchait dans le parc de poudlard. La nuit était fraiche, mais ca lui faisait du bien. Il s'assit sur un banc, posant son regard sur le lac noir. Leur antique demeure ! Leur antre ! Ça lui manquerait l'année prochaine, mais la vie qui l'attendait lui faisait envie. Il ferma les yeux, laissant ses paupières se reposer un peu. il entendit alors du bruit, et tourna la tete vers le parc, c'était quoi ce boucan ? Bah peut importe ... Il reposa les yeux sur le lac.

Charlotte avait passé la journée enfermée dans son dortoir. Elle n'avait envie de voir personne. Elle avait tiré les rideaux de son baldaquin et était restée allongée une bonne partie de la journée. Quelques unes de ses amies avaient essayé de lui parler mais elle les avait rembarré sans douceur. Le calme était revenu dans le dortoir, il devait être l'heure du repas, que Charlotte avait sauté. Elle savait que ne pas manger n'était pas raisonnable, mais elle ne voulait personne. Enfin ... Si, il n'y avait qu'une personne qu'elle voulait voir, mais il n'était pas là.
Toute la journée, elle avait pensé à Rabastan, se demandant comment l'entrevue avec ses parents s'était passée.
Il y eut tout à coup un bruit, celui d'une porte qu'on ouvre et quelques instants plus tard des pas résonnèrent. Le rideau de son baldaquin bougea et Lyl' fit son apparition. Charlotte la regarda sans rien dire, elle la laissa s'asseoir sur le lit, tolérant simplement sa présence. Elle remarqua alors que son amie avait apporté une assiette de petits sandwichs. Elle lui sourit pour seul remerciement. Lyl la connaissait suffisamment pour ne pas poser de questions et Charlotte lui en était reconnaissante. Il était encore trop tôt pour lui annoncer qu'elle était enceinte et elle n'avait pas envie de mentir à sa meilleure amie. Alors le silence était son meilleur allié.
Charlotte mangea en silence les sandwichs rapportés par la Serpentard. Elle venait juste de terminer quand les autres filles entrèrent. Elles commencèrent à parler de la soirée qui avait lieu dans le parc.

- On va faire un tour dehors, vous venez ? leur demandèrent-elles.

Mais Charlotte n'avait pas envie de bouger, elle voulait rester là et attendre son Rab. Elle avait plus dans l'idée d'aller squatter la salle commune. Elle aurait dû insister et l'accompagner ! Plus elle y pensait, plus elle se disait que c'était ce qu'elle aurait dû faire ...
Elle laissa échapper un soupir. Soudain quelqu'un l'attrapa par la main, c'était Lyléia. Elle s'était levée et voulait entraîner Charlotte.

- Allez viens ! Ca te changera les idées !

Charlotte secoua la tête, mais la Sixième Année ne démorda pas une seule seconde, et Charlotte, vaincue finit par céder. Elle avait de toute façon dans l'idée de leur fausser compagnie rapidement.

Les Serpentards quittèrent donc les cachots et gagnèrent le parc. Il y avait déjà là du monde, beaucoup trop de monde au goût de la sorcière.
Une foule bruyante d'élèves s'était rassemblée. Charlotte observait tout cela d'un oeil noir.
la soirée venait tout juste de commencer et Charlotte sentit poindre un mal de tête prenant. Elle soupira et chuchota quelques mots à Lyl'.

- je vais marcher un peu du côté du lac ... trop de bruit, trop de monde

Sans attendre la réaction de Lyl, elle s'éclipsa. S'éloignant à grand pas du bruit.
Plus elle avançait, plus le bruit devenait moins fort, plus supportable. Sa marche rapide l'avait portée non loin du lac.
Il y avait ça et là des bancs et Charlotte décida que s'installer là serait une bonne idée.
Sauf qu'en s'approchant, elle remarqua quelqu'un. Elle allait s'éloigner, mais la silhouette immobile lui était familière.
Le coeur battant, elle se rapprocha à toute allure.

- Rabastan ?murmura-t-elle.

car c'était bien lui, il était rentré ! Enfin !

Ça faisait du bien. Il faisait bon, mais un vent frais venait du lac. Les yeux fermés, il écoutait les bruits venant de partout, le vent sur le lac, formant des petites vagues, sans doute deux ou trois oiseaux qui avait survoler le lac au point que leur patte touche l'eau, des bruits de musiques, très léger. La fête se déroulait quelque part loin d'ici, et il ne comptait pas y mettre un pied de toute façon. Si c'était pour entendre des sang de bourbe hurlait comme des rats morts avec un sonorus, non sans façon !

Rabastan souffla, et sorti la bouteille de champagne de sa poche. Il ôta le bouchon et la porta a ses lèvres. Le liquide glissa dans sa bouche, entourant chacune de ses papilles. Il aimait le champagne. La première fois qu'il en avait gouté il devait avoir 8ans, il avait fini le verre de son père ni vu ni connu durant le bal qui annonçait le début de l'été. Le premier vendredi d'été il avait savouré pas mal de fond de verre, au point, du haut de son jeune age, de finir légèrement bourré. Rodolphus l'avait trouvé, et au lieu de le dénoncer comme il l'aurait pensé sur le moment, son grand frère l'avait aidé, le mettant au lit avant que ses parents ne le voient. Ils ne l'avait jamais su ….

