Explications a demi voix [Felicia]

~ Lundi 23 Mars ~
~ fin d'après midi ~

Ca faisait une semaine que les cours avaient reprit, une semaine que sa vie avait sombré peu a peu dans un sacré bordel. La, Aidan était a la bibliothèque. Il n'avait pas divination, et avait décider de réviser. Et pourtant, le parchemin devant lui n'était pas du tout couvert de sa fine écriture. Quelques taches d'encre s'était faite, formé par l'unique plongeons de la plume dans l'encrier. Plongeons qui n'avait servit a rien, car aucun mot n'était venu se former.

Aidan était perdu dans ses pensées, si triste. Il n'aimait pas ça, il n'aimait plus sa vie. Sans Felicia, elle avait une mauvaise odeur. Sa dernière conversation avec la jeune femme n'avait pas été des plus agréables, loin de là. Il ne comprenait pas la verte et argent. Elle le repoussait, elle le chassait peu a peu de sa vie. Lentement, d'une façon presque tortionnaire. S'en rendait elle seulement compte ? Il secoua al tête et soupira. C'était une chose de devoir rester neutre, c'était autre chose de faire une pause. Ca servait a quoi ? A part a rendre leur séparation plus insupportable.

Il ne savait plus où il en était, ce qu'il devait faire. Elle commençait a se poser des questions sur son passé, et ça il n'aimait pas. Non ! Mais pouvait il la laisser ignorante de ce fait ? Ca devait jouer dans la balance. D'un autre coté, elle ne semblait pas prête a faire un choix, pas pour le moment.

Il soupira sentant son ventre de contracter. Il n'avait rien avalé au petit déjeuner ni au repas du midi, mais il n'avait pas faim. Il reposa les yeux sur le livre et l'ouvrit, quittant ses sombres pensées pour ses études. Il se devait de rattraper la semaine de cours qu'il avait loupé.

En ce lundi, Félicia avait l'impression qu'elle n'était bonne à rien. Même pendant le cours de Potions, qui était pourtant un de ses cours préférés, elle avait fait une erreur car elle avait mal lue la consigne, et avait du tout recommencer. Ca l'énervait, elle n'arrivait pas à se concentrer car ses pensées revenaient toujours vers Aidan! A leur dernière discussion notamment...il croyait qu'elle était insensible, que ça ne la touchait pas d'être loin de lui ou de songer à le quitter. Il n'avait pas voulu répondre à sa question et l'avait embrassé...et elle, qu'est-ce qu'elle avait fait? Elle l'avait repoussé deux secondes après, en insistant sur ce qu'elle avait demandé.

Mais qu'est-ce que ça pouvait bien faire hein? Pourquoi avait-elle insisté sur ce que Rabastan lui avait dit?! Qu'est-ce qu'elle s'en fichait en fin de compte...il lui manquait. Elle n'aimait pas se fâcher avec lui, elle n'aimait pas ne pas être près de lui...de voir son indifférence. Elle avait essayé de ne pas montrer ses sentiments, de devenir insensible oui, de marbre, pour garder la tête froide, ne pas plonger...elle ne voulait pas qu'il croit qu'elle s'en fichait, que tout allait bien pour elle et qu'il était le seul à souffrir...car c'était faux!

Après le déjeuner Félicia était allée à la Bibliothèque, tandis que certains se dirigeaient vers le cours d'Arithmancie. Comme Aidan... après avoir terminé ce qu'elle voulait faire, elle alla ranger les livres qu'elle avait utilisé et vît alors le Serdaigle entrer dans la Bibliothèque. Son cœur se serra, et instinctivement elle se cacha de lui, serrant son livre contre elle. Elle l'observa s'asseoir à une table, seul, et doucement elle reposa son livre dans sa rangée. Il était là...à quelques pas, la tête penchée sur son parchemin mais elle ne le voyait pas écrire.

Elle retourna à sa place, s'apprêtant à partir mais en mettant le sac sur son épaule, elle s'arrêta. Elle ne pouvait pas le laisser croire toutes ces choses...cette idée lui était insupportable. Et c'était l'occasion...il était seul, et ne bougeait pas...aucun de ses amis n'allait arriver si? Elle resta debout en faisant danser ses doigts sur le bois de la table puis se décida à aller vers lui. Elle s'approcha de sa table, anxieuse, se posa en face de lui et sans même demander son autorisation s'assied à la chaise en face de lui, posant négligemment son sac sur la table à côté d'elle.

"Je peux te parler?" demanda-t-elle avant d'ajouter plus bas "C'est important."

