L'aurore ressemble à un regard d'une tendresse infinie - Rab

Une fois n'était pas coutume, Charlotte s'est levée très tôt en ce samedi maintenant. Mais c'était pour la bonne cause. Sans faire de bruit pour ne pas éveiller ses camarades de chambrée et encore moins éveiller leurs questions, la sorcière fila dans la salle de bains pour se préparer. Elle prit un plus de temps que d'habitude pour se préparer avec soin. Elle se sentait toute drôle rien qu'à l'idée de ce rendez-vous et elle ne voulait négliger aucun détail. Une dernière fois, Charlotte jeta un coup d'oeil à son reflet dans le miroir. Parfait ... tout était parfait. Elle avait revêtu une longue robe d'un joli vert sombre aux manches évasées. Elle avait lâché ses longs cheveux qui retombaient dans le bas de son dos en bouclant légèrement. Une touche discrète de maquillage et c'était tout. Avant de partir, elle laissa tomber dans le creux du cou quelques gouttes de parfum, toujours le même. Elle sourit au reflet dans le miroir et sur la pointe des pieds, elle quitta la salle de bains. En repassant près de son lit, elle attrapa sa cape, une longue cape blanche bordée d'une douce fourrure de la même couleur. Elle n'avait pas voulu mettre la cape que Rabastan lui avait offert pour son anniversaire. Elle n'avait pas envie d'associer dans son esprit à cette matinée Serena. Et puis de toute façon, sa cape verte était sale ... enfin c'était la pauvre excuse qu'elle s'était murmurée ...
Elle attrapa également une douce couverture. Bien elle avait tout. Elle pouvait y aller.
Elle poussa la porte du dortoir, se glissa dans l'entrebâillement et quitta la chambre. Le couloir était plongé dans la pénombre, tout comme la salle commune quand elle y arriva. Il était bien tôt : trop tôt pour que quelqu'un soit déjà debout et trop tard pour quelqu'un ne dorme toujours pas.
Dans la cheminée, le feu mourrait lentement en crépitant doucement, c'était la seule lueur avec celle de quelques bougies éparses qui brûlaient encore.
Rabastan n'était pas encore là, aussi l'attendit-elle avec un peu d'impatience, il était vrai.

Samedi matin, très tôt. Rabastan posa sa main sur sa table de chevet, prenant sa montre. Il était 5h45. Il avait rendez vous avec Charlotte a 6h, et la veille il était passé commandé un petit déjeuné complet dans la cuisine, et l'elfe avait dit qu'il serait dans la salle commune pour six heure.

Rabastan était réveillé depuis un moment. A 5heure, il avait changer le pansement de Aurora, comme cette matinée il risquait de ne pas etre la. La chouette s'était laissée faire. Le lendemain matin il devait l'amené a la prof. Il espérait de bonnes nouvelles.

Il s'était levé, déjà habillé, et avait attrapé sa cape noire avec un R, un L entrelacé en blason. La salle commune était vide, plongé dans le noir. Il se mit contre un mur attendant patiemment la jeune fille. Une petite idée lui passa alors par l'esprit, et il se tapit dans l'ombre. Contrairement à certain moment où Rabastan pouvait paraître plus mature que son age, dans d'autre c'était un vrai gamin. Et A peine fut-il tapi dans l'ombre qu'il entendit la porte des dortoirs des filles s'ouvrirent et il fit Charlotte arrivé. Il s'était tapis contre le mur ou se trouvait la porte, et donc la demoiselle était de dos a lui. Lentement il s'approcha d'elle, dans un silence religieux, et il posa d'un coup ses mains sur la taille de la jeune fille dans un grand : "bouuuuuuuuuuuh"

Rabastan n'était toujours pas là. Cela n'avait rien d'étonnant, la sorcière était venue avec un peu d'avance. Aussi patienta-t-elle dans la pénombre.
Soudain, elle sentit quelque chose se poser sur sa taille, accompagné d'un énorme "Bouh". Charlotte ne put s'empêcher de sursauter violemment et de laisser échapper un petit cri de surprise. Sa main avait filé se poser sur sa baguette à toute allure et lorsqu'elle se retourna vivement, elle avait la baguette pointée sur le petite plaisantin.
Mais lorsqu'elle reconnut l'auteur de la blague, elle éclata de rire et rangea sa baguette.

- Mais ça va pas ! protesta-t-elle tout de même pour la forme. Tu sais que tu aurais pu te prendre un sort en pleine figure, faut pas me faire ça à moi !

Elle laissa échapper un petit éclat de rire, son regard pétilla.