Rabastan se racla la gorge, avant d'ouvrir les yeux pour observer le lac. La vue était si reposante. Il entendit alors des pas et une voix qu'il reconnu sans peine. Il tourna son regard vers la plus belle créature que la terre est porté. Il sourit alors, le regard légèrement embrumé par l'alcool.

« bonsoir ! » une voix chaude, suave. Elle était si belle. La lune et les étoiles devaient en être morte de jalousie. « Tu vas bien ? »

Un sourire éclaira le visage un peu fatigué de Charlotte quand le Serpentard se retourna. A la lueur de la nuit, elle le trouvait si craquant. Elle s'avança de quelques pas et vint se placer devant le sorcier. Elle le dévisagea quelques secondes avant de lui répondre.

- Bonsoir ... murmura-t-elle à mi voix.

A sa question, elle hocha de la tête, doucement.

- Ca va mieux, expliqua-t-elle.Maintenant que tu es là ...

Charlotte franchit les derniers mètres qui la séparaient encore du sorcier. Avec tendresse, sa main se posa sur la joue de Rabastan et caressa doucement son visage. La Verte et Argent affichait toujours un petit sourire. Son regard émeraude s'attardait longuement sur chaque trait du sorcier.
Finalement, elle cessa sa caresse et son examen et prit place à côté du Serpentard. Ce faisant, son regard tomba sur la bouteille de champagne débouchonnée. Elle ne fit aucune remarque, préférant déposer un doux baiser sur les lèvres du sorcier. Quand elle se décolla quelque peu, elle prit la parole.

- Et toi ? l'interrogea-t-elle.Comment vas-tu ?

Sa main remonta doucement sur le visage du sorcier et caressa ses cheveux, un peu inquiète. Il lui tardait d'apprendre comment l'entrevue avec ses parents s'était déroulée.

Elle allait mieux ? Mais pourquoi … elle avait du passer une mauvaise journée. Lui aussi en passerait une mauvaise quand elle irait chez les Notts. En fait, il comptait l'accompagner. Hors de question qu'elle vive ca toute seule. C'était son rôle de la protéger, et il ne voulait pas que les Notts pense qu'il fuyait ses responsabilités. Cet enfant, ils l'avaient fait a deux, alors il l'assumerait a deux.

Ce n'était pas pareil avec ses parents à lui. Car c'était en très grande partie de sa faute. C'était lui qui l'avait tenté au point qu'elle ne puisse pas dire non. Charlotte franchi les mètres qui les séparaient et vint se planter devant lui, belle comme jamais.

Le regard de Rabastan glissa lentement sur le corps de sa belle, détaillant ses courbes qui le rendaient tout simplement fou. Il inspira et stoppa sa respiration quand la main de charlotte se posa sur sa joue. Il releva les yeux sur elle, se demandant si elle se doutait que … Non ! Comment pouvait elle le savoir ? Elle n'était pas là, et elle n'avait pas la capacité de savoir ce qui c'était passé. S'en doutait elle ? Il sentait encore une brulure lui envahir la joue … Il inspira, sans la quitter des yeux quand elle prit place a ses cotés. Il devait sentir l'alcool. Il avait bu du champagne durant tout le trajet, a l'exception de sa petite sieste. Charlotte captura ses lèvres dans un doux baiser.

Il riva son regard dans ses prunelles et sourit. Lui ?

« Ça peut aller, j'ai connu mieux. La journée a été longue. Je suis mort. »

Il avait si peu dormi, à part dans la calèche, et encore. Ce cauchemar … Que ferait il si ca arrivait vraiment ? Si son bébé disparaissait ? Non il ne voulait pas y penser. Il faudrait d'abord le tuer lui avant qu'il n'arrive quelque chose a son enfant.

« Et toi ? Ta journée ? »

Charlotte gardait son sourire sur les lèvres, heureuse d'avoir retrouvé Rabastan. Elle ne cessait de le fixer, de l'examiner en détail. Une inquiétude sourde l'avait saisie : le sorcier semblait si fatigué ... Elle laissa échapper un petit soupir et sa main continua ses caresses.
Elle hocha doucement de la tête, quand Rabastan lui répondit. Elle se doutait bien que la journée du Vert et Argent n'avait pas été de tout repos. Sa main s'attarda une nouvelle fois sur sa joue, la caressant doucement. Puis la sorcière lentement approcha une nouvelle fois ses lèvres de celles du sorcier et déposa un tendre baiser, un baiser qui sentait le champagne.

- Ca, je le vois ... finit-elle par lui répondre.Tu as effectivement l'air épuisé ...

Elle lui ouvrit alors ses bras pour qu'il y vienne se blottir et s'y reposer un peu.

Sa journée à elle ?

- Longue aussi ... Je n'ai pas quitté mon dortoir ... Je n'arrêtait pas de penser à toi... avoua-t-elle.

Elle s'interrompit quelques secondes et poursuivit dans un souffle.

- J'aurai dû être à tes côtés ; tu n'aurais pas dû affronter tes parents tout seul ! murmura-t-elle, se sentant coupable de l'avoir abandonné.

Le silence s'installa quelques instants, Charlotte avait posé son regard sur les eaux sombres du lac. Sa main était toujours perdu dans les cheveux du sorcier.

- Que s'est-il passé ? finit-elle par demander dans un souffle ténu.