Il allait devoir apprendre a se blinder de nouveau, à être indifférent à ce qui l'entourait, comme quand il était petit. Quand il était malade ... deux ans a vivre dans un hôpital. Combien de fois c'était il laissé faire, le regard hagard, sans réagir a rien, se laissant se manipuler comme une marionnette de chiffon, subissant leur traitement, leur examen, leur séance de torture.

Il partait, quittait son corps, ne voyait rien, n'entendait rien. Parfois il se plaisait a imaginer qu'il voyager vraiment, qu'il partait loin, très loin de ce lieu qui était devenu sa prison. Là, il n'avait pas besoin d'aller aussi loin, juste de rester indifférent, juste de ne plus penser.
Et justement, quand il se mettait à travailler sur son devoir, rattrapant le cours de métamorphose, il entendit des pas. Ne relevant pas la tête, pensant que ça ne le concernait pas, il entendit néanmoins la chaise en face de lui être tirée et une personne s'y asseoir. Il releva les yeux sur elle, dans un geste vif et son regard se stoppa dans des abîmes vert émeraude qu'il aimait tant contempler. Felicia ... Mais qu'est ce qu'elle faisait la ? Il l'observa sans ouvrir la bouche et l'écouta.

Lui parler ? Important ? Son estomac se contracta ! Naturellement ... après la conversation qu'il avait eue, son choix semblait désormais évident. Elle avait choisi, elle avait prit sa décision, et lui n'en aurait que le coeur un peu plus brisé.

Il acquiesça de la tête sans rien dire, attendant le verdict final, celui qu'il connaissait déjà. Il abandonnait la partie, ça le désolait, mais que pouvait il faire d'autre ? Et puis c'était tellement plus facile de renoncer .... Le combat c'était perdre tout ce qu'on avait. Renoncer, c'était tout abandonné ! Entre perdre et abandonner, les conséquences n'était pas les mêmes.

Ce Welborn fichait quand même un sacré bazar...et l'obligeait à devoir choisir entre Aidan et ses parents. Bon...elle se doutait que ce jour allait arriver si tout allait bien avec le jeune homme, mais y être confronté si tôt! Elle n'avait même pas eu le temps de profiter de sa jeunesse qu'elle se retrouvait fiancée. C'était injuste, et encore plus qu'elle ne puisse pas tout simplement rester avec Aidan sans avoir peur de ses parents, qu'elle sache à l'avance qu'il ne leur plairait pas du tout et réagiraient fortement, en tout cas...sa mère deviendrait folle.

Et depuis, ses discussions avec Aidan se terminaient en disputes, entre eux il y avait un froid, de la gêne, de l'indifférence...de la colère...et il pensait que tout ça ne la touchait pas, et qu'il ne lui manquait pas. S'il savait...depuis l'annonce de ce mariage arrangé, Félicia ne s'est jamais sentie aussi mal, aussi perdue, aussi désespérée. Combien de fois avait-elle pleuré chez elle le soir dans son lit? Et après à Poudlard, elle peinait à trouver le sommeil, la semaine précédente avait été un désastre. Elle n'arrivait plus à rien, et c'est pour ça qu'elle voulait se forger une carapace contre tout, même contre lui pour ne pas plonger dans ses émotions déferlantes.

C'était dur pour lui...d'autant qu'il ne pouvait rien y faire. Il ne faisait que subir, et attendre. Elle imaginait comme ça pouvait être horrible, et que c'était à cause d'elle qu'il souffrait autant. Pouvait-elle lui tenir rigueur de sa colère? De ce qu'il avait pu dire? Elle avait beaucoup de peine, et souffrait tout autant de lui infliger ça, et au fond...le choix qui s'imposait à elle malgré tout prenait forme. Parce qu'elle avait de plus en plus l'impression que ce choix ne lui appartenait pas vraiment. Et pourtant...elle n'osait le sous-entendre, car elle avait toujours espoir...que ses parents changent d'avis, que Welborn change d'avis, qu'il se passe quelque chose qui ferait qu'elle n'aurait pas à choisir.

Alors voilà pourquoi elle était là, qu'elle ne voulait pas couper court à sa relation avec Aidan, qu'elle voulait se justifier, qu'elle ne voulait pas qu'il pense des choses fausses. Il comptait pour elle, et elle voulait qu'il le sache, et qu'il sache qu'il n'était pas seul...Après son autorisation, elle eut un soupir en observant les tâches d'encre sur le parchemin du jeune homme.

"Je n'ai pas arrêté de penser à samedi...et je suis désolée." elle releva les yeux sur lui, ses mains jointes sur la table. "Je suis désolée d'avoir insisté pour cette histoire et de lui avoir accordé tant d'importance, c'était stupide. Et aussi de t'avoir fait croire que j'étais indifférente à notre éloignement, à toi...parce qu'il n'y a pas plus faux."