- Et tu étais caché là depuis longtemps ?le questionna-t-elle.

Elle sourit et continua.

- C'est drôle je n'aurai pas cru ça de toi, en général ce genre de blague c'est l'apanage de Leo ...

La jeune fille sursauta criant plus que de raison, et se retourna vivement vers lui, celui ci faisant deux pas en arrière, pour éviter quand même le coup de baguette dans la figure. Il éclata alors de rire, très amusé par la situation, en même temps que la jeune femme. La tête qu'elle avait eue, comme si des bouffondor lui avait tendu un piège. Si ça allait ? Mais très bien ...

Un sort un pleine figure ?" Oh une fois j'ai prit une brique. De mon frère ..." dit il en clamant son rire et en prenant une mine déconfite. "Ca m'a fait presque mal, mais bon ... Un petit sort n'aurait pas été grave."

Oui il en avait vu de toutes les couleurs. Depuis quand ? "5minutes, pas plus, tu es ponctuelle." Du ressort de Leo mais O_o ... "Et Leo les tiens de qui ses blagues pourri ? De moi !" dit il en fermant le poing et en pointant son pouce vers lui. "Et j'en suis fier ! Aller en route, le soleil ne va pas nous attendre ..."

Il doutait en effet que la terre s'arrête de tourner même une seconde juste pour eux. Et pourtant elle devrait ... Il se dirigea vers une table ou se trouvait un panier de pique nique. Il avait observé les habitudes alimentaires de la jeune fille la veille, pour voir ce qu'elle prenait aux petits déjeuners et tout était là dedans.

Charlotte sourit une nouvelle fois avant que son sourire ne soit remplacé par un étonnement certain.

- Une brique ?Vraiment ?

Elle rit de nouveau.

- Presque pas mal ... répéta-t-elle. Tu es un vrai dur à cuire alors !

Un autre sourire éclaira le visage de Charlotte en voyant l'air et sérieux de Rabastan lorsqu'il déclama avec une certaine fierté que c'était lui qui avait tout appris à Leo au sujet des blagues pourries. Charlotte prit alors un petit air triste.

- Je suis désolée, mais je crois que l'élève a dépassé le maître pour ce qui est des blagues pourries, j'ai l'impression que Leo est devenu meilleur que toi dans ce domaine ... mais bon on ne peut pas être parfait en tout !

Elle appuya ses dires en tapotant doucement le bras du Serpentard comme pour le consoler. De nouveau, elle afficha un air grave. Elle dévisagea Rabastan.

- Alors hâtons-nous ... Ce serait dommage qu'on arrive et que le soleil soit déjà levé ... Cela voudrait dire que je me serai levée pour rien ... plaisanta-t-elle en souriant.

Elle vit Rab récupérer un panier qu'elle trouva énorme ... Il devait y avoir dedans de quoi nourrir toute une troupe de géants. En tout cas, il avait l'air d'avoir fait les choses en grand et avec soin.

- Alors en route !

Ils quittèrent donc la salle commune pour gagner l'extérieur de Poudlard et le parc encore endormi sous les étoiles.

Oui une brique ... le manoir était alors en rénovation sur son aile est, et ils aimaient aller jouer la où il y avait des travaux et en particulier de la poussière. Et voila le début de cette affaire qui a fini dans le boudoir de sa mère, en train de se faire dorloter par sa mère, et Druella, la mère de Bellatrix. Il avait bien aimé etre le centre de l'attention. Et oui ! Il exigeait d'etre le centre d'attention de son petit monde, mais avec Serena ... Il fronça les sourcils et chassa cette pensée, ne voulait pas broyer du noir.

Leo avait dépassé le maître ? "C'est ce que tu crois, disons que j'ai été occupé a d'autres choses ! mais si je m'y met vraiment ..." Il laissa sa phrase en suspend, mais il devait reconnaître un certain talent a Leo pour les blague bien pourri qui vous vont enragé avant de vous faire rire.

Il quittèrent ensuite la salle commune et arrivèrent dans le parc. Et le monde s'ouvrit a lui, comme il l'aimait. Un monde de silence, un monde encore inconnu de l'homme, un monde à l'état sauvage. "C'est ça que j'aime." dit il dans un murmure. "Etre le premier a découvrir la journée qui commence. Un monde qui n'a pas encore été salit pas l'homme."

Il tourna un regard d'envie sur Charlotte. Oui le monde comme rarement on l'avait vu. Il se dirigea alors vers le lac, et en particulier les rochers. Il était content que Charlotte n'ait pas mit la cape qu'il lui avait offert. De mauvais souvenir lui serait revenu en mémoire.

