Bah oui pour toi... Arthur D.

Arthur se tenait dans la salle commune des serpentards un livre à la main, assis sur un des sombre canapé qui ornais la pièce. Il lisait ce roman palpitant depuis quelques jours déjà et était fasciné, comme un enfant devant un paquet cadeau. Vraiment intéressant... D'ordinaire, il n'était pas vraiment animé par ce genre d'ouvrages mais là, il avait été plutôt bien conseillé par un des élèves de sa maison qui le lui avait prêté. Il finit les quelques lignes restantes au chapitre neuf et finit par fermer le livre en poussant un soupir. Il n'avait pas spécialement envie de se lever et d'arrêter mais son ventre criait famine. Le jeune DeLune avait le ventre de plus en plus capricieux du fait des nombreuses fois où il ne prenait pas la peine de le nourrir et donc de reprendre des forces. Son corps en ressentait de plus en plus les effets, il avait maigris et il avait pâle mine. Cependant, hier, il avait décidé de reprendre un peu goût à tout, finit de rester comme ça, il devait se ressaisir au plus vite pour ne pas sombrer définitivement.

Il n'avait encore pas mangé hier soir...Il désertait de plus en plus la Grande Salle mais bon, il ne pouvait le faire éternellement. Il finit donc par se lever et se diriger vers son dortoir pour y reposer son livre, se saisit d'une écharpe au cas où et sortit de la salle. Arthur traversa donc les cachots pour se rendre dans la Grande Salle quand il remarqua une silhouette au loin. Il s'approcha et ne vit que son dos dans un premier temps. Continuant son approche, il finit par discerner les contours et le prénom de la personne lui sauta aux yeux : Neiro. Il avait honte car il avait certes revu le jeune homme mais moins souvent qu'il aurait voulu. Il s'en voulait de l'avoir un peu laisser de côté et le fait de tomber sur lui par hasard allait peut-être y remédier. Il s'avança encore avant de l'appeler

- Neiro ? Qu'est ce que tu fais là mon vieux ?

Il gagna donc le jeune homme, se mit face à lui et lui tendit la main en signe de leur amitié pour le saluer.

Arthur était content de tomber sur Neiro, ils ne s'étaient pas vu depuis un moment et le destin leur donnait l'occasion de palier à ce manque en leur servant un moment à deux sur un plateau d'argent. Il aimait ça comme tout le monde quand des fois, un truc nous arrive tout cru dans les mains, ça change de devoir trimer pour obtenir ce qu'on veut. Bon, il n'avait pas prémédité ou même réfléchit à quoi dire vu qu'il ne s'y attendait pas mais il trouverait, il était Arthur DeLune et Neiro était un de ses rares seul ami alors. Il avait donc tendu sa main pour que le jeune homme la serre ce qu'il fit. Arthur lui sourit alors quand il ramena sa main à lui après lui avoir demandé ce qu'il faisait là en toute curiosité et non comme une obligation de réponse. Seulement, il ne s'était pas attendu à ce que Neiro lui dise

A vrai dire je t’attendais…

Hein ? Comment a il l'attendait ? O_O Il avait qu'à venir le chercher ou le faire appeler et au pire envoyer un hibou. Non, il avait attendu en se disant le voir mais si Arthur n'était pas aller manger comme tous ces jours il aurait pu attendre un moment le Neiro. Enfin, il était là et c'était le principal. Il demanda donc

- Ah...Tu voulais ?

Bah oui, si il l'attendait c'est qu'il devait avoir une bonne raison à ça, il ne l'avait pas surement fait pour le plaisir de poiroter dans un couloir en faisant le piquet de grue.

Il devrait laisser tomber… c’était tellement bête comme idée… il savait même pas s’il était intéressé par ce genre de truc, parce qu’en fait il ne connaissait pas vraiment Arthur. Ils avaient peut être été collé ensemble, mais… bon… Qu’il oublie tout ça. Il avait qu’à le lui donner et c’est tout. S’il n’aimait pas, tant pis. Qu’est-ce qu’il en avait à faire ? La prochaine fois il ne ferait rien du tout et c’est bon…

- Ah...Tu voulais ?

Neiro se redressa un peu, se remettant droit et mit sa main dans sa poche pour sortir le paquet cadeau. Il le tendit alors au jeune homme. Il avait un peu regardé dans les livres moldus et il avait décidé de prendre Shining de Stephen King. Un auteur qui commençais, mais qui avait un bon futur devant lui. Il avait aimé les deux premiers livres après tout…

J’ai entendu que t’avais eu ton anniversaire alors… Hum… c’était d’un gênant. C’était la première fois qu’il offrait quelque chose à quelqu’un… Alors… cadeau…, finit-il un peu hésitant.