Elle rebaissa les yeux, n'ayant rien à voir avec la Félicia qui était venue le samedi avec son masque de marbre et sa détermination à résoudre un problème qui la troublait. Elle se mordit la lèvre en bougeant de nouveau ses mains de position, replaçant une mèche puis les replaçant sur la table.

"Je me sentais si mal la semaine dernière, j'ai voulu m'éloigner de tout ça, tout voir avec un œil plus extérieur et ne pas me laisser submerger par ce que je ressentais, surtout avec toi. Je t'ai...repoussé parce que je savais que si je laissais mes sentiments me conduire, je ne voudrais plus te lâcher..."

Après tout, ce n’était pas si mal. En laissant tomber les armes, il souffraient moins, l n’espérait pas, il se considérait comme perdant. Il avait déjà tout perdu, mais avait il seulement eu quelque chose a perdre ? Félicia ? Il avait toujours su que ses parents ne l’accepteraient pas, sang mêlé qu’il était. Il l’avait toujours su que la demoiselle était promit a un homme plus pure que lui, et aujourd’hui tout se concrétisait juste un peu trop vite, les désirs de redorer le blason des Vipance étant plus fort que celui de laisser a leur fille le choix d’un homme qu’elle aimait. Non ! Ils avaient trouvé la perle rare, celui par qui l’honneur et la fortune reviendraient.

Et elle allait lui annoncer que son choix était fait. Qu’au fond, pourquoi devrait elle faire un choix si lui-même ne se battait pas pour elle. Mais il releva les yeux, étonné, quand elle commença à évoquer le samedi précédent. Elle s’excusait même ! Mais oui ! Il détourna les yeux sur un rayon de la bibliothèque. Il n’avait pas du tout apprécié la jeune femme qu’il avait en face de lui, il ne l’avait pas aimé, il l’avait détesté même. Elle n’était pas celle qu’il aimait.

Il reposa les yeux sur elle, l’écoutant sans l’interrompre. L’historie de Lestrange … qu’est ce qu’il avait eu besoin d’aller le lui raconter ? Et cette indifférence … elle l’avait repoussé, l’accusant de vouloir l’embobiner. C’était peut etre ce qu’il lui avait fait le plus de mal. Lui ne penser qu’à ses lèvres qu’il n’avait pas goûtées depuis un mois, et elle, elle le voyait fourbe, mal intentionné.

Aidan l’observa, elle semblait sincère, elle semblait vraiment s’en vouloir. Il sourit alors, l’observant se torturer les mains, et cette façon qu’elle avait de se mordiller la lèvre quand ça n’allait pas. Il recroisa son regard vert émeraude d’une beauté innommable, suivant ensuite le mouvement de sa main, replaçant une mèche de cheveux. Elle était sublime.

Mais à la suite, son cœur se serra. Elle l'avait repoussé par peur de ne plus vouloir lui dire au revoir ? De ne plus pouvoir le quitter ? Donc au final, c’était bien ce qu’elle comptait faire … Il détourna les yeux, ne sachant plus quoi penser. Elle venait s’excuser pourquoi alors ? Tout aurait été plus simple de rompre dans ses circonstances là.

« Je peux comprendre ! » murmura-t-il en relevant les yeux sur elle. « Mais je ne comprend pas ce que tu attend de moi. Je dois juste attendre que tu choisisses tes parents, pour te facilité la tache ? Sans essayer de me battre, sans avoir le droit d’etre avec toi ? Je suis perdu, je l’avoue. »

Non que devait il faire ? Quand il ne faisait rien, on le lui reprocher, quand il essayait de l’embrasser, il se faisait repousser. Felicia voulait prendre de la distance avec lui pour mieux le quitter, mais alors pourquoi était elle venu s’expliquer ?

Elle n'arrivait pas à se contrôler elle-même, et ce genre de sentiments et d'attachement envers une personne autre que ses parents était nouveau pour elle. Elle ne savait pas comment faire, et n'arrivait pas à trouver le bon équilibre pour ne pas totalement s'en imprégner à corps perdu mais ne pas les oublier non plus. Et elle était contradictoire avec elle-même, elle le savait! Elle n'arrêtait pas de changer d'avis et de décisions sur son comportement. Elle avait toujours été comme ça, elle était toujours trop hésitante sur tout et c'est pour ça qu'elle évitait les choix. Et puis...elle était lâche, ça aussi elle le savait. Elle avait trop peur de tout, des gens, de ce que ses actes pourraient engendrer,...elle n'aimait pas trancher, mais du coup restait constamment entre deux.