Le parc endormi n'était rien qu'à eux. Il faisait encore très sombre dehors. Une fois dehors, Charlotte stoppa quelques instants, respirant à plein poumon l'air nocturne. Il faisait encore bien froid et Charlotte remonta la capuche bordée de fourrure sur sa tête. Elle leva la tête vers le ciel et regarda rapidement les étoiles. C'était un spectacle qu'elle avait toujours aimé regarder. On se sentait tellement petit face à l'immensité du firmament.
Elle rattrapa Rab qui était un peu plus loin et se mit à sa hauteur. Elle sourit à ses paroles. Le Vert et Argent avait parfaitement raison. Le jeune homme croisa son regard et elle lui sourit en hochant la tête pour approuver ses paroles.

- Alors profitons-en ! chuchota-t-elle.

La sorcière aussi avait parlé doucement, comme pour ne pas troubler la quiétude de cette fin de nuit.

Leurs pas les menèrent à travers les pelouses jusqu'au bord du lac. Là, ils en suivirent les rives un certain temps jusqu'à retrouver les fameux rochers.
Tout était calme et tranquille. Les eaux grises du lac clapotait doucement sous l'effet d'un petit vent.

- Où nous installons-nous ?demanda Charlotte. C'est toi l'expert en lever de soleil, trouve-nous le meilleur emplacement !

Lui l'expert ? Ca s'était sur, du moins face a elle, il ne pouvait etre qu'un expert. Mais pour trouver un emplacement idéal, c'était facile. "Plus on est proche du lac, plus beau et le spectacle." Il se dirigea alors vers les bords du lac, bien calme en cette saison. Il trouva un rocher assez gros pour eux deux et un pique nique, non pas que Charlotte prenne beaucoup de place ... Bien au contraire.

"Et bien la on serait bien installé." Le rocher était assez plat, parfait pour un petit pique nique. Il posa les paniers sur au pied du cailloux et ouvrit le panier en sortant un long tissu de couleur blanc, qui posa sur le cailloux. "Un bon pique nique ne serait pas un pique nique sans une nappe." dit il en levant les yeux vers la demoiselle. "Tu as rempli ta part de marché ?"

Elle devait s'occuper de la couverture.

Charlotte laissa le Serpentard décider de la place. Elle l'observa en silence, ne se lassant pas de le regarder. Il porta finalement son choix un gros rocher sombre. Charlotte s'approcha du rocher, les mains dans le dos, faisant semblant d''observer avec attention la pierre. Elle finit par relever la tête.

- Humm ... laissa-t-elle échapper. Ce choix me semble pas trop mal ...

Le jeune homme commença à déballer tout pour le pique nique et Charlotte le laissa faire. Elle sourit en le voyant sortir la nappe blanche et l'étala avec soin.

- Eh bien, siffla-t-elle admirative. Je constate que tu fais cela dans les règles de l'art !

Elle croisa son regard et lui répondit.

- Bien sûr que j'ai rempli ma part du marché ! Que crois-tu ?fit-elle semblant de s'offusquer.

La sorcière agita alors sous les yeux du Vert et Argent la douce couverture qu'elle avait récupérée. Elle prit un petit air malicieux et taquin.

- Tu mériterais que je te l'envoye à la figure ... pour avoir douter de moi !

Puis elle continua à voix basse comme sur le ton de la confidence.

- Mais je vise tellement mal que cette pauvre et innocente couverture finirait à l'eau ! laissa-t-elle échapper en riant.

Rabastan s'installa sur la nappe et observa la jeune fille. Les règles de l'art ? "Mais pourquoi ? Il y a une autre façon de faire ?" demanda-t-il d'un ton amusé. Et oui il avait été élevé dans les règles de l'art et tous ses gestes étaient accompli sous cette étoile la. Elle prit une mine offusquée, qu'il avait appris à connaître et il sourit un peu plus. Lui envoyé a la figure ?

Il jeta aussitôt un coup d'oeil a 'l'étendu d'eau et un sourire ironique se forma sur ses lèvres, mais avant de pouvoir l'attaquer elle concéda elle même qu'elle visait mal ! "D'un autre coté, si tu lui lancé le sort imprévus pas de soucis !"

Un sort qui empêchait l'eau de pénétrer les tissus et même la peau. Charlotte s'était installé à coté de lui. Il posa les yeux sur le panier mais il n'avait pas encore faim et le pique nique se ferait en compagnie du soleil et personne d'autres.

"Pas trop dure le réveil ?" il se tourna vers elle, croisant son regard d'émeraude.

Le rire de la Serpentard s'éleva dans la nuit. Elle regarda Rabastan avec un éclair de malice.