Bon… sérieux, si Arthur allait mal le prendre, c’est son poing qu’il aillait avoir comme cadeau à la place. Mais… pourquoi le prendrait il mal ? Il en savait rien…

Arthur se tenait donc devant le jeune homme en attendant de savoir pourquoi il avait patienté dans les couloirs sombres des cachots depuis un certain temps. En fait, combien de temps au juste ? Pas trop il espérait, quelle idée il avait eu le Neiro d'attendre qu'il arrive, il avait bien du courage ce petit. Il se demandait bien ce qui pouvait motiver cette décision, il devait avoir une sacré bonne raison et il avait hâte de l'entendre tant qu'il ne se faisait pas enguirlander. On ne sait jamais, faut se méfier des autres...Enfin, il vit alors Neiro baisser sa main et la glisser dans sa poche. Il cherchait quoi ? Il voulait lui montrer un truc ? Puis la main Neiro se tendit vers lui, cadeau en main avec la voix du jeune homme qui accompagnait

J’ai entendu que t’avais eu ton anniversaire alors… cadeau…

O_O Hein ? Quoi ? Arthur n'en revenait pas, un cadeau pour lui ? Un cadeau d'anniversaire venant d'un ami ? Il n'en avait jamais vraiment eu, enfin, pas depuis des années en tout cas. Il regarda le paquet avec une certaine émotion dans les yeux qu'il voulait masquée. Il était tellement ému et contente, il n'en revenait pas. Il tendit sa main et se saisit du paquet de forme rectangulaire. Il fit glisser quelques instants ses doigts sur le paquet avant de relever la tête vers Neiro

- Merci...Je...Personne ne m'a fait ce genre de cadeau depuis...Longtemps...

Il ne savait pas quoi dire d'autre pendant que ses doigts continuaient à filer sur le papier fin. Il froissa alors la protection et commença à la déchirer doucement pour voir...Un livre. Oh...Cet auteur ne lui disait rien. Il baissa les yeux et tourna le livre pour voir qu'il était moldu. Un livre moldu, tiens tiens, il en avait pas lu depuis des années. Il allait le lire ah ça oui mais pas dans la salle commune, on allait rire de lui. Mais cependant il n'en revenait pas, du geste de Neiro envers lui, son ami, enfin un vrai ami qui pensait à lui, incroyable...

- C'est...C'est parfait, merci, vraiment merci. En plus,je ne connais pas cet auteur moldu. Je vais le lire en tout cas.Je suis étonné de voir que tu as pensé à mon anniversaire. Hum... Est-ce que toi tu l'as lu ?

Il montra le livre du regard, il voulait parler de l'ouvrage plutôt que de montrer combien ça l'avait touché encore, il avait déjà remercié et il le pensait mais c'était dur pour lui de montrer à quel point ça le touchait profondément.

Arthur était encore sous le coup de l'émotion, il n'en revenait toujours pas d'avoir eu un cadeau. Oui, un présent pour son anniversaire, c'est si rare et inattendu. Neiro y avait pensé c'était incroyable, pourtant, il ne lui avait même pas donné la date alors il avait dut entendre quelqu'un en parler. Enfin, c'était super sympa...Il avait envie de le remercier mais il ne savait pas quoi dire à part " merci " alors, il n'était pas doué pour ce genre de chose. Et puis d'ordinaire il n'avait même pas à y réfléchir comme personne le lui offrait jamais rien. Jamais rien...Il en avait l'habitude ma foi alors cela ne le rendait pas plus triste que ça. Et puis, ça faisait plaisir d'être surpris agréablement à l'inverse de temps en temps car on a pensé à vous. Enfin...Il attendait une réponse de Neiro qui ne tarda pas à venir

C’est un nouvel écrivain. C’est son troisième livre, mais ils sont bien jusqu’à présent. Le premier était particulièrement prenant. Et oui… j’ai commencé à le lire pour être sûr que ce soit bien… donc… si tu veux… tu pourras me le prêter pour que je le finisse.

Oh, et bien tant mieux alors, c'était chouette si les autres livres étaient bien. Il avait commencé à le lire ? Il reconnaissait bien Neiro là, il avait voulu s'assurer qu'il était bien avant. Lui prêter ? Bah quand il l'aurait finit pas de soucis.

- Et bien je vais finir le bouquin que j'ai commencé et ensuite je lirais celui-ci avec plaisir. Et comme c'est toi qui me l'a offert je ferais une exception, je te le prêterais avec plaisir.

Il se sentait gêné même si il était content, il ne savait pas trop comment réagir quand un ami vous faisais un cadeau inattendu mais il ne changerait cela pour rien au monde là sur le coup.