Elle appréciait Arthur alors qu'il ne correspondait pas aux valeurs qu'on lui avait inculquée, alors elle parlait avec lui mais n'osait pas trop se montrer avec lui de peur de ce que les Serpentards pourraient penser. Elle n'aimait pas se montrer ou s'attacher aux gens, et pourtant elle avait l'impression de ne faire que ça depuis quelques temps. Aidan signifiait tant pour elle, mais malgré ses sentiments elle était sur le point de l'abandonner, par peur de ses parents et de ce qui pourrait en découler.

Et si elle choisissait le jeune homme, tout ce qu'elle perdrait...et si ça ne marchait pas entre eux finalement? Elle se retrouverait seule, et aurait trahi sa famille et ceux comme elle pour rien! Aidan était-il une valeur sûre? Et pourtant elle ne voulait pas encore totalement opter pour une des solutions, elle restait entre les deux...la facilité. Elle faisait toujours comme ça l'arrangeait, la solution la plus facile. Alors elle ne voulait pas être complètement avec lui pour ne pas le choisir, mais pas non plus le quitter et couper tout lien avec lui car ça voudrait dire qu'elle a choisit l'autre côté.

Et dans tout ça, Aidan était perdu, car il ne comprenait pas ce qu'il devait faire, ce qu'elle voulait qu'il fasse. Elle-même ne le savait pas...elle releva ses mains vers son visage, enfouissant celui-ci dans ses mains. Elle les enleva dans un autre soupir et garda les yeux baissés sur la table.

"Aidan, je ne sais pas si tu l'as remarqué, mais je suis lâche, et faible. J'essaye à chaque fois d'éviter les choix, parce que j'ai peur de ce qu'ils impliquent. J'ai toujours essayé de faire en sorte de m'en sortir dans tous les cas, en me faufilant, en essayant de satisfaire tout le monde." elle releva les yeux vers lui, presque désespérée par elle-même.

"Et ce choix là est le plus effrayant de tous, et je me rends compte que je le repousse le plus loin possible..." elle sentît ses yeux s'humidifier et elle renifla en se prenant le visage dans la paume droite, accoudée sur la table. "Je ne sais pas moi-même ce que je veux et je suis sincèrement désolée que tu subisses tout ça..."

Qu’attendait elle de lui ? Que devait il faire ? Que ne devait il pas faire ? C'était trop confus, il était totalement perdu, et il n'aimait pas ça, mais alors absolument pas ça. Et ce qu'elle lui dit ne fut pas pur le rassurer. Il fronça aussitôt les sourcils, relevant un regard perdu sur elle. Et elle était lâche ? Mais comment ça ...

Ne pas faire de chois ? Éviter le plus possible de s'engager ? Attendre que les autres décident pour elle ? Elle était en train de lui dire qu'elle attendait un miracle pour ne pas avoir a trancher entre ses parents et lui ?

Mais déjà ... Elle ne devrait pas avoir à trancher. Non ! Il reposa son regard sur son parchemin, et les quelques taches qui s'y était abandonné, et qui formé une sorte de petit triangle, l'écoutant mais de loin. Pourquoi devait elle choisir ? Pourquoi était il tomber amoureux d'une fille qui devait tout quitter pour lui ?

Il releva les yeux sur elle, dans un mouvement lent, l'écoutant toujours mais sans trop comprendre. Il était pourtant Serdaigle, mais il refusait d'admettre ce qu'elle était en train de lui avouer.

Elle ne voulait pas faire de choix en claire. Elle attendait ... Peut importe qu'il en meurt, a partir du moment ou elle n'avait pas de choix a faire. Il sourit, las ! Un degré de lassitude qu'il n'avait jamais atteint. Même pendant sa maladie.

"Si je comprend bien, tu attend un miracle pour ne pas avoir à prendre de décision ? Et moi la dedans ? Je deviens quoi ? J'attends patiemment, sans me plaindre ?"

Non ça n'allait pas se passer comme ça. Elle ne pouvait pas lui faire ça, il n'allait pas l'attendre indéfiniment, quitte a tirer un trait sur eux, peut lui importait !

Oui elle était lâche, elle avait peur de prendre une décision, parce qu'elle avait peur de la regretter ensuite. Elle ne s'attachait pas aux gens pour ne pas être trahie ou blessée, elle choisissait partout la facilité. Elle n'était pas du tout du genre à être une meneuse, à dire aux autres ce qu'ils devaient faire. Elle n'aimait pas les responsabilités, et c'était bien exceptionnel qu'elle se soit inscrite rien que pour l'organisation de la soirée de St Valentin. Et pourtant à ce moment-là elle n'avait pas pensé à ce qui pourrait arriver de mauvais, les critiques ou autre. Parce que c'était pour Aidan, elle voulait que cette soirée soit parfaite. Que les autres se plaignent, qu'est-ce que ça pouvait lui faire?