- Un impervius ... Ne me tente pas ^^ rit-elle.

Mais elle ne lança pas cette malheureuse couverture à la figure du sorcier. Ce dernier avait tout installé avec soin. Charlotte s'installa aux côtés de Rabastan ; elle posa ses yeux sur le lac, un peu rêveuse et encore un peu endormie. Les paroles du jeune homme ou plutôt sa question la tirèrent de sa rêverie et elle se retourna vers lui.

- Si ... Un réveil très dur ... dut-elle avouer. Mais bon, ça en vaut la peine, n'est-ce pas ?

Charlotte était prête à abandonner toutes les grasses matinées, si c'était pour profiter d'un pareil moment, seule avec Rabastan.
Elle plongea son regard dans celui du jeune homme et lui sourit. Oui, ce réveil matinal en valait vraiment la peine et elle aurait été ravie de se lever aussitôt même sans la promesse d'admirer le soleil, tant que c'était pour la compagnie du Vert et Argent.

La jeune fille avait en effet des petits yeux, elle semblait comme sortir d'un rêve. Pourtant le monde le matin, il n'y avait rien de plus beau. Il sourit alors, un sourire bien étrange, plutôt énigmatique. Une pensée ou plutôt une question effleura son esprit à la réplique de la jeune fille. Ca en valait la peine ? Il posa les yeux sur le lac qui se perdait à l'horizon, avant de reposer son regard sur la jeune fille, la coeur battant étrangement. Cette scène ne devrait pas avoir lieu, il le savait, et sa question serait des plus déplacé. Mais il ne put empêcher les mots de sortir, d'etre prononcé.

"Et qu'est ce qui en vaux la peine ?" demanda-t-il d'une voix douce. "Le levé de soleil ou moi ?"

Charlotte sacrifiait une grasse matinée pour lui, tandis que Serena l'évitait et se montrait peste. Une distorsion avait eu lieu dans son monde, et il était un peu perdu désormais. Les charmes de la jeune fille ... Charlotte était très belle, vraiment charmante. Elle était une amie, mais parfois il lui semblait ... Non ! C'était uniquement le fruit de son imagination, il faisait ça que pour blesser Serena. Et pourtant la petite voix sonna faux à ses oreilles. Il n'était pas du genre à utiliser ses amis pour parvenir à ses fins, il le savait.

Charlotte tressaillit à la question de Rabastan. Elle détourna le regard qui quelques instants était resté posé sur le Vert et Argent. Heureusement que les ténèbres cachaient ses joues en feu. Elle posa ses yeux sur le lac et ne dit rien. Que devait-elle répondre un mensonge ou la vérité ... Parce que si elle disait la vérité, n'allait-elle pas tout gâché ? Son coeur se mit à battre un peu plus vite. Plus elle attendait, plus elle avait l'impression qu'elle s'enlisait.
Avec une lenteur toute délibérée, elle finit par tourner la tête vers le Serpentard. Ses joues étaient toujours en feu, mais elle était certaine que l'obscurité cacherait cela aux yeux de Rab ... enfin elle espérait. Elle pouvait toujours essayer de s'en sortir par une autre question, mais pas sûr que cela satisfasse Rab ...

- Ce qui en vaut la peine ... commença-t-elle par répéter. Eh bien ...

Elle s'interrompit quelques instants. Par Merlin, elle avait envie de crier "Toi !" mais elle ne pouvait quand même pas lui avouer cela !

- D'après toi pourquoi suis-je venue ici ce matin ?

Et voilà, elle venait de lui retourner la question et quelque part, cette non-réponse sonnait comme un aveu. Sinon pourquoi prendre tant de détour, elle aurait dû répondre simplement pour le soleil ...

Rabastan observa la jeune fille qui avait détourné les yeux à sa question. Elle laissa un ange passé au dessus d'eux, mais quel ange ? L’ange de la tragédie, celui de l’amitié, celui de ... Quel autre ange aurait pu passer par la ? Aucun ! Il ne la quittait pas des yeux, avala par moment difficilement sa salive. Il n'aurait pas du le demander. Elle allait repoudrer quoi ? "Toi ... J'aime passer du temps en ta présence ?" Et après ? CA ne voudrait rien dire, Charlotte était juste une amie.

Et si elle répondait le levé du soleil, il saurait qu'elle mentirait. Pourquoi avoir posé cette question ? Et son regard rencontra de nouveau celui de la jeune fille. Et son coeur s'accélérât d'un coup étant prit à son propre piège. Futé la Charlotte, une belle adversaire, des plus charmante. Pourquoi était elle venu ?