Arthur ne savait pas trop quoi dire, sincèrement...Il n'avait pas l'habitude des cadeaux et encore moins de ceux venant d'amis, il en avait tellement peu voir tellement pas. C'est fou comme ça pouvait le toucher, le toucher vraiment...Devait-il être en colère contre ceux qui ne pensaient pas à lui ? Non, il comprenait, il ne se ferait pas de cadeau non plus si il se côtoyait lui-même. Il devait-être pénible, lunatique et sans intérêt de toute manière. Pourquoi diable Neiro avait-il accepter son amitié ? Il lui fit même un sourire quand celui-ci lui lança

- Ok, merci.

Il allait même lui dire qu'il était la seule personne à lui avoir fait un cadeau à part sa soeur et son oncle quand il sentit quelque chose monter en lui. Quoi ? Qu'était-ce ? La colère, la haine...Il avait envie de crier au monde cette haine contre ceux qui se moquaient de lui, ne pensaient pas à lui. Il les détestaient, tous, même Neiro au fond il n'en valait pas la peine. Ni sa soeur, personne, tous des crétins, des idiots. Tous bons à jeter, et ce cadeau stupide. A ce moment là, Neiro demanda

- ça va ?

Franchement, ça avait l'air d'aller !!! Il ne voyait donc rien et ça se disait son ami. Toute cette haine qui grondait en lui comme enfin libérée, maintenant, il n'allait pas se gêner ! Il sentit ses prunelles s'assombrir et son regard devenir aussi dur que sa voix devenait froide et tranchante

- Tu trouves que ça à l'air d'aller ?

Il avait envie de faire sortir toute cette colère, cette hargne, il le fallait...

Arthur ressentait tellement de colère, de rage et de haine en cet instant que ça ne le rendait que plus effrayant. Heureusement qu'il ne poussait pas un de ces rires sadiques comme il en avait vu un une fois dans un film à la moldu que ce crétin de Alan l'avait forcé à regarder. Oui, encore plus de haine, cet Alan ne méritait que le mépris et la colère. Tant de haine en lui, tout ce qu'il avait accumuler et refuser de faire sortir au cours de ces derniers mois. Tout cela allait enfin prendre l'air et ça n'allait lui faire que le plus grand bien, il avait besoin de déverser toute cette rage folle qui le prenait à la gorge. Il vit Neiro qui n'appréçiait pas franchement sa réponse. Et alors ? Il s'en foutait que ce nul le regarde comme ça, il ne valait rien ce minable. Il osait même lui répondre ?

- Tu peux te calmer un peu ? Pourquoi tu ne me dis pas ce qui se passe... dans le calme ?

Arthur sourit d'un rictus mauvais et lança en avançant vers lui

- Et c'est le demeuré de service qui me demande ça ? Tu me demandes de me calmer alors que tu as voulu me tuer, tu te fous de ma gueule ou quoi ?

Il balança le livre à l'autre bout du couloir

- Et ton cadeau minable que tu m'as donné alors que tu as commencé à le lire, vive le cadeau, tu recycles tes merdes et tu me les refiles. Pathétique...

Il se sentait bien, oui, c'était enivrant tout cette haine, la puissance de cette colère dévastatrice en lui. Il en redemandait encore, il ne savait pas pourquoi mais il ne fallait...

Arthur n'avait qu'une envie, déverser encore et encore cette colère immense qui lui tiraillait les entrailles depuis quelques minutes. Cette sensation, ce trop plein d'amertume, ce goût pour la haine et le mépris, tout cela semblait sortir de lui sans prendre de sens. Il crachait son flot de méchanceté, son flot d'inepties qu'il ne pensait pas au fond de lui et lançait le tout avec encore plus de fureur que se dont il avait été capable jusqu'à lors. Il était au fond de lui-même ébahit de voir comment il faisait souffrir le pauvre Neiro qui ne méritait pas ça, lui qui n'avait pas d'amis, tout comme Arthur. Et pourtant, le jeune DeLune ne pouvait s'empêcher d'être méchant et abjecte même quand Neiro s'éloigna de lui avec pour seuls mots

- C’est bon, j’ai compris… !

Et là encore, au lieu de s'excuser il continua en balançant

- Ouais c'est ça, casses-toi. Des amis comme toi j'en veux pas, d'ailleurs j'ai besoin de personne. DE PERSONNE !!!

Et comme pour étayer ses dires par un geste de violence, il s'approcha du mur en face de lui et donna un grand coup de poing dedans. pour une fois, ce ne fut pas récidive du poing gauche mais bien le poing droit qui heurta volontairement le mur dans un grand fracas qui ne dut pas échapper au jeune Cooper. Arthur n'oscilla point, de remarquant même pas qu'il ne pourrait pas écrire tant que se serait comme ça et qu'il devait aller à l'infirmerie. Non, il n'irait pas, surement pas. Il regarda une nouvelle fois son ancien ami et commença à se diriger vers la salle commune des verts et argent.