Elle s'était senti une âme de chef pendant ces quelques jours de préparation, elle s'était sentie forte et sûre d'elle. Mais tout cela avait disparu à présent, elle se sentait au contraire faible, désespérée. Elle avait peur, de tout! Elle n'était pas comme ça d'habitude, pas à ce point, mais là elle avait l'impression d'être prise entre deux baguettes, qu'un seul faux pas la ferait tuer. Ou plutôt devant deux potions, l'une la délivrant de ses doutes et de ses craintes, lui assurant la vie qu'il lui fallait, l'autre étant un poison. Mais elle ne savait pas laquelle était la bonne! Alors elle ne touchait à aucune des deux, mais dans ce cas n'avancerait jamais. Elle attendait que quelqu'un intervienne et lui dise, c'est celle-ci la bonne! Mais le problème c'était qu'il y avait déjà eu des interventions de ce genre, mais pour les deux potions. Alors qui écouter?

Elle leva son regard sur Aidan, mais le rebaissa alors. Il y avait une donnée qu'elle semblait oublier...lui! Ce qu'il pouvait ressentir! Elle avait du mal à imaginer ce qu'il pouvait ressentir, à attendre qu'elle lui dise s'il devait l'oublier et passer à autre chose ou rester avec elle!

"Tu veux que je te donne une réponse? Je n'en ai pas, Aidan." elle se reprît en baissant le ton, se calmant. Cette situation l'énervait au plus haut point, elle ne pouvait pas continuer comme ça. "Comment puis-je savoir si je ne ferais pas une erreur? Et si je le regrettais, quel que soit mon choix? Je...je ne peux pas imaginer ce que tu ressens, et si tu en as marre et que tu me détestes..." elle fit une courte pose et conclut "C'est dans ton droit."

Elle n'avait pas de réponse ? Mais quand alors ? En aurait elle seulement une un jour ? Allait il attendre longtemps ? Et pourquoi au final ? Ne rien avoir à part le coeur brisée. Il détourna les yeux. Il reposa les yeux sur elle. Une erreur ? De le choisir lui ? N'avait elle pas confiance en ses sentiments ? A son amour ? Il l'aimait, comme il n'avait jamais aimé, il n'avait aimé qu'elle et il n'aimerait qu'elle.

Et en choisissant ses parents ? Trouverait elle le bonheur dans un couple arrangé pour l'occasion, avec un type pour qui elle n'éprouverait que du respect poli, sans sentiments ? Pourrait elle tomber amoureuse au fil des mois ? Des années ?

"Oui je veux une réponse, et je suis prêt a attendre, mais pas indéfiniment. Comprend le !" son regard marquait la torture qu'il vivait, cet enfer dans lequel il était plongé. "Et si oui j'en ai marre, marre de pas savoir, marre de me dire que le temps s'écoule et que tu t'éloigne de plus en plus de moi ... En revanche, je ne te déteste pas, non bien au contraire." Il ne pourrait pas, il ne pourrait jamais la haïr. Il l'aimait trop pour ça, du moins, pour le moment, tant que le choix n'était pas fait. "Je t'aime Felicia !" il plongea dans son regard, le coeur battant lourdement, mais au moins il battait ... il posa sa main sur celle de la jeune fille, dans une douce caresse. un contact doux, chaud.

"Il n'y a jamais eu aucune autre fille, et je sais qu'il n'y en aura jamais. Toi et moi, on est fait pour être ensemble. Je suis sur de mes sentiments, de mes intentions envers toi, c’est bien la seule chose qui me rende vivant a l’heure actuelle. Avant toi, c’est comme si il me manquait l’essence même de la vie. Mais toi, est ce que tu es sur de ce que tu ressent ?"

Si elle avait le moindre doute, dans ce cas c'était vraiment mal parti pour lui. Et il ne voulait pas qu'elle l'abandonne, il voulait qu'elle le choisisse, qu'elle reste avec lui. il serait sa famille, mais oui ! Il le voulait !

Elle était dans le doute, comme elle ne l'avait jamais été. C'était quelque chose qui déciderait de sa vie entière, et ça lui faisait peur. Et puis, elle n'y connaissait rien en ces sentiments, en "l'amour"! Elle n'avait certainement pas été éduquée dans ce sens, mais plutôt dans celui des responsabilités et des conséquences de ses actes, de la prévoyance et du respect de la famille. Or, cela semblait être tout le contraire de ce que Aidan représentait! Et pourtant... Ca l'énervait, elle n'était plus elle-même! Elle n'arrêtait pas de penser à ça depuis le début des vacances, et elle en avait assez. Combien de temps cela allait-il durer? Oui elle espérait que le destin fasse le choix pour elle, qu'il se passe quelque chose...mais Aidan n'attendrait pas éternellement, comme il le disait. Elle comprenait bien sur...et il avait raison. Elle s'éloignait de lui, parce qu'elle se remettait à ce qu'elle connaissait, la logique, le réel, tandis que lui voyait avec son instinct, avec autre chose que sa tête. En la voyant ainsi, comme depuis le retour des vacances, ses changements d'attitude envers lui, comment pouvait-il seulement être attaché à elle? Ne devait-il pas la détester?