La c'était lui qui était prit au piège. Si il répondait lui, ça sous entendait que c'est ce qu'il espérait. Mais c'est le cas non ? Alors pourquoi ... L'image de Serena le frappa alors, son esprit le torturant un peu plus. Si il répondait le soleil, ça voudrait dire ... Pff il en savait rien lui ! Il commençait en s'embrouiller dans ses réflexions. Il sourit alors, une réponse encore plus évidente lui frappant l'esprit. Son regard se fit plein de malice. Chasser la gêne qui s'était installé.

"Pour le pique nique ! Je sais que tu es gourmande, et un pique-nique fait maison, entièrement par mes blanches mains, ça en vaut la peine !"

Il sourit un peu plus, mais il se sentait mal, mal de se subterfuge pour ne pas aller sur un terrain beaucoup trop glissant. Bon c’était pas lui qui l’avait préparer, mais il l’avait commander aux elfes ! Mais il espérait qu'elle ne le relancerait pas. Lâche ! Ce mot raisonna en lui, en écho avec trahison !

Le silence régna de nouveau après la non-réponse de Charlotte. Pourquoi Rab mettait-il autant de temps à répondre ? Etait-il aussi gêné qu'elle de cette question ? Mais alors dans ce cas, pourquoi l'avoir posée ? Finalement la réponse de Rabastan ne tarda pas. Charlotte sursauta ... Ce n'était pas du tout la réponse qu'elle attendait ! Et puis elle gourmande ? Même pas vrai ! Et voilà que sa mauvaise foi refaisait surface ...

- Comment ça moi gourmande ? Tu es très mal renseigné ... Je ne suis pas gourmande ... j'apprécie juste les bonne choses ... comme le chocolat ...

Elle allait continuer son énumération quand elle se tut tout à coup. Elle regarda Rabastan, une lueur étrange s'étant allumée dans le regard de la Verte et Argent.

- hey, hey ... Mais c'est que tu détournes la conversation, là ... avec le pique-nique et ma soi-disante gourmandise ! Et puis d'abord, le pique-nique n'était pas dans les propositions que tu avais faites ... C'est pas juste ...

Charlotte se tut ; la sorcière se demandait si elle devait continuer sur le terrain glissant que Rabastan avait lancé. Elle ne savait que faire, elle était partagée ...

- Alors ?

Sa voix n'avait été un murmure, elle ne savait même pas si Rab l'avait entendue.

Elle n'était pas gourmande ? Mais alors elle était menteuse, et ooohhh la menteuse! Ce n’était pas bon de mentir ! Elle appréciait juste les bonnes choses ? Le chocolat ? Justement, il y avait des madeleines au chocolat dans les plats prévu pour le petit déjeuner. Mais un noeud se forma dans son estomac et il détourna les yeux sur l'horizon. Non il ne fallait pas qu'elle relance. Et voila !

Oh mais au jeu du : quand je veux pas répondre, je répond pas, il était très doué le Rabastan. Les propositions faites c'était lui ou le lever du soleil. Et qui disait levé de soleil incluait une autre personne. Il la regarda alors, un air enfantin dans les yeux, comme si il était redevenu enfant et que sa mère jouer a l'inspecteur à savoir qui avait cassé la fenêtre. Rodolplus était moins doué que lui, et donc était bien plus souvent puni que lui.

"Pour ... Rencontrer Aurore." Il se passa alors la langue sur la lèvre inférieure. Ca sous entendait donc que c'était pour le lever du soleil. Au fond, pourquoi viendrait elle spécialement pour lui. Il n'en valait pas tant que ça le détour. Alors qu'un lever de soleil, c'était assez extraordinaire pour ça. Bon il ne fallait pas qu'elle relance le sujet, car autrement ça finirait mal ... "Elle ne devrait plus tard, il ne faut pas manquer le spectacle." Le premier rayon du soleil, le rayon rouge, le rayon qui laissait selon les légendes entrevoir la déesse qui sortait de son océan.

Charlotte avait reporté son attention sur le ciel qui commençait doucement à s'éclaircir. Maintenant le soleil n'allait pas tarder à apparaître. Elle verrait donc si Rabastan avait raison et si effectivement les levers de soleil étaient mieux que les couchers.
Pour l'heure, Charlotte était un peu pensive. La discussion qu'ils étaient en train d'avoir la travaillait quelque peu ... Elle laissa échapper un petit soupir.
Il finit par répondre. Elle sourit. Oui, c'était vrai au final ... au départ, ils étaient bien venu pour cela, non ? Etre les spectateurs de l'arrivée de la déesse ... Pourtant, Charlotte n'avait qu'une envie lui crier qu'il avait perdu, qu'elle n'était pas venue pour le lever du soleil mais bien pour lui ... n'arrivait-il pas à le lire dans son regard ?
Elle tourna la tête vers le jeune homme et lui sourit. Elle distinguait de plus en plus nettement les traits fins et délicats du visage du sorcier.
Elle acquiesça en souriant de nouveau.