Mais ce qu'il dit alors fut tout autre, et la touche profondément comme si ces mots étaient des mots inconnus, que c'était la première fois qu'elle les entendait chez quelqu'un, des mots qui n'avaient jamais eu beaucoup de sens à ses yeux mais qui aujourd'hui semblaient signifier tant... Elle en resta bouche bée, n'ôtant pas sa main de la sienne, un contact qui lui manquait comme tant d'autres. Mais...que disait-il? Jamais une autre? Faits pour être ensemble? La jeune fille avait l'impression que ces paroles ne s'adressaient pas à elle, qu'elles sortaient d'un livre ou d'une histoire d'amour dégoulinante qui lui faisait horreur. Mais dit par Aidan ça semblait si fort, si profond.

Depuis qu'Aidan était entré dans sa vie...ça avait tout changé. Comme si elle voyait tout sous un autre angle, qu'elle redécouvrait la vie, en même temps que les sentiments qu'elle éprouvait pour lui. Elle ne s'était jamais sentie aussi vivante ni aussi heureuse depuis qu'elle était avec lui, et il lui montrait que certaines choses étaient agréables, elle avait vraiment l'impression de voir tout d'un nouvel oeil, d'apprendre à connaître et à faire confiance à ce à quoi elle s'était toujours méfiée...tout cela se rappelait à sa mémoire en entendant le jeune homme, et elle en était très troublée.

Elle n'avait pas bougé d'un pouce quand il lui retourna la question. Elle le sentait, son coeur, qui battait. Et il battait pour lui...après ce discours comment vouloir encore le quitter pour épouser Welborn et remplir ses devoirs? Malgré que c'était ce que sa raison lui criait de faire... Les différentes émotions qu'elle éprouvait subitement semblaient trop fortes pour elle, et elle ne sentît pas les larmes couler doucement le long de ses joues.

"Je...je..." que devait-elle dire? "C'est trop, je n'ai jamais..." ressentit ces sentiments? Avoir déjà imaginer tout cela pour elle? "Je n'y connais rien à l'amour...mais je sais que je n'ai jamais ressenti ça pour quelqu'un d'autre, tu es unique, j'ai l'impression de tout voir différemment depuis que je te connais, et...je ne ressentirai sûrement jamais tout ça pour Welborn, je le sais bien."

Félicia ne bouge pas, elle semblait comme pétrifié, telle une statue d’une muse, belle, troublante, mais figeait dans le temps et l’espace. Même ses yeux semblaient fixé un point imaginaire. Mais elle était si belle. Trop belle ! Une beauté pour laquelle on pouvait se damner et c’est ce qu’il avait au fond en tombant amoureux d’elle. Ne pouvait il pas conclure un pacte obscure avec le diable pour que la demoiselle puisse tout avoir ? Ne pouvait il pas conclure un pacte, en échange de son âme pour que les parents de la jeune fille l’accepte comme il était ? Non … Ca marchait dans les histoires, dans un monde qui n’était pas le leur. Faust avait vendu son homme à Méphistophélès, mais au final, en était il pour autant plus heureux ? Ca semblait trop facile, et les choses acquises trop facilement perdaient beaucoup de leur valeur.

Aidan eut un petit sourire quand elle lui avoua ne rien y connaître à l’amour. Dans le milieu des sang pur, connu pour etre froid et autoritaire, ça ne l’étonnait pas. Enfin ils y avait deux milieu des sang pur, c’était celui des Serpentard et des pro magie noir qui était connu comme froid et autoritaire. Il avait déjà rencontre les parents de Judith et de Raine, chez eux, l’amour était un élément indispensable de leur vie, et pour cause, ils avaient choisi leur époux, on ne leur avait rien imposé. Imposé une chose par la force, ça la condamnait forcément au désintérêt amoureux non ?

Il écouta celle qui faisait battre son coeur, son cœur qui semblait se réveiller en sa présence, loin d’elle, il entrait dans une sorte de léthargie profonde. Pourrait il vivre une existence entière loin d’elle ? Non !