- Alors attendons Aurore, murmura-t-elle.

Le vent soufflait pourtant doucement, mais la sorcière frissonna tout de même. Elle réajusta un peu plus sa cape contre elle. Soudain, elle bougea légèrement et prit la parole.

- je ... je peux ?

Et sans attendre la réponse de Rabastan qui ne devait pas comprendre de quoi elle parlait, elle alla se coller contre lui, presque comme la dernière fois. Sauf qu'il manquait les bras du Serpentard l'enlaçant.
Elle se mordit la lèvre, soudainement gênée et trouva la seule excuse - débile, il était vrai- qui lui vint à l'esprit.

- Disons que c'est ma récompense de l'autre jour ... que je ne t'avais pas encore réclamée, sourit-elle.

Elle se mordilla de nouveau les lèvres, avec l'impression de se dévoiler encore plus au lieu de cacher ce qu'elle ressentait vraiment ...

Elle ne devait pas relancer le sujet, car lui, au fond de lui, au plus profond de lui même, kil espérait que c'était pour lui qu'elle était la. Que c'était sa compagnie qu'elle recherchait et appréciait. Lui même, pour une fois, étant la pour autre chose que le lever du soleil. Mais non ... Elle n'était qu'une amie, et entre amie on passe de bon moment. Il n'y avait aucune différence dans cette scène que celle ou ils étaient aller visiter la salle des serpents. C'était les deux mêmes amis. Et si sa relation avec Serena s'était un peu dégradée, ça n'influençait en rien l'amitié qu'il avait pour Charlotte.

Il inspira soulagé à sa première réplique. Oui attendre la déesse Aurore. Mais alors, il senti la jeune fille bouger et celle ci vint de blottir contre lui. Il tourna la tête étonnée vers elle, son coeur se mettant à battre bien trop sourdement. Il avait l'impression que les sirènes du lac pouvaient entendre son battement. Il l'observa, un peu perdu, puis sourit. La récompense ? Ah oui elle avait réussit a faire voler un balai pourri de l'école.

Rabastan posa les yeux autour d'eux, avant de se décaler de la jeun fille et de tendre le bras pour attraper la couverture qui était a coté d'elle. Il lui posa délicatement sur les épaules, se couvrant aussi avec. Couverture pour deux ! "Comme ça on sera mieux, et tu n'attrapera pas froid !" Il ne manquerait plus que Charlotte tombe malade par sa faute. Il passa alors son bras autour de la taille de la jeune fille, pour qu'elle soit posée contre son torse et non son bras qui était moins confortable quand même. Se faisant il ne la quittait pas des yeux. Il n'avait pas besoin que le jour se lever pour arriver à percevoir sa beauté !

La plus grande crainte que Charlotte éprouva alors fut que Rabastan la repoussa. Elle avait bien vu l'étonnement se peindre dans ses yeux lorsqu'il l'avait regardée. Mais apparemment, sa présence contre lui ne le dérangeait pas. Un petit sourire naquit sur son visage.
Pourtant quelques secondes après, elle se sentit bouger et la Serpentard crut que le sorcier se décalait pour de bon. Elle se rendit compte de son erreur quand elle le vit prendre la couverture et la poser sur ses épaules. Rabastan aussi profita de la chaleur de la couverture.
Son coeur ne fit qu'un bond quand le jeune homme passa son bras autour d'elle. Instinctivement, Charlotte se blottit un peu plus contre lui et finit par appuyer sa tête contre l'épaule du jeune homme. Un sentiment de déjà-vu : elle avait l'impression de retourner quelques temps en arrière, quand elle s'était nichée de la même manière contre Rabastan pour admirer le coucher du soleil. Cela devenait une habitude, une habitude très agréable qu'elle n'avait pas envie de changer.

- Merci ... souffla-t-elle doucement.

C'était un double merci en fait : pour la couverture et pour qu'il la tolère dans ses bras, mais ça, il n'était pas censé le savoir.
Charlotte avait parlé à voix basse sans trop savoir pourquoi. Peut-être pour ne pas briser la sérénité du moment ?