« C’est de ta vie qu’il s’agit Felicia. Tu devrais être la seule à décider pour toi. Tes parents ne devraient pas avoir le droit de t’imposer d’aimer une personne. L’amour … Pour certains c’est rien, ça vient avec le temps, ce n’est pas indispensable. Mais non ! On ne peut pas vivre une vie entière sans aimer, crois moi. Il … Ce Welbreuk machin truc ne pourra jamais t’aimer comme moi je t’aime, il t’apportera peut être la fortune, le respect, et l’assentiment de tes parents, mais il ne t’aimera jamais comme tu le mérite. »

Lui seul le pouvait, lui seul pouvait aimer la demoiselle d’un amour infini mais surtout partagé. Félicia ne sera jamais heureuse avec lui.

Aidan était tout pour elle, il avait tout de suite prit une place importante dans sa vie, et ça n'avait fait que se confirmer de jours en jours. Elle s'en sentait changée, mais était-ce en bien ou en mal? Tout dépendait de la référence! Y'avait-il un bien et un mal d'ailleurs? En faisant ami-ami avec des Serdaigles, en s'éloignant de ceux qui étaient comme elle, les Serpentards aux familles comme la sienne. Avait-elle bien fait dès le départ de vouloir se rapprocher du jeune homme? Même si elle avait l'impression qu'elle n'aurait pas pu y échapper. Aidan avait agi comme un aimant, presque une obsession au départ, car elle ne pouvait se détacher de lui. Elle pensait constamment à lui, elle n'avait rien pu y faire! Et ensuite, ces sentiments, depuis qu'elle était réellement avec lui, la vie lui paraissait horrible sans lui, sans valeur!

Mais pourtant elle se retenait, elle s'était toujours retenue, car même si elle ne voulait pas y penser, qu'elle se disait qu'elle trouverait une solution le moment venu, la menace de ses parents planait. Et il y avait aussi les autres, Aidan était...un "impur", donc sa liaison avec lui si elle devenait sérieuse, ne serait pas vu d'un bon oeil des siens, de ceux de son "rang", et surtout de sa famille. De ce côté, c'était même idiot d'espérer s'en tirer et de pouvoir rester tranquillement avec Aidan sans une objection.

Et il lui disait que c'était à elle de décider, pas à ses parents. Ces paroles lui rappelaient ce qu'avait dit le Gryffondor...Lupin. Mais...aimer? Oh, ils ne lui demandaient pas d'aimer Welborn, mais de se marier avec. L'amour avait toujours été une sorte de légende, de truc dont beaucoup de personnes parlent et pensent connaître, alors que c'était une illusion éphémère, une option. Félicia n'y avait jamais apporté beaucoup d'importance ni de crédit. Mais Aidan soutenait le contraire! La jeune fille haussa un sourcil à la façon dont le Serdaigle citait Welborn mais n'avait certes pas envie de le reprendre!

Welborn ne l'aimera jamais, c'était fort probable, et elle non plus. Elle se disait pour se rassurer que ça viendrait sûrement avec le temps, qu'il n'était pas si terrible et qu'elle saurait l'apprécier et sans doute avoir un profond attachement pour lui par la suite. C'était envisageable! Mais pas comme Aidan...ce qu'elle ressentait pour lui, c'était incomparable, et lui disait l'aimer, apparemment tellement que c'en était surprenant. Qu'avait-elle fait pour ça? Elle ne se souvenait pas avoir jamais agit d'une manière spécialement extraordinaire, qui méritait qu'Aidan l'aime ainsi.

Félicia regardait à présent la main d'Aidan sur la sienne, la bougeant pour entrecroiser ses doigts avec les siens. Elle renifla en essuyant son visage de son autre main. Diable...voilà que sa volonté qui s'était manifestée au cours de la semaine et s'était renforcée avec sa conversation avec Rabastan fléchissait à présent.

"Jamais je ne ressentirai pour quelqu'un d'autre ce que je ressens pour toi maintenant, tu es la meilleure chose qui me soit jamais arrivée, et j'ai l'impression d'avoir changée d'une certaine manière dans ma façon d'être et de penser, m'éloignant de..."

Elle fronça légèrement les sourcils, ne terminant pas sa phrase. Elle se demandait si elle était toujours la Félicia qui était entrée à Poudlard pour la première fois dans sa façon de penser. Elle s'était un peu éloignée des convictions de ses parents au fur et à mesure, et depuis Aidan ça s'était accentué. Etait-elle toujours la même? Néanmoins ça ne changeait pas son devoir...

"Mais...je ne sais pas, on m'a toujours appris le respect de mes parents...je leur dois beaucoup et comment me sentirais-je en les trahissant...? Je n'ai jamais rien fait pour eux...et j'ai l'opportunité de leur rendre une vie meilleure, celle dont ils rêvent..."