Il avait vécu une scène similaire, avec Serena ! Mais la, les circonstance n'était pas les même. Il était venu ici pensant etre seul et elle l'avait suivit. Alors qu'aujourd'hui c'est en toute légitimité que Charlotte était entré dans son monde, ce monde d'avant la vie, d'avant le soleil. Elle s'y était incrustée de la plus douce des manières. Serena ... Ca avait été différent, il s'était un peu senti obligé sur le moment de partager ce moment avec elle, mais pas une obligation désagréable, bien au contraire. Une douce obligation, mais une obligation ! Il avait fait ce qu'il devait faire.

Des nuances de sa vie dont il prenait conscience. Et ses pensées furent aussitôt chassé par ce qui se produisit en moins d'une demi seconde. Il apparu, le premier rayon de soleil scintilla sur l'étendu d'eau comme pour la chatouiller et la réveiller. Et le rose du ciel s'embrassa alors, légèrement, reflétant ce tout petit rayon, qui fut aussitôt accompagné par d'autres, des dizaine et des centaines de rayons du soleil qui ordonnait a la vie de s'éveiller, aux oiseaux de sortir de leur nid et de chanter, réveillant les hommes, et la nature. La rosée serait aussi appelée à disparaître sous ses rayons, marquant la fin de la nuit, le début du matin.

Le soleil se levait maintenant, offrant à Rabastan ce spectacle qu'il aimait tant et qu'il espérait vraiment, que la jeune fille aimerait aussi. Regretterait elle de ne pas avoir dormit ce matin la ?

Les yeux de Charlotte étaient posés sur l'horizon qui tout à coup s'embrassa. Il n'y avait rien qu'une claire et pâle lueur et l'instant d'après c'était comme si un feu puissant embrasait cette limite entre le ciel et la terre. Le premier rayon daignait enfin se montrer, explosant dans un déluge de lumière, marquant ainsi le début d'un nouveau jour. Eblouie, Charlotte ne put s'empêcher de cligner plusieurs fois des yeux. La sorcière avait un peu bougé, s'étant redressée pour mieux profiter du spectacle, sa tête avait abandonné l'épaule de Rabastan.

- C'est magnifique, murmura la Verte et Argent sans détourner les yeux du spectacle.

Le ciel flamboyait, le lac aussi comme si ces deux éléments brûlaient ardemment dans des rouges, des oranges et des ors tous plus étincelants les uns que les autres. Lentement le soleil sortait de son sommeil, envahissant à chaque instant un peu plus le ciel, obligeant la nuit à reculer encore et encore jusqu'à ce qu'elle disparaisse totalement.
Charlotte finit par tourner la tête vers Rabastan, un grand sourire sur le visage.

-Je dois m'avouer vaincue, lança-t-elle alors. Un lever de soleil, c'est mille fois mieux qu'un coucher de soleil ! Tu as gagné, me voilà converti à ta cause !

Charlotte s'était redressé, observant le spectacle. Il avait pourtant toujours sa main autour de la taille de la jeune fille, tout en observant le lever du soleil. Une main qui commençait à le brûler, qui semblait prendre feu, comme si le mot coupable y était écrit. Ça n'allait pas avec Serena et lui se rapprocher de Charlotte ... Il n'en avait pas le droit. Mais d'un autre coté, qui disait que c'était en rapport avec le fait que ça n'allait pas bien avec Serena. Du temps ou ça allait, il était quand même proche de Charlotte, quand ils avaient découvert la chambre, à l'anniversaire de la jeune fille, il était tout aussi proche de la jeune fille. Donc ça n'avait pas de rapport direct aujourd'hui, du moins pas forcément.

Voyait il des problème la ou il n'y en avait pas ? Est ce que parce qu'il était en froid avec Serena, il devait pour autant être en froid avec tout le monde ? Où était ce juste la culpabilité qui se déguisait sournoisement ? Au fond, la vrai raison du malaise, était elle bien son rapprochement avec Charlotte, ou plutôt le fait que même si il était en froid avec sa petite amie, il pouvait continuer a être heureux ? Car c'était peut être la que ça blessait ! Il devrait a l'heure actuelle se morfondre dans son dortoir, ou cherchait a s'expliquer avec sa belle mais non ! Il regardait un lever de soleil avec sa meilleure amie. Rabastan sourit alors, se sentait tellement plus soulagé de ces pensées qui prenaient forme dans son esprit. Au fond, c'était ça plus qu'autre chose qui l'embêtait, mais c'était son droit ! Il avait le droit d'être heureux, même si sans Serena ça n'allait pas.