A ses premières paroles, le cœur d'Aidan s'était mit à battre d'une façon si douce, si tendre. Il posa les yeux sur elle, un doux sourire aux lèvres, mais un sourire qui se fana bien vite. La suite était moins réjouissante. Il retira sa main de celle de la jeune femme, détournant les yeux dans un soupire. Ses parents ... le respect ... Mais savait elle seulement de quoi elle parler ? Des parents qui imposaient une façon d’être, de penser, d’agir à leur enfant … c’était pas de l’amour, c’était de la haine !

"Une vie meilleure ou un gendre digne d'être de leur famille ?" Sa voix se fit plus glaciale, une lueur mauvaise dans le regard.Une vie meilleure ? Aidan pouvait lui offrir, mais il y avait que son sang qui faisait défaut. Il reposa les yeux sur elle, las. "Car cette vie là, je pourrais te la donner, avec l'amour que tu mérite. Et tes parents ... Tu dis qu'il t'aime ? Mais c'est faux ! Tu n'es qu'une poupée entre leur main, qui n'a pas le droit de choisir sa propre vie. Tu le supportera combien de temps ?"

Il se leva alors, il préférait s'en aller avant d'en dire trop, de la blesser. "Je crois que tu as raison. On a besoin de faire une pause tous les deux, une vraie, et de mettre de l’ordre dans nos vies, loin d’un de l’autre !"

Il prit son sac, et rangea très rapidement ses affaires. "On se revoit en cours ... " Et que là. Ça serait le seul moment ou il pourrait poser les yeux sur elle, même si il savait qu'il ne croiserait pas une seule fois son regard.

Et il quitta la bibliothèque le cœur lourd. Plus rien n’allait, et ça n’allait pas en s’améliorant.

Félicia avait toujours été une bonne petite fille. Elle ne s'était jamais vraiment rebellée, n'avait jamais refusé de faire quoi que ce soit que ses parents lui ordonnaient, ne leur avait jamais tenu tête. Après tout, c'était dans son éducation! Elle se devait de respecter ses parents, de leur obéir, de les rendre fiers d'elle. D'autant...qu'elle était une fille, et non un garçon, alors elle devrait bien choisir son futur époux, dont elle porterait ensuite le nom. Son père avait toujours voulu une fille, mais sa mère au contraire aurait voulu que son enfant soit un garçon, qui deviendrait un noble jeune homme et revaloriserait le nom de Vipance face aux autres familles par lui-même. Un garçon dont ils n'auraient pas à choisir d'épouse pour lui car il ne saurait faire autrement que de choisir une jeune fille de son rang dont la "dot" serait à la hauteur...mais ils avaient eu une fille. Et les filles...elles se laissaient généralement moins faire que les garçons, étaient plus aptes à se rebeller et à refuser un mariage. Elles se faisaient souvent des idées fausses de l'homme parfait, qu'elles voudraient épouser, et s'éloignaient plus facilement de l'éducation qu'ils voulaient lui inculquer.

Ils n'avaient pas eu réellement de problèmes avec Félicia dans ses premières années, mais dernièrement, le jeune fille avait plus de mal à cacher ses différences d'opinions avec ses parents. Elle était trop calme, et sa mère en particulier, le remarquait. Elle avait...changé n entrant dans l'adolescence. Félicia elle-même remarquait ce changement, mais tâchait de l'ignorer. Elle se battait contre elle-même, se bornant à vouloir rester la même jeune fille bien élevée qui rendrait fiers ses parents. Celle qu'ils avaient éduquée! Et c'était cela qui faisait que quelque part, elle enfouissait ses sentiments pour Aidan, et n'écoutait pas ce que lui dictait son coeur, qui réclamait le jeune homme plutôt que ses parents et Welborn. C'était deux parts d'elle qui ne pouvaient coexister, et celle qui prenait le plus de terrain était l'ancienne elle.

Une meilleur vie ou un gendre digne d'eux? Mais c'était lié! Inséparable l'un de l'autre! Un gendre qui correspondait à leurs critères règlerait tous leurs problèmes, et amènerait irrémédiablement une vie meilleure! Ce n'était pas pour elle! Mais pour eux... elle fut néanmoins choquée qu'il affirme que ses parents ne l'aimaient pas. Elle, une poupée?! Comment osait-il...? Il ne les connaissait pas! Aidan avait déjà enlevé sa main de la sienne mais Félicia qui avait gardé la sienne sur la table l'enleva aussitôt. Alors c'était ça...une vraie pause, ça voulait tout dire. Ca lui faisait mal mais...elle n'avait pas le choix, n'est-ce pas? Elle n'avait pas le choix en vérité...elle avait été folle de croire qu'elle pourrait être avec Aidan. Elle préféra ne rien répondre, mais croisa les bras en détournant la tête de lui tandis qu'il s'éloignait. C'était dit non? C'était une pause qui ne finirait jamais...

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