L'exemple qui lui venait a l'esprit pour confirmer tous ça: ses parents ! Oui encore eux, mais quand une dispute éclatait à la maison, Alicia se retrouver à faire les boutiques a Milan, Rome ou Paris avec ses amis, tandis que son père se rendait au champs de course pour oublier et passer un bon moment avec Cygnus. Donc quand l'amour n'allait pas la vie continuait son cours.

Il tourna les yeux vers la jeune fille, se sentait beaucoup mieux. Oui il avait le droit d'être heureux même sans Serena. La réconciliation arriverait en temps et en heure. Il l'avait convaincu.

"Je te l'avais dit ! Tous les matins a trop dormir, tu manque le plus beau des spectacles." Il reposa les yeux sur l'horizon qui continuait à s'embrasser, à s'enflammer. "Tu veux petit déjeuner ?"

Charlotte éclata doucement de rire.

- D'accord, d'accord, je veux bien admettre que je manque quelque chose les matins, à dormir mais quand même ... la grasse matinée, ça a ses charmes aussi ... Il faudrait ...

Charlotte se tut soudain, en se rendant compte de ce qu'elle allait dire : lui proposer de partager une grasse matinée avec elle ... Le rouge lui monta tout à coup aux joues. Elle continua de suite, gênée.

- Un petit déjeuner ! bien sûr ! Le grand air, ça creuse et puis ce panier nous nargue depuis tout à l'heure, je suis curieuse de voir ce qu'il renferme ! sourit-elle.

Elle espérait que le jeune homme n'allait pas la questionner sur son début de phrase avortée et qu'il allait plutôt rebondir sur le thème du petit déj'

La grasse matinée avait ses charmes ? Rester au lit à dormir ? Bien sur il le savait. Quand il veillait tard, c'est clair qu'il ne se levait pas très tôt pour observer le levé du soleil. Il fallait faire la part des choses. Il faudrait ? Il faudrait que quoi ... Mais elle ne fini pas sa phrase relançant le sujet du petit déjeuner.

Il l'observa alors, suspect. "Il faudrait quoi ? Tu sais que j'ai déjà fait la grasse mat. Je ne fais pas parti de ses gens qui se couche comme les coqs. Quand je veille tard, j'aime bien dormir tard. Enfin surtout depuis que ..."

Son regard se voila. Depuis qu'il n'allait plus voler le matin, et donc depuis qu'il avait été virer de l'équipe. Avant c'était couché tôt pour ne pas cumuler une fatigue inutile. "Depuis que je ne me concentre plus que sur mes cours." résuma-t-il pour ne pas aborder le sujet qui face. Il détacha alors sa main de la taille de la jeune fille et attrapa le panier qu'il posa devant eux sur la nappe. "Alors ce que j'ai prévu comme petit déjeuner ..."

Il ouvrit le panier, découvrant tout un assortiment de mets différents, allant d'un plat de madeleines aux chocolats, a une sorte de thermos version sorcier pour conserver le chocolat chaud ... au chaud. Il sorti deux mugs et en tendit un a la jeune fille. Il prit alors le thermos version sorcier et rempli le premier mugs, celui que tenait Charlotte de chocolat chaud, puis il fit de même avec le sien.

Charlotte aperçut de la suspicion dans le regard de Rabastan et le voilà relançant le sujet de la grasse matinée en reprenant son début de proposition. Il enchaîna alors directement sur sa propre expérience en grasse matinée et Charlotte en fut soulagée. Elle aurait dû improviser un mensonge et devoir mentir au sorcier était quelque chose qui lui déplaisait, sans trop savoir pourquoi d'ailleurs. Elle l'écouta en silence, remarquant bien sa petite hésitation. Il devait probablement faire allusion au Quidditch. Elle lui adressa un petit sourire, ne sachant pas trop quoi lui répondre.
Ce fut alors qu'il ouvrit le panier et pour cela, il dut ôter la main qu'il avait posé sur la taille de la sorcière. Elle eut un petit pincement au coeur déçu ... mais bon c'était ou le petit déj ou Rab ... Et quitta à choisir entre les deux, elle aurait encore une fois choisi le sorcier.

- Oh oh ! s'exclama-t-elle en voyant les trésors que renfermait le panier.

Elle détacha ses yeux des madeleines au chocolat qui avait attiré son attention et se tourna vers le Serpentard.

- Eh bien, ça c'est du petit déj', sourit-elle.

Elle récupéra alors le mug qu'il lui tendit ; rapidement une douce odeur de chocolat chaud envahit l'air. Elle regarda le liquide velouté en souriant.

- Est-ce le traditionnel chocolat chaud ou le chocolat chaud version Rabastan ?demanda-t-elle en riant et en repensant au chocolat firewhisky.